Dans une série d’articles que je publierais sur cette page, je vais essayer d’élaborer une analyse à la fois politico–financière et macroéconomique relatant l’ensemble des mesures protectionnistes mises en place par la Banque Centrale de Mauritanie ainsi que le ministère de l’économie et celui des finances.
Ce premier article aura la forme d’un scoop résumé et détaillé sur les décisions prises par le Conseil des Politiques Monétaires de la BCM à la suite de sa réunion extraordinaire tenue le 24 de ce mois pour faire amortir un éventuel choc économique suite à la pandémie du
Covid19. Il sera suivi d’un deuxième article traitant le volet Macroéconomique de ces mesures sur l’économie nationale ainsi que le pouvoir d’achat du citoyen lambda.
Il va sans dire qu’à nos jours, le secteur bancaire est la locomotive de toute économie contemporaine. C’est dans cette logique que s’inscrit l’ensemble de ces mesures d’assouplissement monétaire visant à soutenir notre monnaie nationale en augmentant son appréciation vis-à-vis des devises étrangères au sein du marché local au moins.
Tout d’abord le Conseil des Politiques Monétaires, partant de l’assertion que les banques stimulent et financent l’économie, a décidé l’augmentation des ressources mises à la disposition des banques secondaires.
A cela s’ajoute une deuxième mesure, portant sur la diminution du taux directeur qui passe de 6,5% à 5%. Ce taux directeur est le taux d’intérêt fixé par la BCM afin de régulariser l’économie et influencer l’octroi des crédits tout en modulant le taux d’inflation de l’ouguiya.
En effet, la baisse de ce taux directeur d’1,5% est en théorie une mesure qui a tendance à favoriser la croissance économique ou la maintenir stable dans des périodes de crises comparable à celle à laquelle nous faisons face actuellement suite à la pandémie du Covid19.
Par ailleurs, une troisième mesure d’envergure a été adoptée par les plus hautes autorités monétaires du pays, à savoir l’instauration des contrats SWAP qui sont des produits dérivés financiers. Ces swap devises seront échangés contre notre devise nationale, l’ouguiya, à un taux d’intérêt nul (0 %). Ce mécanisme d’échange permettra l’acquisition des contrats d’échanges à terme grâce à une garantie en monnaie nationale, une première dans l’histoire depuis la création de l’Ouguiya en 1973.
Ce type de SWAP appelé communément SWAP Currency, vise à inviter les importateurs nationaux à continuer leurs activités d’approvisionnement du pays, sans être entravés tout en leurs facilitant l’octroi des contrats d’échanges de devises étrangères à terme pour finaliser leurs opérations et transactions internationales.
On peut résumer les précédentes mesures d’assouplissement par le fait que la Banque Centrale de Mauritanie est sur le point de lancer une intervention majeure dans le système monétaire national afin d’inciter les banques à octroyer les crédits plus facilement pour d’une part équilibrer l’offre et la demande sur le marché et d’autre part augmenter la quantité de monnaie en circulation; ce qui va sans doute stagner l’activité économique et l’inflation de la monnaie dans cette période à risque très élevé.
Mohamed Ould El Khalef
Paris, le 26 Mars 2020
Source: Le calame