La Mauritanie est l’un des derniers pays dans lequel l’esclavage est encore un phénomène de masse. Le militant abolitionniste Biram Dah Abeid a été reçu en octobre par l’ONU dans le cadre d’un programme en faveur des minorités pour y dénoncer l’esclavagisme encore courant dans son pays.
Mata Mbeyrik est aujourd’hui un homme libre, mais il a vécu l’enfer jusqu’en 2004. Asservi dès sa naissance, il a finalement réussi à s’affranchir: « Je suis né esclave dans la maison de mon maître. Ma mère et mes sœurs étaient dans la même situation. Nous étions tous traités comme des esclaves, et mes parents ont été torturés sous mes yeux ».
L’esclavage est une réalité bien présente en Mauritanie: près de 90’000 personnes y seraient toujours asservies. Un homme lutte pour leur libération: Biram Dah Abeid. Prix des droits humains de l’ONU en 2013, député, il est arrivé second à l’élection présidentielle de son pays cette année.
Né esclave
Reçu à Genève par l’ONU début octobre, il est venu dénoncer ces pratiques toujours courantes: « En Mauritanie, les gens naissent propriétaires d’autres personnes, et les gens naissent esclaves d’autres personnes. Il y a deux formes d’esclavage… l’esclavage domestique: les esclaves travaillent dans les maisons, font tous les travaux domestiques sans repos, sans salaire, sans soin, ne détiennent pas de pièce d’état civil ».
La seconde forme d’esclavage est agricole. Toutes ces pratiques sont interdites depuis 1981, mais elles restent largement impunies par les autorités locales: « Ils interdisent l’esclavage, édictent des lois, créent même des tribunaux spéciaux pour l’esclavage, mais ne répriment pas les esclavagistes », explique Biram Dah Abeid.
Le militant attend une aide des organisations et pays européens rencontrés. En 2016, on estimait encore à 40 millions le nombre de victimes d’esclavagisme moderne dans le monde.
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Source : RTS (Suisse)