Les
gens de couleurs non grata dans les piscines libanaises
Caméra
cachée dans une piscine privée
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http://observers.france24.com/fr/content/20100729-gens-couleurs-sont-pas-bienvenues-piscines-libanaises
Les
gens de couleurs non grata dans les piscines libanaises
Page facebook
Sékou Bis Diabate
Une
vidéo tournée en caméra cachée par une association libanaise de
lutte contre le racisme montre que les personnes de couleurs ne sont
pas autorisées à pénétrer dans plusieurs piscines privées de
Beyrouth.
Le 12 juillet, deux militants d'Indy Act accompagnés
d’une volontaire malgache se sont présentés à l’entrée d’une
piscine privée de la capitale libanaise. À l’accueil, le caissier
a demandé aux deux Libanais qui était la personne de couleur qui
les accompagnait. Lorsqu’il a appris qu’il s’agissait d’une
domestique, il a refusé de la laisser entrer.
Plus de 200 000
travailleurs étrangers, originaires du Sri Lanka pour la plupart,
mais aussi des Philippines et d’Éthiopie travaillent comme
employés de maison dans des foyers libanais. Selon Human Rights
Watch, ils sont régulièrement victimes de comportements racistes et
de mauvais traitements.
Caméra cachée dans une piscine
privée
Affiche placardée à l'entrée d'une grande piscine
de Beyrouth sur laquelle on peut lire : "Radios interdites,
Appareils photo non autorisés, Accès interdit aux domestiques ".
Photo prise par Ali Fakhri publiée sur la page Facebook
d'Anti-racism Movement.
"Selon certains patrons, les
clients seraient dégoûtés de nager aux côtés d’un noir" Ali
Latifa Fakhri est militant des droits de l’Homme, à Beyrouth,
membre d'Indy Act, la Ligue des militants indépendants.
Nous
avons décidé de faire cette caméra cachée parce que nous avions
reçu peu de temps auparavant plusieurs plaintes concernant des
pratiques racistes à l’entrée de piscines privées.
Ce que
vous voyez sur cette vidéo n’est pas un cas isolé. Nous avons
contacté les directions de plusieurs piscines privées qui ont
clairement dit qu'elles n'acceptaient pas les domestiques et les
noirs dans leur enceinte. Selon certains patrons, les clients
seraient dégoûtés de nager aux côtés d’un noir. Une grande
piscine de la capitale demande même à ses abonnés de signer un
contrat en vertu duquel sont interdits 'les radios, les appareils
photo et les domestiques'.
En tournant cette vidéo, nous
avons voulu montrer ce phénomène de grande envergure. Les réactions
ont été très positives. Plus de 15 000 personnes ont déjà vu
l’enregistrement. De nombreux médias ont évoqué l’affaire et
le ministère du Tourisme a annoncé qu’il allait envoyer une
commission d’enquête à la piscine. "Dans les boîtes de
nuit, les personnes de couleurs sont également interdites
d’accès"
Mais ces pratiques discriminatoires ne
concernent pas uniquement les piscines. Dans les boîtes de nuit, les
personnes de couleurs sont également interdites d’accès.
Plusieurs incidents se sont produits avec des touristes venus
d’Europe, d'Amérique ou d’Asie.
Le Liban a, certes, signé
la Déclaration universelle des droits de l’Homme mais, à mon
avis, en l’absence d’un changement de mentalité et de lois qui
punissent ces pratiques discriminatoires, je crains que des incidents
dignes des pires moments de l’apartheid ne se produisent dans le
pays."
Le contrat d'abonné d'une grande piscine de
Beyrouth en vertu duquel sont interdits les radios, les appareils
photo et les domestiques. Photo prise par Ali Fakhri et publiée sur
la page Facebook d'Anti-racism Movement.
Lorsqu'elles ont
le droit d'entrer dans les piscines mais pas de s'y baigner, les
domestiques entrent dans la catégorie "Divers", comme sur
cette affiche située à l'entrée d'une grande piscine de Beyrouth,
qui mentionne les droits d'entrée par "Adulte" (24 000
livres libanaises, soit 12 euros), par "Enfant" (18 000
L.L., soit 9 euros) et par "Divers" (15 000 L.L., soit 7,5
euros). Photo prise par Wissam publiée sur le blog Ethiopian
Suicides.
Auteur: Observateur France 24
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