Ivana Dama, Porte-parole d’IRA-ITALIA : «La lutte pour une nouvelle Mauritanie de paix et de liberté continuera en avant, c’est très clair !»
Depuis quelques mois déjà, les militants abolitionnistes accusés de l’autodafé des livres du rite malékite croupissent dans la prison civile de Dar Naïm.Et leurs compagnons de lutte d’Outre-mers du bureau de l’IRA-Italie se battent tous les jours, pour les tirer de ce calvaire.Ivana Dama, porte- parole d’IRA-ITALIA a bien voulu se prêter aux questions du Quotidien Le Rénovateur,
Le
Rénovateur Quotidien : Les militants de l’IRA-ITALIA
suivent-ils de près la détention de Biram Ould Dah
Ould Abeid ? Si oui peut-on savoir de quelle manière ?
Ivana
Dama : Bien sûr que oui! En tant qu’activistes du
Mouvement Abolitionniste en Italie, les responsables,
les militants et les sympathisants du bureau de l’IRA
d’Italie suivent les événements qui se passent en
Mauritanie, entre autres, l’arrestation et la
détention arbitraire de nos camarades de l’IRA. Et
nous en ferons de même jusqu’à leur libération. En
fait, le bureau de l’IRA en Italie a commencé le
monitoring dès le premier instant de l’annonce de ces
arrestations. C’est ainsi que nous avons tout d’abord
réactivé les contacts avec les groupes d’opinion de
la société civile en Italie, les partis politiques et
les organisations de droits humains qui connaissent déjà
le Président Biram Ould Dah et le travail noble de
lutte pacifique de son Mouvement pas encore reconnu en
Mauritanie. On a informé les medias nationaux qui nous
ont donnés de l’espace sur les ondes des radios
Nationales et dans des émissions très connues chez
nous en Italie, donc on a bien préparé la couverture
médiatique surtout au début de «l’affaire Biram et
les livres brûlés». En plus, nous avons lancé une
campagne pour dénoncer l’arrestation et demander la
libération immédiate et sans condition des membres de
l’IRA Mauritanie en coordination avec les autres
bureaux IRA en Europe grâce aux contacts permanents que
nous avons avec les autres militants dans le monde et
bien sûr dans le pays africain. On a aussi consolidé
le rapport avec la Mairie de Naples à travers la
personne du Maire de la ville, M. De Magistris qui est
en train de suivre avec nous le sort des militants de
l’IRA et qui continue une action permanente de
sensibilisation pour aider le travail de l’IRA
Mauritanie. Et les leaders du Parti Radical Italien n’en
demeurent pas en reste. Ils travaillent autant avec nous
pour la libération de nos compagnons de lutte et ne
cessent de porter cette affaire au niveau du parlement
italien et dans les instances parlementaires de L’Union
européenne. La section italienne d’Amnesty
International est aussi très active dans notre travail
de dénonciation et de monitoring. On a aussi reçu le
soutien de la coalition Italienne contre la peine de
mort et du parti de la Refondation Communiste Italien.
En clair, nous continuerons à travailler avec tout le
monde tout en espérant de recevoir très rapidement de
bonnes nouvelles de justice pour les héros de justice
et de liberté en Mauritanie
Le
Rénovateur Quotidien : Avez-vous des craintes
particulières par rapport à son procès en sollicitant
le soutien de la Coalition Italienne contre la peine de
mort ? Si oui lesquelles ?
Au
sein du bureau IRA Italie, nous, nous sommes
tranquilles, car après les premiers moments de
confusions sur l’affaire Biram et sur les livres
brûles, tout est devenu très clair. Comme on l’a
déjà dit, le bureau IRA Italie a tout suivi du premier
instant et on a aussi eu la chance à la fin du moins de
juin de recevoir en Italie le Vice Président de l’IRA
Mauritanie, M. Brahim Abeid. Cela a été pour nous une
occasion de coordonner au mieux nos activités et de
continuer ensemble de manière claire notre combat
pacifique pour l’obtention de la vérité, la justice
et la liberté en Mauritanie.
Le Rénovateur Quotidien : Le juge s’est dessaisi du dossier de Biram Ould Dah Ould Abeid et ses compagnons d’infortune. Et ces derniers sont retournés en prison. Quelle interprétation juridique faites-vous de cette situation ?
C’est
clair que Biram Abeid et ses compagnons de lutte du
mouvement IRA Mauritanie sont des victimes de
l’instrumentalisation d’un pouvoir corrompu, qui n’a
pas du tout d’avenir. Parce qu’aujourd’hui plus
que jamais, on a tous besoin d’un monde dont la base
est le respect des êtres humains et la solidarité
active à travers le monitoring ainsi que l’application
des lois propres d’un Etat de droit sans aucune
instrumentalisation, ni distinction des pouvoirs :
exécutif, législatif et judiciaire. Désormais, c’est
simple et clair pour tout le monde, le procès de Biram
et les autres activistes abolitionnistes est un procès
politique, qui n’a rien à voir avec la justice. Un
procès pendant lequel les juges ont suivi autre chose
que le droit. Désormais c’est simple et clair pour le
monde entier : le procès à Biram et les autres
activistes abolitionnistes est considéré comme un
procès politique, qui n’a rien à voir avec la
justice pendant lequel les juges ont suivi plutôt que
les lois judiciaires, les directives du pouvoir .Depuis
le début, les activistes de l’IRA Italie suivent le
déroulement de cette affaire et détiennent
régulièrement les rapports des avocats mauritaniens.
Et ça sera toujours comme ça. Parce que nous sommes
plus que jamais déterminés. Parce que la lutte pour
une nouvelle Mauritanie de paix et de liberté continue
en avant, c’est très clair ! L’union fait notre
force.
Propos
recueillis par Camara Mamady
Le rénovateur
Mauritanie