Attachée de communication à la
présidence de la République
"S'il y a un aspect positif dans
ce putsch, c'est bien qu'il ait permis de séparer la bonne graine politique
de l'ivraie politicienne"
« En ce moment, je me trouve dans le palais de
la présidence, là où nous habitons avec le président, la première dame et les
enfants. Le président vient d'être arrêté, il y a cinq minutes par un
commando du BASEP qui sur ordre du général Mouhamed Ould Abdel Aziz
est venu le chercher et l'emmener au BASEP. C'est un coup d'Etat en
bonne et due forme..." C'est par ces mots, sur les ondes
de RFI, que les mauritaniens - et le reste du monde- ont appris,
incrédules, la destitution du président, qu´ils ont élu pour un mandat
de 5 ans, par des officiers qu'il venait d'élever au sommet de la
hiérarchie militaire. Amal Mint Cheikh Abdallah ne pouvait pas se
tromper. Elle n'en savait que trop des intrigues et de l'activisme de la
troupe qui campe devant le palais ocre et qui a depuis longtemps déserté
sa mission sécuritaire pour s'abonner à l'art dans lequel ses chefs excellent
le plus: le putschisme.
Amal n'est pas seulement que fille du Président Sidi O/
Cheikh Abdallah, elle est aussi une attachée de communication à la
Présidence de la République. Une position de proximité dont cette
doctorante sur "les Fondements philosophiques de la pensée économique
dans le moyen âge arabo-musulman" réclame la légitimité de
par son "lourd bagage intellectuel": un DEA en sciences éco et
un DESS en sciences po. La mine docile de ses 28 ans contraste avec
sa ferme détermination à confronter les usurpateurs. Si on
évoque Benazir Bhutto, elle touche du bois mais ne rechigne pas à
la comparaison. Elle juge sans complaisance les anciens
compagnons de son père et ne mâche pas ses mots en particulier quand il
s'agit des militaires. Elle a compris son monde. Elle est prête à
s'assumer.
Avec Flamnet, elle monte au front. Elle
défend les réalisations de son Président de père et la fondation KB,
fustige l'hypocrisie et la versalité du clan putschiste, se
félicite de la mobilisation des démocrates contre l'intrusion militaire dans
la vie politique nationale. A coeur ouvert, Amal accorde une interview
exclusive au site des combattants de la liberté.
Entretien.
FLAMNET: Bonjour, avez-vous des nouvelles du Président,
des conditions de sa détention?
AMAL
MINT CHEIKH ABDALLAHI : Non. Je n'ai pas vu mon père depuis le 6
août matin. Nous n'avons pas le droit de le voir ni de lui envoyer du
courrier. On ne nous donne pas non plus de ses nouvelles. Les dernières
informations sérieuses à son sujet nous ont été communiquées par les
responsables qui ont été également enlevés en même temps que lui et qui ont
été libérés quelques jours plus tard. Je ne peux qu'être inquiète pour sa
sécurité, qui n'est pas du tout assurée tant qu'il se trouve entre les mains
de ses ravisseurs, qui ont agit en parfaite irresponsabilité et qui ont
commis, par cet enlèvement un crime passible des plus grandes peines.
FLAMNET: L'opinion généralement établie veut que
votre père ne soit que la création des militaires. Quelles relations entretenait-il
réellement avec son entourage militaire et notamment avec les généraux qu'il
a nommés et qui l'ont tombé? Votre père nourrissait-il des ambitions
présidentielles avant la transition de d'Août 2005?
AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : La réalité, c'est
que le Président s'est présenté aux mauritaniens avec un programme électoral
bien clair et qui s'articule essentiellement autour de la réconciliation
nationale et de la consolidation de l'Etat de droit. Il a été élu, sur
la base de ce programme, à plus de 52 % des voix, à travers des élections
libres et transparentes, connues de tous. D'ailleurs, dès son investiture, le
Président s'est évertué à cantonner son entourage militaire immédiat au rôle
qui lui est dévolu par la constitution : celui de la sécurité. Hélas,
c'est peut-être pour cette raison qu'ils l'ont « tombé » comme vous
dites. Tout ce qui peut être dit d'autre n'est qu'une tentative vaine de
discrédit.
FLAMNET: Il semblerait que les militaires seraient
entrain de négocier la libération de votre père contre sa renonciation à ses
charges présidentielles. Le croyez-vous capable de céder à un tel chantage?
AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Le Président de la
République a été élu pour 5 ans. Vous pouvez être certain qu'il est
déterminé, aujourd'hui plus que jamais, à aller jusqu'au bout de son mandat
et à continuer la mise en oeuvre du programme pour lequel il a été élu. Et ce
malgré toutes les tentatives de déstabilisation, militaires soient-elles ou
civiles, qu'il a connues ces derniers mois et jours.
FLAMNET : Les détracteurs du président
parlent de "dérives monarchiques", du blocage des institutions et
surtout du détournement des deniers publics au profit de la fondation
"KB", que pensez-vous de ces accusations graves dont le
chargent les putschistes et ses ex-soutiens "frondeurs"?
AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Prenons ces
accusations, point par point : Les dérives monarchiques : tout le monde,
y compris ses opposants, s'accorde à dire que le Président est un démocrate
convaincu, intègre et doté d'un grand sens de l'écoute. C'est un homme qui
s'est attelé pendant plus d'un an à l'ancrage de véritables valeurs
démocratiques et de liberté dans ce pays. Tout le reste n'est que de
tentatives vaines, hélas, de justifier l'injustifiable.
Concernant le 2eme point, comment peut-on parler de blocage des
institutions alors que tout le monde sait pertinemment que c'est par la
volonté du Président que celles-ci ont, pour la première fois dans l'histoire
de ce pays, joué pleinement leur rôle de manière régulière et totalement
indépendante de l'exécutif. Depuis le début du mandat du Président, soit
environ 15 mois, aucune institution constitutionnelle, qu'il s'agisse du
Parlement, du Conseil Constitutionnel, de la Cour Suprême, du Haut Conseil
Islamique, n'a été empêché de fonctionner normalement. Au contraire, c'est
grâce au Président qu'elles ont cessé d'être des chambres d'enregistrement et
qu'elles ont commencé à fonctionner en toute indépendance. S'agissant plus
particulièrement du Parlement, il a toujours fonctionné normalement et il est
important de souligner une nette amélioration des conditions des élus,
et le Président de la République n'est jamais intervenu dans le
fonctionnement de l'une ou de l'autre des chambres. Au total, l'Assemblée
Nationale a tenu 7 sessions (ordinaires ou extraordinaires) et voté une
quarantaine de lois. La dernière session ordinaire (mai - juillet) a
été ouverte et fermée aux dates prévues par la Constitution. La dernière loi
votée était celle relative à l'accord de pêche avec l'Union
Européenne. Par la suite, il faut rappeler, car on a trop souvent
tendance à l'oublier, que c'est le gouvernement qui a demandé l'ouverture
d'une session extraordinaire relative à la loi de finances rectificative dans
la première dizaine du mois d'août, mais que suite à la demande des
parlementaires, celle-ci a été reportée au mois de septembre. Où est le
blocage ici ? Et quarante huit heures après le départ du Président de
l'Assemblée Nationale en congés, voilà que les mêmes parlementaires s'activent
à la demande d'une session extraordinaire, alors que quelques jours
auparavant, ils ont expressément demandé son report. La vraie question est de
savoir ce qui s'est réellement passé entre temps ? Pourquoi un
revirement aussi inattendu? Cette demande, même si elle semblait
rocambolesque, n'a pas du tout été refusée par le Président, contrairement à
ce à quoi se sont acharné à faire croire à l'opinion nos parlementaires
frondeurs. Seulement, nous ne sommes pas dans une République bananière et il
y a des procédures bien définies dans le règlement de l'Assemblée Nationale
et qui n'ont pas été respectées dans ce cas précis. Le gouvernement l'a tout
simplement fait savoir. Seul le Président de l'Assemblée Nationale est
habilité à signer la correspondance portant demande d'une session
extraordinaire et non pas son deuxième vice-président, comme c'était ici le
cas. De plus les députés n'avaient pas signé devant le bureau de l'Assemblée
comme cela était prévu ; il y avait au moins 2 députés qui se trouvaient
à l'étranger à ce moment là : on avait signé à la place de l'un d'entre
eux et pour l'autre on avait écrit par « procuration », sans que
cette procuration n'ait été transmise. De plus, si l'objectif était
réellement la tenue de cette session, il suffisait de présenter de nouveau la
demande après correction des vices de forme. Et Enfin pourquoi aucun député
n'a pris la peine de contacter le Président de l'Assemblée Nationale, et qui
était bien joignable, pour l'informer de cette situation?
Vous voyez donc bien que s'il y a eu blocage c'est bien de la
part des parlementaires fondeurs. Jamais nos institutions n'ont été à ce
point piétinées et clochardisées. La pratique démocratique à commencé à se
résumer chez à nous à une accumulation de tous les instruments d'entrave :
Motion de censure, commissions d'enquête, haute cour de justice, session
extraordinaire demandée par les députés. Rappelons que cette dernière est une
chose rare même dans les plus grandes démocraties. N'oubliez pas que Charles
de Gaulle a déjà refusé une convocation qui lui été faite et que Valéry
Giscard D'Estaing en a accepté une tout en précisant que c'est
« parce qu'il le voulait bien ».
S'agissant à présent du 3eme point, l'attaque contre la Fondation a
pour unique objectif de nuire au Président. Malheureusement pour eux, les
sénateurs frondeurs, qui se sont subitement découvert une âme de « lutteurs »
contre la gabegie se sont trompés de cible. La Fondation n'a jamais reçu
d'argent public (demandez donc à ceux parmi eux qui ont, pendant plusieurs
semaines, passé au peigne fin les comptes du Trésor Public et du Budget pour
trouver la moindre trace qui acculerait la Fondation et qui sont, à contre
coeur, repartis bredouilles). Le tapage fait dans les médias publics
sur les terrains détenus par la fondation ? Quelles n'a pas été la
déception de ces sénateurs lorsqu'ils se sont aperçus qu'il ne s'agissait là
que d'affectations provisoires - en d'autres termes ces terrains
appartiennent à l'Etat et il peut les reprendre à n'importe quel moment-,
dans des quartiers (très) périphériques et à faible valeur marchande,
comprenant uniquement des points d'eau distribuée gratuitement ! La
réalité c'est que toute cette gesticulation malsaine faisait partie d'un plan
très clair de déstabilisation du Président de la République. Mais je tiens
ici à signaler que la Fondation KB doit avant tout
être considérée par rapports aux nombreuses actions caritatives qu'elle a
réalisées depuis sa création. De l'aide d'urgence aux populations sinistrées
(Tintane, Kaédi, Barkéol, Néma, Aleg, Rosso,. ), à la
distribution d'équipements en faveur de nos frères réfugiés à Rosso et à Boghé, à la distribution
quotidienne d'eau aux populations les plus nécessiteuses de Nouakchott, à la
formation de jeunes filles à l'outil informatique, à l'encouragement de la
créativité (organisation de concours de poésie dans les langue nationales), à
la distribution de vivres pendant le mois de Ramadan aux populations
indigentes.
Mais en réalité, la vraie interrogation ici concernerait la réelle
détermination de ces sénateurs dans leur « lutte sans merci contre la
gabegie » : pourquoi n'a-t-on voulu enquêter que sur ce qui touche
de près ou de loin à la personne du Président, au même moment où un coup
d'état se préparait ?
FLAMNET: Avec le putsch, vous avez vu
certains anciens collaborateurs du président, même ses
ministres rejoindre le camp des putschistes; que pensez-vous de ce
nomadisme politique des mauritaniens? Etes-vous surprise de ces retournements
de vestes?
AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Pour certaines
personnes, je n'ai pas du tout été surprise. Il s'agit en l'occurrence de
tous ceux qui étaient très proches des généraux. Pour d'autres, connus comme
étant des spécialistes dans l'art d'applaudir, et qui en voyant tomber une
feuille croient savoir d'où souffle le vent, la surprise n'a pas non plus été
au rendez-vous et je dirais même que le contraire m'aurait étonné. Par
contre, de voir certaines personnes très engagées dans la réalisation
du programme du Président, et non moins agacées par l'ingérence des généraux
dans le parlement, parmi les premiers soutiens au coup d'état, j'avoue que
cela m'a quelque peu étonné.
Mais au-delà tout cela, je pense que s'il y a un aspect positif dans
ce putsch, c'est bien qu'il ait permis de séparer la bonne graine politique
de l'ivraie politicienne. Pour la première fois en Mauritanie, des
hommes et des femmes libres disent NON au putsch. Et ça, c'est déjà une
victoire en soi.
FLAMNET: Si vous deviez faire le bilan de la
présidence de votre père, quelles réalisations concrètes et importantes en
retiendrez-vous?
AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : C'est tout d'abord la consolidation de
l'unité nationale. Cette volonté s'est traduite dans le discours historique
du 29 juin 2007, à travers l'organisation des journées nationales de
concertation sur le passif humanitaire et l'opération du retour dans la
dignité de nos frères réfugiés. A cet effet, un accord tripartite a été signé
entre la Mauritanie, le Sénégal et le HCR
et
un établissement public (l'ANAIR) a été crée. Parallèlement,
de fermes instructions ont été données par le Président pour accorder un
temps d'antenne plus large aux langues nationales notamment au niveau de la
2ème chaîne de télévision et de la radio. Le Président tenait à travers cela
à l'émergence d'une culture citoyenne plurielle. Il y a également la
criminalisation (effective) de l'esclavage, loi qui a été votée, malgré
l'opposition de certains sénateurs.
Il y a aussi l'esprit qui a caractérisé le début du mandat du
Président (jusqu'au 6 août 2008) : celui de la liberté et de l'ancrage
des pratiques démocratiques. Les médias publics se sont ouverts de telle
sorte à devenir des médias crédibles et regardés. Notre télévision était
d'ailleurs très appréciée à l'extérieur. La presse indépendante a travaillé
en toute liberté, au point même que certains journaux ont outrepassé les
principes de la déontologie, mais cela n'a jamais pour autant justifier le
recours à la censure ou à d'autres pratiques que l'on a pu voir dans certains
pays voisins. Il y a aussi la totale indépendance de la justice. Le Président
de la République n'est jamais intervenu dans une procédure judiciaire quel
qu'elle soit. L'Etat de Droit commençait véritablement à prendre forme,
malgré le lourd héritage institutionnel, administratif mais aussi des
mentalités héritées des périodes passées. Il y a eu également dès le départ
la volonté de moraliser la vie publique et de lutter contre la gabegie, avec
entre autre la loi sur la transparence financière (déclaration de patrimoine
des hauts responsables de l'Etat,) et la dépolitisation de certains postes de
l'administration, notamment les DREN. Terminée aussi la
logique des règlements de comptes politiques : être de l'opposition
n'est plus une « tare » et n'empêche pas d'accéder à de hauts postes
de responsabilité. Vous avez plusieurs exemples à ce sujet. D'autre part,
fini la conception de l'Etat « vache à lait », où chacun veut la
plus grosse part (c'est peut être d'ailleurs une des raisons du
mécontentement de certains élus frondeurs, habitués, dans le passé à ce genre
de pratiques). Sur le plan économique, les réformes engagées depuis un an et
demi par le Président de la République ont été considérées comme un modèle à
suivre dans la sous région comme en a témoigné, le 1 août 2008, à l'occasion
de la réunion du Caucus africain qui se tenait à Nouakchott, le Directeur
Général du FMI, Monsieur Dominique Strauss Khan. En effet, ces
réformes ont pris en compte les besoins prioritaires des populations (coupes
faites dans les faramineuses dépenses de fonctionnement des administrations
et affectées aux secteurs de l'hydraulique, de la santé et de l'éducation).
D'importants chantiers de réforme de la gestion des finances publiques mais
aussi de l'investissement privé ont été mise en oeuvre. Lors de la réunion du
groupe consultatif qui s'est réuni à Paris en décembre dernier, la Mauritanie
a pu bénéficier d'un montant supérieur à 2,1 milliards dollars de pour le
financement de son programme d'investissement public. Des conventions de 600
millions de dollars ont été signées dernièrement et d'autres, de 800 millions
étaient sur le point de l'être. D'autre part, dans le cadre de la promotion
de l'investissement privé, d'importants projets étaient sur le point de se
concrétiser comme le Projet el Aouj ou la baie de
Nouadhibou. De nombreuses banques qui ont demandé des agréments et les ont
obtenus, étaient sur le point de s'installer en Mauritanie. Il ne s'agit ici
que de quelques exemples qui me viennent à l'esprit. L'économie mauritanienne
était prometteuse, mais malheureusement le 6 août, tout cela a été compromis.
Sur le plan diplomatique, la Mauritanie s'est hissée au rang des
nations respectables. La Mauritanie a été citée à plusieurs reprises comme
l'exemple d'une démocratie véritable et le Président comme un démocrate
convaincu et un grand bâtisseur. Dans ce cadre, la Mauritanie a été intégrée
tout dernièrement à l'UPM, bien qu'elle
n'appartienne pas à la Méditerranée.
FLAMNET: Vous voyez-vous un rôle politique
immédiat ou futur, un peu à la Benazir Bhuto, qui s'est dressée au péril de
sa vie pour combattre les tombeurs de son père?
AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Merci pour la
comparaison en espérant tout de même plus de chance à ma famille. Ce dont je
suis sure, c'est qu'il y a dans la vie des combats qui méritent la peine
qu'on les mène et que celui-là en fait partie.
FLAMNET: Quelles relations entretenez-vous
avec le front national de défense de la démocratie et quel est le moral au
niveau de la résistance de l´intérieur? Sentez-vous en sécurité en tant que
membres de la famille du Président?
AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Je suis une partie
intégrante de ce Front et j'ai un respect tout particulier ainsi qu'une
grande considération pour ses leaders mais aussi pour tous ceux qui en font
partie. Ce sont des personnalités comme celles-là dont la Mauritanie a besoin
aujourd'hui plus que jamais pour se construire, pour se développer et pour
sortir du gouffre multidimensionnel dans lequel elle se trouve depuis le 6
août.
Je ne me sens pas en sécurité tout simplement dans la mesure où
aujourd'hui nous nous trouvons dans un Etat de non droit où l'arbitraire est
la règle et où tous les pouvoirs sont confisqués par une poignée d'hommes.
Comment voulez-vous que quiconque se sente en sécurité au moment où le premier
magistrat de ce pays est détenu arbitrairement ?
FLAMNET: Que pensez-vous des FLAM et du site
Flamnet?
AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI: Les FLAM ont toujours
lutté avec force, et ce tout au long de leur combat politique, contre les
atteintes aux droits de l'homme, l'impunité, le bafouement des libertés et
les discriminations sous toutes leurs formes. Il est donc incontestable que
ce mouvement ait joué un rôle primordial dans l'ancrage de certaines valeurs
démocratiques et de respect des droits humains.
Concernant Flamnet, c'est un site
d'informations complet, avec un contenu de qualité et très bien actualisé.
D'ailleurs, il se trouve dans « mes favoris » et je le consulte
très souvent.
FLAMNET: Les FLAM et d´autres organisations
mauritaniennes de la diaspora et des réfugiés mauritaniens au Sénégal et au
Mali ont condamné vivement ce coup de force, quel message lancez-vous à tous
ces soutiens de l´extérieur et que pensez-vous de leur prise de position dans
cette épreuve?
AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Je suis très fière
que nos compatriotes aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur s'opposent
avec la plus grande fermeté et une grande détermination à ce coup d'Etat. Je
salue ce courage et il est évident que cet élan de patriotisme, manifesté
avec force par toutes ces organisations, s'inscrit dans leur attachement
indéfectible à la légalité, à la démocratie mais aussi notre unité nationale,
objectif premier du Président de la République.
FLAMNET: Avez-vous un appel à lancer à
l´opinion internationale, votre dernier mot aux mauritaniens....
AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Je salue tout
particulièrement le courage des mauritaniens qui ont dit non au coup d'Etat.
Dieu sait qu'il y en a eu beaucoup en Mauritanie. Celui là est le coup d'état
de trop et c'est pour cela que l'on a vu pour la première fois, et malgré la
répression, la violence, l'intimidation des forces de l'ordre, des
manifestations gigantesques de soutien à la légalité (La Marche du Défi qui a
été organisée le mercredi 13 août par le Front National pour la Défense de la
Démocratie a rassemblé plus de 40.000 personnes). Aujourd'hui, le plus
étonnant est que c'est la majorité des mauritaniens qui s'oppose à ce putsch
et non pas le contraire. Et c'est pour cette raison qu'il a déjà
lamentablement échoué. J'appelle donc tous les mauritaniens soucieux de la
consolidation de notre unité nationale et attachés à la préservation de la
légalité à s'unir autour du Front National pour la
Défense de la Démocratie pour rétablir, dans les plus brefs délais la
légalité constitutionnelle incarnée par le Président
Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.
Je salue également la constance et la fermeté de la communauté
internationale dans la condamnation de ce coup d'état ainsi que sa
détermination au rétablissement de l'ordre constitutionnel, détermination qui
recoupe les aspirations profondes du peuple mauritanien.
FLAMNET: Merci Amal et la lutte continue pour
le triomphe de la justice et de la démocratie en Mauritanie.
LE 23 septembre 2008
Propos recueillis par Kaaw Touré et Ibra Mifo
Sow.
Source :http://www.flamnet.net/