Mohamed
Ould Borboss, professeur de Lettres, ancien militant du
mouvement Elhor, de AC et de l'APP. Maire d’El Mina, en 2001 sous
les couleurs de l’APP puis ministre dans l’un des gouvernements
de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, en 2008. Quelques mois, après
une crise au sein de l’APP, Borboss et un groupe de camarades de
lutte, décident de constituer un comité de crise (APP/Comité de
crise) pour former le parti El Moustaqbel, dont il est le
président. Elhourriya :
Monsieur, Mohamed Ould Borboss, vous avez cheminé à côté de
Messaoud Ould Boulkheir, d’Action pour le changement à l’Alliance
populaire progressiste et peut-être même avant dans le cadre du
mouvement Elhor. Peut-on savoir les véritables raisons de la rupture
qui vous avez poussé à constituer un comité de crise puis former
un parti politique ?
Mohamed Ould Borboss :
Nous avons milité avec Messaoud dans les partis et le mouvement que
vous avez cités et d’ailleurs au sein de l’UFD/EN, en 1992. Nous
avons partagé à un certain moment, les mêmes idées et les mêmes
convictions politiques. Et, d’ailleurs, nous avions une même
perspective de la réalité de situation générale dans notre pays.
Et s’agissant des causes de la rupture, tout à commencer par le
discours de Messaoud, à la maison des jeunes, en disant que personne
ne peut contrecarrer ses propos et il agi en chef, de sa gestion
personnelle du parti, de ses prises de décisions sans se concerter
avec les autres et de son isolement. Suite à ses déroutes
politiques, nous n’avons jamais cherché la place de Messaoud, mais
on voulait une entente et une concertation sur la gestion des
affaires du parti. Alors, Messaoud, ne voulait de nous que des
esclaves et non des collaborateurs. De ce fait, nous avons
cherché à le rencontrer plusieurs fois, pour remettre de l’ordre
dans le parti et dans le discours et il ne l’a pas voulu. Donc,
voilà, les causes de la rupture et donc de notre départ de l’APP,
tête haute !
Elhourriya :
Votre engagement politique au côté d’Ould Boulkheir, vous a
conduit à la tête de la mairie d’El Mina, en 2001. Et, il vous
d’ailleurs permit d’être ministre. N’avez-vous pas
l’impression d’avoir une dette morale envers vos partenaires
politiques qui sans doute ont contribué à votre
promotion ?
Mohamed Ould Borboss : J’ai
bien sûr, une dette, et elle est d’ailleurs grande !
Mais croyez-moi, elle est envers les militants et non envers une
personne. J’ai été maire d’ElMina, indépendant de ma volonté,
ce sont les militants du parti qui m’ont choisi et ils n’ont pas
été déçus de ma part. Ma responsabilité a été bien assimilée.
De grandes réalisations ont été faites et
l’administration a été valorisée et réformée au sein de cette
commune. Pour ce qui est de mon choix d’être ministre, j’ai été
privé de ce poste, pendant un an et cinq mois. Cependant une fausse
thèse a été avancée, soit disant que lorsque j’étais maire,
l’IGE a trouvé lors de son contrôle à la mairie d’El Mina, un
déficit de 500000 ouguiyas et cela peut dire que Borboss n’est pas
propre. Ce qui est faux et que je n’ai pas accepté en avançant
des preuves justes et convaincantes.
Elhourriya :
Qui était derrière le refus que vous soyez ministre ?
Mohamed
Ould Borboss : C’est Messaoud en personne qui a voulu
que je sois privé de ce poste ministériel et cela m’a surpris et
j’étais très touché que cela soit de sa part. J’ai même
manifesté ma déception. Finalement, j’ai occupé le poste de
ministre durant 5 à 6 mois.
Elhourriya :
Passons aux élections et à la COD dont vous êtes membre.
Faut-il s’attendre à ce que votre très jeune parti, boycotte les
futures élections si la coordination de l’opposition démocratique
décide de ne pas y participer ?
Mohamed
Ould Borboss : Les élections ne peuvent avoir lieu dans les
conditions actuelles, plus de la moitié des populations n’est pas
encore recensée, nous ne disposons pas de fichier électoral fiable,
la situation politique n’est pas favorable et en plus de tout cela,
on ne peut aller à des élections avec quelqu’un qui n’est pas
pour la transparence. Alors, le parti El Moustaqbel est membre
de la COD et il travaille avec son règlement et sa
politique.
Elhourriya :
Une idée sur le parti El Moustaqbel
Mohamed
Ould Borboss : Le parti El Moustaqbel est un parti qui a pour
objectif la justice, l’égalité et la concorde. Et, c’est un
parti qui milite pour les droits des vulnérables, des marginalisés
et des opprimés. Il est d’ailleurs l’institution qui
cherche à éradiquer totalement l’esclavage, à réinsérer
ses victimes et à créer un climat de cohabitation entre
toutes les composantes de la Mauritanie. Nous militons de façon
responsable et légale, toute en restant contre toutes les formes de
violations des droits de l’homme. En bref, El Moustaqbel, vise un
avenir meilleur et prospère pour la Mauritanie et pour
les mauritaniens
Propos
recueillis par Daouda SIDI
Source:
http://www.elhourriya.net/fr/interviews/1567-intreview-exclusif-a-elhourriya-ould-borboss-l- messaoud-voulait-de-nous-des-esclaves-et-non-des-collaborateurs-r.html
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