A.H.M.E.
INTERVIEW 19:
Interviews
de Samory Ould Beye
Le
Calame : Que pensez-vous de la fondation de l’agence nationale
de lutte contre les séquelles de l’esclavage, de la lutte contre
la pauvreté et l’insertion ?
Pour
vous cette nouvelle agence est donc sans objet ? Comment cette agence pourrait-elle contribuer à l’épanouissement de ceux qui n’ont ni terre, ni cheptel, ni immobilier, ni fonds ? Comment des gens dont les enfants peinent à aller à l’école et à se soigner peuvent-ils s’épanouir ? Voilà les préoccupations réelles des Haratines et des Négro-mauritaniens. Nous craignons que l’agence finisse comme celles, nombreuses, qui l’ont précédée. Combien de milliards ont été injectés dans des adwabas parfois fictifs ? Ont-ils contribué à mettre fin à la précarité des conditions de vie des habitants de ces taudis ? Ceux qui ne connaissent pas ces aléas peuvent-ils entendre les plaintes de ces démunis, maintenus, jusqu’ici, dans la misère ? Nous en doutons fortement. Enfin, nous estimons fondamental de pousser les oulémas à émettre des fatwas contre tous ceux qui se livrent à des pratiques esclavagistes. Le gouvernement ne doit pas se préoccuper uniquement des séquelles de cette ignominie, il doit surtout combattre le chômage dont sont particulièrement victimes les jeunes harratines et négro-mauritaniens ; prendre des mesures, pour réduire le fossé qui ne cesse de se creuser, entre une composante favorisée et une autre qui s’appauvrit de jour en jour. L’observation attentive du tissu économique permet de constater ce gap. L’Etat doit, pour prouver sa volonté politique, supprimer la fameuse règle de la représentativité, dans les fonctions gouvernementales où seule une composante se taille la part du lion. Tout le reste n’est que populisme. Le parti Moustaqbel se tient justement là, en sentinelle, pour dire non à la ségrégation, non à la marginalisation et non au racisme d’Etat. Propos
recueillis par DL
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Le Rénovateur Quotidien : Des centrales syndicales, dont la CLTM que vous dirigez, viennent d’avoir une entrevue d’avec le premier Ministre, monsieur Moulaye Ould Mohamed Laghdhaf. . Sur quoi ont porté les discussions ? Samory Ould Beye (S.O.B) : Les discussions ont porté surtout sur la volonté de toutes les parties (centrales syndicales, patronat, Etat) d’aller dans des négociations en vue de créer toutes les conditions propices à un dialogue social sérieux.
Le Rénovateur Quotidien : Comment interpréter vous l’entrevue avec le premier Ministre ? Comme un pas vers la satisfaction des doléances de l’intersyndicale, qui regroupe la CLTM , CGTM, CNTM, qui n’a cessé d’appeler à l’ouverture d’un dialogue social, ces derniers temps ? S.O.B :
Nous, organisations syndicales, pensons quand même qu’il y a
certains préalables importants à réaliser afin qu’un tel
dialogue puisse réellement avoir lieu. Parmi ces préalables, il y a
surtout la question de représentativité syndicale. Il existe,
aujourd’hui, une pléthore d’organisations syndicales, une
vingtaine, mais nous savons que la majorité, en réalité, manque de
professionnalisme et n’a pas les capacités, les compétences
techniques requises pour contribuer à un dialogue social sérieux.
Elle est là pour monnayer ses positions, soutenir éventuellement
celles de l’Etat et du patronat, en contrepartie d’avantages.
Partant nous estimons que toutes les centrales syndicales ne peuvent
être associées à un dialogue entre les partenaires sociaux. Nous
ne pouvons pas accepter d’être noyautés par des organisations
fictives qui défendent une cause en contradiction avec les intérêts
de travailleurs. Nous pensons qu’il y a des organisations centrales
(CGTM, CLTM, CNTM) qui ont entrepris un ensemble d’actions et fait
pressions pour qu’aujourd’hui les autres parties acceptent
l’ouverture de négociations et que cette négociation doit en
principe et normalement prendre en compte la plate-forme avancée par
ces trois organisations syndicales. Tout dépendra alors de
l’attitude que le gouvernement va adopter par rapport à nos
préoccupations qui sont justes. Par ailleurs nous aurons à définir
la date où nous devons commencer les discussions, à arrêter
l’ordre du jour dans sa forme définitive, avec les parties
concernées, et à traiter des questions de procédures qui n’ont
pas encore été abordées. Au cours de l’entrevue avec le premier
Ministre, nous avons fait part de notre souhait de voir l’Etat
représenté par une délégation de haut niveau ayant des
prérogatives pour prendre des décisions dans le cadre des
discussions. Donc voilà en quelque sorte les questions sur
lesquelles, il y a eu, en tous cas, des échanges, au cours de
l’entretien que nous avons eu avec le premier Ministre. Le Rénovateur Quotidien : Que vous a répondu le PM, quand vous lui avez dit que seules les organisations syndicales représentatives doivent prendre part aux négociations ? S.O.B : Nous avons adressée une lettre ouverte au président de la République en personne, où nous évoquions la question de la représentativité. La représentativité est prévue par les dispositions du code de travail national, et les conventions internationales de l’O.I.T. Elle est instituée et pratiquée dans tous les pays et surtout dans les pays de la sous-région. Donc nous ne pouvons accepté le fait de délivrer des récépissés à des gens qui n’ont aucune notion sur le syndicat. Les organisations syndicales sont investies d’une mission, ont une vision, une expertise, ainsi toute organisation qui n’a de base, chante des louanges, et vise à entraver l’action que les centrales syndicales veulent mener au profit des travailleurs, n’a pas sa raison d’être. La réglementation a prévu des mécanismes pour protéger l’action syndicale. Nous voulons une mise en application de ces mécanismes. Nous l’avons souligné au cours de notre entrevue avec le premier Ministre. Nous l’avons également souligné au cours de notre entretien d’avec madame la ministre de l’Emploi. Mais jusqu’à présent nous n’avons pas encore reçu une réponse claire. Le Rénovateur Quotidien : Si la pléthore des centrales syndicales qui n’ont aucune assise, dont vous parlez ne sont pas écartées, que va faire l’intersyndicale qui regroupe la CLTM , la CNTM , la CGTM. Renoncer à engager des pourparlers avec l’Etat et le patronat ? S.O.B : Nous ne parlons pas d’une mise à l’écart, mais nous demandons à ce que l’on tienne compte de critères de représentativité. Ainsi les syndicats qui remplissent ces critères constitueront le groupe de travailleurs à la négociation. Si non nous réclamons, qu’on définisse les organisations les plus représentatives. En ce moment ces dernières accepteront aussi, la représentativité d’autres groupes à travers une ou deux organisations, mais de manière à ne pas noyauter, à ne perturber, à ne pas gêner l’action des organisations qui ont lutté et continuent à lutter pour défendre les intérêts de travailleurs et qui ont une vision réelle, une expertise et qui vont pouvoir réellement assurer une bonne discussion avec les autres partenaires. Propos recueillis par Samba Camara |
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...sauf peut être Messaoud et les arrivistes opportunistes qui l’entourent '.
Quotidien
De Nouakchott : L’Alliance populaire progressiste est en
ébullition. Les instances du parti, relayées par militantes vous
indexent comme étant un fauteur de troubles, par des accusations de
dénigrement à l’endroit de Messaoud Ould Boulkheïr et de
division du parti. En conséquence, sans le dire officiellement, il
vous est demandé de quitter le parti et d’aller chercher ailleurs.
Qu’en est-il de vos démêlées avec l’APP et principalement
Messaoud Ould Boulkheir ? Source :Le Quotidien de Nouakchott |
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Propos recueillis par aos/mck/ainrim
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Dans un
entretien exclusif accordé au QDN, le Secrétaire Général de la
Confédération Libre des Travailleurs de Mauritanie (CLTM), Samory
Ould Béye est revenu sur la lutte menée par le régime actuel
contre la gabegie, le FNDD, mais surtout la journée mondiale du
travailleur migrant. Quotidien de Nouakchott : Quelles significations donnez-vous à la Journée Mondiale du travailleur migrant? Samory
Ould Beye : Les travailleurs migrants bien qu’acteurs
essentiels dans le développement des pays d’accueil et d’origine
continuent de souffrir de beaucoup de discriminations. QDN
: Le rôle de la CLTM pour lutter contre cette forme de
discrimination? QDN:
Que pense-vous de la situation politique actuelle du pays ? QDN
: Que dire de la lutte contre la gabegie menée par le Chef de l’Etat
? QDN
: Pensez-vous que la formation d’une Coordination des partis de
l’opposition soit nécessaire actuellement ? QDN
: On peut dire alors que le FNDD est mort, enterré ? QDN
: Pensez-vous que Messaoud Ould Belkheir a eu le soutien nécessaire
de ses amis, lors des élections présidentielles du 18 juillet 2009
?
QDN
: Reconnaissez-vous le nouveau régime ? Propos recueillis par Dialtabé
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Samory Ould Bèye: «A El Hor, nous estimons qu’il y a toujours un système basé le mépris… » Samory Ould Bèye est secrétaire général de la CLTM, membre du conseil national de l’Alliance populaire progressiste et membre dirigeant d’El Hor, mouvement en faveur de l’émancipation des Harratines. Auteur, des déclarations fracassantes tenues récemment contre le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), il répond aux questions de Tahalil. Tahalil
: Selon «Le Divan», vous accusez le FNDD d’avoir comploté contre son candidat
Messaoud Ould Boulkheïr au profit de Mohamed Ould Abdel Aziz, lors de la
présidentielle passée. S’agit-il d’une information ou d’une désinformation?
Avez-vous réellement accusé le FNDD de duplicité? T.
: En accusant le FNDD, à quoi aspirez-vous? A semer le doute dans
l’esprit de ses sympathisants et finalement précipiter sa dislocation de cette
coalition de partis politiques? Propos recueillis par Samba Camara La source : www.journaltahalil.com |
Samory
Ould Beye : « Nous sommes contre que les FLAM ou les Kwar dirigent
les Hratine, » Organisant une cérémonie avec de prétendus IRA qu'il accueille dans son mouvement Elhor, le secrétaire Général de la CGTM Samory ould Beye, que d'aucun dise de mèche avec ould Abdel Aziz dans son souci de démanteler IRA, a répondu aux site Tawary
La COD vous a bien reçu après votre différent avec Messaoud et elle vous a considéré comme étant une instance parmi ses instances. Avec cela vous recevez les dissidents de IRA malgré que IRA est l’un des mouvements proches de l’opposition ? Samoyr Ould Bey : Tout d’abord, nous n’avons pas de problème avec Biram ni avec IRA. Nous, nous avons un projet de nation, une vision et un travail politique. Et depuis 34 ans nous portons ce projet et nous travaillons pour le concrétiser, alors que Biram a un travail de droits humains, et il ne nous dérange jamais, c’est un frère et toute action qu’il mène est complémentaire aux actions que nous menons. Il y a une différence entre nous et lui, c’est que nous avons une conception pour le projet des Haratines, qui fait du Haratine une partie du tout, et qui cherche à changer son vécu et fait des Hratin une composante parmi les composantes de cette société. Lui il a une mouvance des droits humains, qu’il a conçue comme un cocktail des spectres et composantes de ce pays. Donc la décision à IRA, personne ne sait qui décide, est-ce que c’est les FLAM ou d’autres éléments, et qui est derrière IRA ? Nous sommes contre que les FLAM ou les Kwar dirigent les Hratine, et c’est là ou IRA risquent de nous conduire ; nous sommes que la force militante des Hratine soit utilisée seulement au profit de la résolution des questions des Kwar.Il y a des choses que nous refusons, et on dit cela à haute voix : nous refusons à ce que les Hratin soient une corde que s’entre-tirent les FlAM et les Maures chacun pour ses intérêts. Et si Biram veut cette porte d'entrée, nous la refusons, et nous récusons le fait que les Hratins soient enchainés par une autre entité pour ses intérêts. Les Hratin sont opprimés et ils étaient opprimés depuis toujours. Et le futur de ce pays dépend de la résolution du problème des Hratin. Le colon a remis le pouvoir exclusivement à deux ethnies dans ce pays (Bidhane et Kwar) et il les a laissés diriger. Et les deux ethnies ont exclu l’autre composante qui constitue pourtant la majorité, à savoir les Hratin. Nous, nous n’attendons rien de personne; nous voulons être dans le centre de décision, et avoir le même degré de citoyenneté : pour quelle raison les Hratin sont-il exclus? Cela, pour moi, c’est un crime et une agression, c’est même une provocation. Les conflits sont toujours la conséquence de l’oppression. Pourquoi les Hratin constituent le maillon le plus faible de la chaîne? Ils n’ont pas de dispensaires ni d’écoles et ils ont faim. Et il est de l’intérêt des Bidhan et des Kwars que les Hratin continuent à être le maillon le plus faible, ceci est un grand danger. Si les Hratin se sont tus par le passé, c’est fini; le temps du silence est révolu, aujourd’hui ils cherchent leurs droits, et, je le dis haut et fort, ils sont capables de tout faire, et la violence est facile. Si les Hratin ont ouvert leurs cœur pour l’autre, et c’est l’autre qui les refuse, sans mesurer les conséquences, il aurait raté le virage et pour de bon. Les Hratin ne possèdent pas de villas, ni de cheptel mais ils possèdent l’honneur, et c’est l’honneur que nous cherchons à sauvegarder. Les Hratin sont privés des médias, de l’administration, de tous les centres de décisions et la direction des Etats majors militaires, quelle logique ? Les Kwars et les Bidhanes ont pris tout et cela est une grande agression envers les Hratin. Nous subissons l’injustice et les autres disent que nous sommes extrémistes et on ne nous reconnaît point nos droits les plus élémentaires. Je peux dire enfin que les Bidhane manquent de sagesse s’ils ne peuvent pas résoudre leur problèmes avec les Hratins et cela dénote de leur faiblesse. Nous ne sommes pas en état de rivalité avec IRA, nous sommes dans un domaine et ils sont dans un autre et nous les encourageons, et ces éléments qui viennent de IRA, ils ont estimé que nous sommes porteurs de projet national vaste et s’ils ont des reproches c’est envers Biram.
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Grand entretien avec le syndicaliste Samory Ould Bèye
Le
thème chois cette année est «…le retour à la démocratie ». Nous pensons
que c’est un thème mobilisateur qui correspond à une préoccupation majeure des
travailleurs. Nous savons que sans la démocratie on ne peut guère réaliser nos
objectifs. la démocratie suppose aussi qu’il y ait un dialogue social,
une paix sociale, la concertation, le progrès social à travers le
développement….tout cela doit donc est pour nous lié et inséparable, et ne peut
se réaliser que dans un contexte serein ou les partenaires peuvent
discuter. L’État est l’un des partenaires les plus importants d’ailleurs,
le plus gros employeur mais aussi le régulateur. Nous ne pouvons pas
aujourd’hui réellement aborder les questions qui préoccupent justement les
travailleurs sans un certain climat de sérénité et de retour à la démocratie
dans notre pays. Nous
avons initié cette année une action commune avec l’UTM, la CGTM et la CNTM, car
nous estimons que le défi est majeur ; pour réellement y faire face ceci impose
donc une action commune. Nous pensons également que le travail en commun, le
travail en équipe restera toujours quelque chose d’important dans la mesure où
cela peut se réaliser. Combien de travailleurs la CLTM compte mobiliser pour cette journée ? Nous avons 25 syndicats professionnels affiliés à notre organisation. Les années précédentes nous avons toujours montré notre capacité à mobiliser et notre représentativité. Cette année nous pensons également faire avec nos partenaires une sortie gigantesque. Les travailleurs défileront nombreux. Nous comptons mobiliser entre 15.000 et 20000 travailleurs du secteur privé, public et parapublic. Les festivités du 1er mai demandent en amont quelques préparatifs, quelles sont les dispositions que vous avez prises ? Nous avons
confectionné une centaine de pancartes et des banderoles, élaboré des slogans
mais aussi commandé 62 boubous pour hommes et quelques 300 voiles
aux couleurs de la CLTM pour les femmes ainsi que des T-shirt. Dianifaba |