A.H.M.E.
COMMUNIQUE 93 :
NON A LA BANALISATION DE LA PIRATERTIE POLITIQUE EN MAURITANIE
Le 21 novembre, à l'issue de la troisième réunion de concertation, les principales organisations de la communauté internationale ont décidé de dépêcher une ultime mission dans le pays, afin d'inciter, au dialogue, le Président assigné à résidence et les autorités issues du putsch du 6 août 2008. Le report des sanctions contre la junte renforce celle-ci et distille un début de doute quant à la détermination des partenaires stratégiques de la Mauritanie. En même temps qu'il poursuit son offensive de séduction populiste à l'endroit des plus démunis et de l'opinion, sur le mode de la promesse, de la subvention et du nationalisme de courte vue, le Président du Haut Conseil d'Etat multiplie les tentatives de se faire reconnaître par les pouvoirs autoritaires du monde arabomusulman, dont nul n'ignore le déficit en démocratie. Sur le plan national, les positions demeurent figées malgré le matraquage sans contradiction par les média d'Etat, de plus en plus agressifs envers les détracteurs du pouvoir militaire. Le pluralisme de l'expression par l'audiovisuel local a nettement reculé. Les emprisonnements dans le cadre d'instructions de délits de corruption, quoiqu'ils visent parfois des personnalités sur lesquelles pèsent des présomptions crédibles d'impéritie, épargnent, toujours, les partisans du coup d'état et la parentèle de ses instigateurs. En ce sens, la prétention du Haut Conseil d'Etat à assainir les moeurs administratives et la gestion publique manque-t-elle de cette sincérité que confèrent l'impartialité et la rigueur dans la mise en oeuvre du discours. Enfin, depuis sa résidence forcée à Lemden, le Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi jouit d'une relative quiétude et parvient à recevoir des visiteurs et des journalistes, semble-t-il sans subir de censure. Ses fonctions usurpées et sa faculté de déplacement restreinte, il se retrouve maintenu, par la contrainte, en marge de son rôle constitutionnel. Compte tenu du statu quo alarmant où la force brute se substitue à la légalité, SOS Esclaves, l'Association Mauritanienne des Droits de l'Homme et l´Association des Femmes Chefs de Famille :
Association Mauritanienne des Droits de l´Homme Présidente Me Fatimata M´Baye Association des Femmes Chefs Familles Présidente Aminetou Mint Ely SOS-Esclaves Président Boubacar MESSAOUD
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