A.H.M.E.
COMMUNIQUE 79 :
Union africaine : de la diplomatie au rapport de force en Mauritanie
Le général Abdel Aziz a jusqu’au 6 octobre prochain pour rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays en réintégrant dans ses fonctions, et sans conditions, le président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallahi. En adoptant cette démarche, l’organisation africaine s’engage dans une stratégie risquée pour sa crédibilité en cas d’échec. A partir de maintenant, les auteurs du putsch en Mauritanie ont "un délai allant jusqu’au 6 octobre 2008 pour rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays". Selon un communiqué de l’agence de presse Pana parvenu à la redaction d’International Magazine, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union Africaine (UA) a décidé de hausser le ton contre le général Abdel Aziz et les autres auteurs du putsch 6 août 2008 en Mauritanie. Dans
son communiqué, l’organisation panafricaine est sans ambiguité sur ce qu’elle
entend par "rétablir l’ordre constitutionnel" : il s’agit
de la réintégration "dans ses fonctions, et sans conditions, du
président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallahi", conformément aux
dispositions pertinentes de Au
sujet de ces mesures, institutionnelles ou législatives, prises par la junte
pour légitimer son coup Toutes les actions et initiatives de la junte au pouvoir en Mauritanie sont illégitimes L’UA
"met en garde les auteurs du putsch et leurs partisans contre le risque
de sanctions et En effet, le 10 septembre dernier sur le perron de l’Élysée à Paris, et alors qu’il venait de finir son entretien avec le président français, Nicolas Sarkozy, Abdoulaye Wade a manqué une autre occasion de se taire en déclarant que "la junte est sur la bonne voie pour organiser des élections" et que "l’Union africaine doit être aux côtés de la Mauritanie pour l’aider à réussir des élections libres, transparentes et démocratiques". Avant d’ajouter "le calme qui règne aujourd’hui dans le pays est la réponse du peuple au coup d’Etat". S’exprimant un jour sur les questions de transition démocratique, le président gabonais, le doyen Omar Bongo, ne disait-il pas que ce n’est pas toujours les plus démocratiquement élus qui savent protéger la démocratie ! De toute façon, en faisant le choix de ne pas céder sur la protection des valeurs démocratiques sur le continent, l’Union africaine aura-t-elle néanmoins les moyens et le soutien nécessaires pour mener ce nouveau combat ? Le couperet tombe dans 12 jours... Emile Fidieck, publié le 03/10/2008 Source : Linternationalmagazine.com
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