- Ayant eu la confiance
d’une bonne partie des mauritaniens lors des différentes consultations
électorales ;
- Ayant été à l’avant garde de l’opposition pour dénoncer les dérapages des
gouvernements qui se sont succédés ;
- Ayant bénéficié du titre de premier parti de l’opposition ;
Le RFD est considéré, par beaucoup, comme étant le porte flambeau des
revendications justes et le porteur d’espoir d’une grande partie des
mauritaniens. En est-il encore ainsi ? Jadis, le Parti tirait sa force de
ses textes avant-gardistes et de la richesse des groupes
d’opinion qui le
composaient.
En effet, le RFD a hérité des textes de l’UFD parti cosmopolite.
Ces textes, conçus par des courants et sensibilités politiques différents,
prenaient en charge les revendications des différentes composantes du pays.
Ils défendaient des idéaux
et principes de justice, d’égalité, d’équité, prônaient le renforcement de
l’unité nationale par la résorption du passif humanitaire, l’éradication des
pratiques et séquelles de l’esclavage, le combat du tribalisme, du régionalisme
et du racisme, le traitement des citoyens sur le même pied d’égalité quelque
soit leur appartenance ethnique.
Parti école, l’UFD fonctionnait avec des institutions plus ou moins
représentatives, toutes les composantes sociales apprenaient à mieux se
connaître et, tous les problèmes nationaux étaient débattus sans
complexe, ni complaisance. Tous aspiraient à bâtir une Mauritanie plurielle.
Les décisions, à défaut d’être démocratiques, étaient pour le moins,
consensuelles.
Cette situation a beaucoup évolué. Elle s’est traduite par une déviation de la
politique générale du Parti et s’est concrétisée par des bouleversements
majeurs dans la vie du RFD.
C’est ainsi que le machiavélisme politique a
eu raison des principes fondamentaux du parti. Le culte de la personnalité
s’est érigé en doctrine et les débats dérangent plus qu’ils n’arrangent. Cette
évolution a poussé des groupes d’opinion vers la sortie et le RFD s’est
mû en Parti monolithique.
Ce dérapage s’est accentué avec l’entrée de personnalités issues des groupes
tribaux conservateurs, lors des dernières joutes électorales, fragilisant
fortement les bases de
l’équilibre précaire sur lequel reposait le Parti avec
comme corollaire immédiat, la déviation de la ligne du Parti, le manquement à
ses textes, le non fonctionnement de ses institutions, la marginalisation de
militants sincères et dévoués et le bafouement des valeurs et principes
fondamentaux qui constituent le dénominateur commun entre des militants de
différentes obédiences politiques.
Déjà en décembre 2006, le Groupe avait déclenché la sonnette d’alarme en
diffusant de manière restreinte, une lettre confidentielle, interpellant sur
les dérapages constatés et consacrant le gel de ses activités dans le Parti.
Cette lettre fut adressée aux membres du Bureau Exécutif..
Aucune réaction n’a été enregistrée sauf celle du candidat Président, du reste,
seul maître à bord et qui s’est engagé fermement, à redresser la situation du
Parti par l’application des textes, le fonctionnement des institutions et
l’assainissement de sa gestion.
Ce constat de déviation a été aussi signalé par les cadres du Parti réunis en
conclave, lors des journées de réflexion, organisées par le RFD, les 19
et 20 octobre 2007. Malheureusement, les recommandations, contenues dans la
synthèse finale, ont été ignorées.
La démagogie a été sacralisée en stratégie de conquête et elle s’est traduite
par une négation des principes et des valeurs. C’est ainsi que, la position du
Parti ne prend plus en compte les revendications cardinales de l’unité
nationale que sont : la question, ô combien importante, de l’esclavage, le
retour des déportés et la lutte contre l’exclusion.
Le Parti a choisi la politique de la chaise vide et de l’indifférence suite aux
développements intervenus, récemment, sur ces questions. Le RFD est
devenu malade de sa direction. Comble de l’ironie, alors que le RFD
réclame démocratie, transparence et justice sociale aux différents pouvoirs qui
se sont succédés, il les refuse à ses militants.
Tenant compte de ce qui a précédé et malgré les différentes tentatives de
corrections infructueuses et qui démontrent, si besoin est, de la sincérité de
la lutte du Groupe et de son attachement aux grands principes, pour lesquels
aucune compromission n’est possible, le Groupe, ne pouvant plus continuer à
cautionner les agissements du RFD, agissements qui infirment les espoirs
placés en lui, déclare, par conséquent, sa démission du RFD.
Au nom du Groupe
Dieng Mohamed Koum, Vice Président du RFD
Cheikh O. Maata, Membre du Comité Permanent et de la CNI
Rabah O. Radhy, Membre du Bureau Exécutif
Hamady O. Mohamed, Membre du Bureau Exécutif
Mohamed El Kory O. Bah, Membre du Conseil National
Yacoub O. Saleck, Membre de la Commission Nationale
Implantation
Mohamed Mahmoud O. Oumar, Président Coordination Régionale Implantation Nktt
II
Abdallahi Fall, Président Commission Départementale Implantation Rosso
Jiddou O. Mbareck Vall, Vice Président Commission Départementale
Implantation Aioun
Cheikh O. Messaoud, Membre Commission Départementale Implantation Djiguenny
Nouakchott, le 18 mai 2008
Source : Via La
Tribune