Amnesty
International plaide pour une “une action urgente en faveur de
Birame et des militants de l’IRA.
Depuis
le 2 mai, 11 membres d’une organisation de défense des droits
humains sont détenus par les autorités mauritaniennes dans un lieu
inconnu pour avoir protesté contre les écrits de lettrés
musulmans. Amnesty International pense qu’il s’agit de
prisonniers d’opinion, détenus pour avoir exprimé pacifiquement
leurs opinions. Ces personnes risquent de subir des mauvais
traitements. Biram Ould Dah Ould Abeid,
président de l’organisation antiesclavagiste Initiative pour la
résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie
(IRA-Mauritanie), a été arrêté le 28 avril à Nouakchott, la
capitale mauritanienne, après avoir brûlé plusieurs livres écrits
par quatre imams. Le lendemain, les forces de sécurité se sont
rendues à son domicile et ont utilisé du gaz lacrymogène pour le
maîtriser avant de l’arrêter. Les jours suivants, 10 autres
membres et sympathisants d’IRA-Mauritanie ont également été
interpellés, parmi lesquels Bilal Ould Samba et l’imam Leid Ould
Lemlih. Le 2 mai, tous les militants concernés ont été transférés
par les autorités vers un lieu inconnu. Leurs familles n’ont pas
été informées de leur nouveau lieu de détention.
Amnesty
International a appris que seule la femme de Biram Ould Dah Ould
Abeid avait pu voir son conjoint mais on ignore si les 11 militants
sont détenus au même endroit. Ces personnes n’ont pas pu
consulter d’avocat depuis leur arrestation. Biram Ould Dah Ould
Abeid a déclaré qu’il avait brûlé les livres en question en
raison de certaines références qu’ils contenaient et qui, selon
lui, justifiaient l’esclavage. L’article 19 du Pacte
international relatif aux droits civils et politiques, auquel la
Mauritanie est partie, protège la liberté d’expression, qui
englobe la « liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des
informations et des idées de toute espèce ». Le Comité des droits
de l’homme des Nations unies a estimé que ce droit recouvrait «
même des formes d’expression pouvant être considérées comme
profondément choquantes ». L’esclavage a
été aboli officiellement en 1981 et, depuis 2007, il est reconnu
comme un crime par le droit national. Cependant, cette pratique se
perpétue et IRA-Mauritanie et d’autres organisations, notamment
SOS-Esclaves, signalent et dénoncent des cas d’esclavage. Biram
Ould Dah Ould Abeid et d’autres membres d’IRA-Mauritanie avaient
été arrêtés en décembre 2010 et inculpés de coups et blessures
sur des policiers et de trouble à l’ordre public pour avoir
organisé un rassemblement devant un poste de police de Nouakchott.
Condamnés à un an de prison en janvier 2011, ils ont été graciés
en mars. Les autorités mauritaniennes restreignent fréquemment la
liberté d’expression. Noms : Biram Ould Dah Ould Abeid, Issa Ould
Alioune, Yacoub Diarra, Abidine Ould Maatala, Ahmed Hamdy Ould Hamar
Vall, Leid Ould Mbarek, Bilal Ould Samba, Leid Ould Lemlih, Oubeid
Ould Imijine, Zeidane Ould Maouloud et Boumediane Ould Batta .
Source
Amnesty International
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