A
L'EDUCATEUR DES MASSES ET SA STRUCTURE
Capitaine
Breyka Ould Mbarek des SEM.
Cher Monsieur,
Vous dites tout
haut, ce que vos semblables pensent tout bas. Une fois de plus, nous
nous retrouvons dans une réalité bien mauritanienne : NIER
L'EVIDENCE. La Mauritanie n'a Jamais connu de massacre, de
déportation, d'exécutions, d'esclavage.Nous ne serons point
surpris que vous apportez votre voix à celle de ce ministre qui
prétend qu'il n y a pas de refugiés mauritaniens au Mali.
Quand, une aberration arrive à ce point, on se pose la question
de savoir si ce ministre « est con ou il fait exprès », comme
le dirait l'autre.
Ne nous dites pas que vous pensez comme vos
amis, pour qui, l'esclavage en Mauritanie est un faux débat,
s'ils ne jugent pas, que son ampleur soit insignifiante. Bien que
dans la plupart des demeures maures y survivent des Abid, on nous
dit que seul un petit nombre insignifiant d'esclaves se trouve encore
en Mauritanie. Monsieur, Acceptons le fait qu'il n y a pas 5OO
OOO esclaves en Mauritanie, j'ai envie de vous dire : ET ALORS
!
Si le nombre d'esclaves est en deçà de celui dit,
n'avons-nous pas le devoir de dénoncer ce fléau entretenu et
exploité par bon nombre de beydane ? Aussi minime que soit le
nombre d'Abid en Mauritanie, ces derniers ont le droit à un
minimum de dignité. Ceci suppose, le droit de jouir de son corps
et esprit, tant que cela n'entrave pas évidement le droit des
autres. Cristallisez votre énergie sur la libération de ces «
derniers esclaves », plutôt que sur le dénigrement de ceux qui
se battent pour en finir avec cette tare mauritanienne. S'il est
infondé de dire qu'il y a plus de 500 000 esclaves en Mauritanie,
alors dites-nous le nombre exact de ces aliénés ? Si on juge que
des progrès énormes ont été entrepris depuis 20 ans, suite à
l'ordonnance 81234 du 9 novembre 1981, on devrait être,
actuellement, en état de chiffré le nombre de ces exclus.
Vous conviendrez avec nous, que la prise en compte sincère, de la
question de l'esclavage depuis deux décennies, suppose qu'on ait
dénombré au départ le nombre de victimes. Il n'est pas
nécessaire d'être savant pour comprendre que si on veut
s'attaquer à un problème comme l'esclavage, il serait judicieux de
le quantifier au départ et épisodiquement, pour voir son
évolution. Il ne s'agit pas de contester des chiffres seulement,
Cher Monsieur, vous serez crédible en en nous apportant des
éléments qui soutiennent votre contestation. Si vous jugez que
les résultats sont entrain d'être constatés depuis la promulgation
de cette ordonnance, les Abid doivent s'armer de patience. Puisque
dans les faits, le calvaire de cette couche continue toujours, et
de façon sournoise. Les seuls actes de sensibilisation,
d'émancipation, et même de libération sont à mettre à l'?uvre
de ces groupes que vous tentez de discréditer.
Une autre
aberration non moins importante : la « beydanité » des Hratiin.
Sur quelle base historique ou sociologique, pouvez-vous tenir de
tels propos ? A notre connaissance les beydanes sont les
descendants de ses berbères Sanhadja et des Benni Hassan. Si vous
nous dites que les hratiin viennent de ces derniers, j'avoue
qu'une partie intéressante de l'Histoire a été omise. Peut-être
selon vous, le fait qu'ils soient victimes de razzia, acculturés,
exploités, et qu'ils utilisent la même langue que leurs
bourreaux, suffit à faire d'eux des beydanes. Dans ce cas, ces
noirs embarqués dans les galères, éloignés de leur
terre d'origine, se retrouvant dans les champs des bourgeois,
usant la même langue que leur maître, doivent être considérés
comme des blancs. Aucun d'entre nous n'oserait avancer de tels
propos !! Mais vous, vous avez le culot de sortir des banalités
de ce type, c'est une question de culture politique, nous
supposons !!!!
A vrai dire, que les Hratiin soient des
beydane ou des négro-mauritaniens, ou tout simplement une autre
entité qui se nomme HRATIIN, n'est pas pour l'instant l'élément
le plus déterminant pour les sortir du joug esclavagiste. Au
temps venu, ils se détermineront eux même, de ce qu'ils sont et
de ce qu'ils veulent être, même si cela va à l'encontre des
réalités historiques ou sociologiques. Laissons-leur au moins
cette liberté ! Par ailleurs, quant aux camarades qui pensent que
la lutte des hratiin ne nous concerne pas, ils se trompent
lourdement. C'est assez simplet de justifier cette lâche
démission par le fait que la quasi-totalité du bras armé des
massacres de 89 était constitué de hratiin. N'oublions pas que
certains de nos semblables se sont retrouvés en Indochine et
ailleurs -ils n'y étaient pas pour tricoter- pour combattre des
autochtones qui luttaient contre un colonialisme. Pourtant, cela ne
fait pas de nous des monstres, nos grands parents ont juste été
obligés par plus fort qu'eux. Ces hratiin que l'on incrimine,
n'ont été que des manipulés, les vrais commanditaires de cette
barbarie ne sont que ces éléments du système à forte dominance
beydane dans lequel figure aussi bien de hratiin, de sonniké,
de wolof, et de halpularen.
Pour revenir à vous, cher
Monsieur, quand « les Structures d'Education des Masses »
hratiin achèvera son boulot, nous vous assurons que le bilan des uns
et des autres se verra. Et malheur aux prostitués politiques de
tout bord !
KANE BOCAR DAHA Juin
2010 FLAM - Europe de l'ouest -Bordeaux http://www.flamnet.info/actualit_/view/3963/flamnet
|