Risque
de discorde sociale : L’IRA accuse
L'IRA un dragon politique
en gestation qui pourra créer l'alternative avec son discours non
violent.
L’Ira qui jusqu’à
hier circonscrivait sa vocation au seul combat de défense des droits
de l’homme, particulièrement la lutte contre l’esclavagiste,
avant de se fixer comme objectif d’élargir cet engagement à
l’espace politique pour relever le défi trahi par les autres
élites politique et socioéconomique du pays, vient d’accuser le
parti Tawassoul d’orchestrer contre ses troupes des campagnes de
diabolisation, à travers les prêcheurs des mosquées qui selon
cette Ong tiennent des discours d’une extrême gravité pour la
cohésion sociale déjà trop précaire en raison des criantes
disparités entre les composantes nationales. L’IRA indique
ainsi avoir appris que des Imams affiliés au parti d’obédience
islamistes avaient pris pour cible dans son prêche de vendredi
dernier ses d'IRA en les accusant d'apostasie et en les désignant à
la vindicte populaire. Tout en tirant la sonnette d'alarme, l’IRA
s’est adresséee aux autorités mauritaniennes, aux opinions
publiques nationale et internationale et aux organisations
panislamiques pour demander « à l'Etat mauritanien d'intervenir
pour mettre un point d'arrêt aux campagnes d'excommunication et de
calomnie en apostasie utilisant les perchoirs des mosquées pour
propager les opinions politiques des maîtres d'esclaves et ceux qui
les représentent parmi les membres de Tawassoul, tout cela pour
faire taire les voix abolitionnistes ». Elle dit également prendre
« à témoin les ambassades et les organisations panislamiques sur
le danger que constituent ces campagnes d'accusation d'apostasie »
soulignant qu’il s'agit des répliques des mêmes campagnes qui ont
été orchestrées après l'autodafé symbolique des manuels de
jurisprudence esclavagiste, lançant enfin un appel pressant à
l'ensemble des Musulmans et au Hratine en particulier à faire face à
ces campagnes d'excommunication qui les visent en premier lieu et
réaffirmant sa ferme volonté de poursuivre son combat légitime
contre l'esclavage par tous les moyens pacifiques et ce en dépit des
difficultés et obstacles de toutes natures . « Ce combat se
poursuivra jusqu'à la déconstruction du système d'injustice
sociale en Mauritanie et l'édification, à la place, d'un Etat de
droit régi par le vrai Islam, celui où " seule la piété peut
rendre meilleur un Arabe par rapport à un non-Arabe ou vice-versa"
conclut-elle.
Bamba
Source: Le rénovateur
Mauritanie
Des petites filles violaient en toute impunité dans la
republique bananière de Mauritanie
Agée
de 11 ans, Oumoul Khairy risque d’être remariée de nouveau en l’espace de deux
ans !
Tous les jours, des parents, sans s’en rendre compte, violent
allègrement, les droits de leur enfant. Oumoul Khairy Mint Sidi Mohamed,
âgée de 11 ans, en est une parfaite illustration. Comme tant d’autres milliers
de filles de sa génération, elle vient d’être mariée, sans son consentement,
pour une seconde fois en l’espace de deux ans.
C’est à peine qu’elle s’est remise de son premier mariage qui l’a
psychologiquement et physiquement bouleversée, que cette mineure a apprise
qu’on lui avait trouvée un second époux.
Un tel agissement irresponsable n’a pas manqué de susciter l’ire de la
présidente de l’Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF),
Aminétou Mint El Moctar qui a été aussitôt saisie de cette affaire qu’elle
suit depuis presque trois ans.
Un tel agissement irresponsable n’a pas manqué de susciter l’ire de la
présidente de l’Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF), Aminétou
Mint El Moctar qui a été aussitôt saisie de cette affaire qu’elle suit
depuis presque trois ans.
On est en 2006. Oumoul Khairy Mint Sidi Mohamed, alors âgée de 6 ans,
est mariée et amenée en Arabie Saoudite par une de ses tantes. Pendant
deux ans, elle va vivre un véritable calvaire. Elle sera torturée et malmenée
par sa propre tante et la famille de celle-ci.
Aujourd’hui, l’histoire semble se répéter pour cette jeune fille. Mais, c’est
sans compter avec Aminétou Mint Ely Moctar qui n’est y est pas allée
avec le dos de la cuillère pour dénoncer cet acte qu’elle a qualifié d’inhumain
et aux antipodes de la loi qui interdit formellement le mariage précoce.
Dans ce sens, rappelons que l’article 6 de la loi n° 2001-052 du 19 juillet
2001 portant Code du Statut Personnel stipule que : "La capacité de
se marier est accomplie pour toute personne douée de raison et âgée de 18 ans
révolus".
Pour Aminétou Mint Ely Moctar, cela montre que les pouvoirs publics ont
encore du chemin à faire pour venir à bout des mariages précoces et forcés. Et
aujourd’hui, les organisations féminines qui veulent défendre les droits de ces
petites filles rencontrent des difficultés face aux pouvoirs publics et aux
familles. Comble du sort, c’est que parfois même des juges et des hommes
religieux sont impliqués.
Selon l’Enquête sur la Dimension Sanitaire en Mauritanie (EDSM) réalisée
en 2001, 13% des filles ont déjà contracté un mariage avant l’âge de 15 ans.
Aujourd’hui, le mariage précoce prend de l’ampleur malgré le fait que le Code
du Statut Personnel (CSP) l’interdise.
Cette situation avait interloqué le Comité pour l’élimination de la
discrimination à l’égard des femmes qui s’inquiétait déjà de
"l’existence d’une idéologie patriarcale aux stéréotypes solidement ancrés
et de la persistance de règles, de coutumes et de traditions culturelles
néfastes et fermement enracinées à savoir notamment le mariage forcé et le
mariage précoce".
Pour Aminétou Mint Ely Moctar, qui explique les raisons de la
persistance d’un tel phénomène par la liberté accordée au tuteur de marier sa
fille, ce qui est une brèche à toute violation des droits des femmes.
"Ce qui met aussi en cause la liberté de choisir librement son mari et
l’âge fixé du mariage qui est de 18 ans. Cela constitue, le manque de
possibilité de choisir son mari, un facteur de discrimination dans la
prolifération des divorces et l’instabilité du foyer. Cette situation engendre
également des violences conjugales qui se sont accrues ces dernières années",
explique-t-elle.
La présidente de l’Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF) a
appelé, tout en condamnant ce cas de mariage forcé, à ce que le père d’Oumoul
Khairy Mint Sidi Mohamed soit sanctionné comme prévu dans le Code du
Statut Personnel (CSP).
Babacar Baye Ndiaye
Source : Le Rénovateur
Quotidien (Mauritanie)
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