Après enquête et réfutation formelle de la thèse
des services de sécurité mauritaniens, Taqadoumy est en mesure d’affirmer que
le suspect arrêté, le 21 décembre à Kobeni, n’a aucun
rapport avec l’organisation Al Qaïda, responsable présumée du rapt de deux
ressortissants italiens quelques jours plutôt à l’Est du pays.
Abderrahmane Ben Meddou,
vendeur d’automobiles, a été interpellé, dans son véhicule 4X4 de type Toyota
Hilux, au poste de gendarmerie à l’entrée de Kobeni ; il est natif de
Toumbouctou mais réside avec sa famille à Nara où il dispose d’une boutique ;
il effectue des voyages fréquents entre son domicile et le village de Hassi
Lebyadh, de l’autre côté de la frontière, aux environs de Léré, à 10 km de la
localité malienne de Foyta.
L’entrée de cet Arabe malien sur le territoire de la Mauritanie a été
régulière et constatée au poste frontière de Gobi. A aucun moment, il ne se
trouvait sur le marché de la ville où, dans premier temps, les autorités
disent l’avoir "surpris" en train d’acheter des provisions pour les
ravisseurs, cela bien des jours après l’opération !!!
Dans une tentative de révision de cet argument manifestement infondé, il lui
sera finalement reproché de servir d’éclaireur aux ravisseurs, tandis que
ceux-là se trouvaient déjà dans leurs bases.
Le Mali vient de saisir la Mauritanie du dossier et attend une réponse qui
semble tarder, sans doute pour cause d’embarras à justifier cet énième délit
de faciès sur les ressortissants Arabes et Touarègues au-delà de la frontière
Est. La récurrence de telles bavures comporte de quoi susciter le trouble si
l’on se remet à l’esprit que les opérations terroristes sur le territoire
mauritanien sont jusqu’ici le fait d’individus citoyens de ce pays.
Taqadoumy avait déjà démonté le mécanisme de manipulation par quoi la
Direction Générale de la Sûreté (DGSN) tente de se trouver des coupables de
substitution pour masquer l’échec de ses investigations, tandis que les
groupes salafistes agissent désormais jusque sur le littoral et traversent la
Mauritanie sans rencontrer de résistance, comme en témoigne le rapt de 3
espagnols, intervenu le 29 novembre révolu entre Nouakchott et Nouadhibou.
La situation se complique davantage avec les propos du Président de la
République Mohamed Ould Abdel Aziz, à certains députés mauritaniens, contre
son homologue Amadou Toumani Touré (ATT), accusé, ici, de favoriser, par son
laxisme, le développement de l’insécurité dans l’espace sahélien. Pour Ould
Abdel Aziz, "tant qu’ATT est au pouvoir, le terrorisme ne reculera
pas".
Les observateurs avertis dans la capitale ironisent déjà sur ce qu’ils
nomment : "encore une Hadierie [i] !"
Le 25-12-2009 Source
: Taqadoumy
|