Cheikh Sid’Ahmed Ould Babamine : «La
présidentielle du 6 juin ne pourra mener le pays à bon port».
Les acteurs d’une
initiative lancée le 19 février dernier, sous forme d’une pétition intitulée :
«Appel national pour la sauvegarde la Mauritanie» qui a recueilli
énormément de signatures, ont convoqué le 25 avril, la presse nationale et
internationale à une conférence de presse tenue à Nouakchott,
Au cours de laquelle, ils ont annoncé l’échec de leur initiative qui visait à
instaurer un dialogue entre les protagonistes de la crise mauritanienne
consécutive au coup d’Etat du 6 août.
Les conférenciers parmi lesquels, Cheikh Sid’Ahmed Ould Babamine, Mahfoudh
Ould Bettah et Dahane Ould Ahmed Mahmoud ont tenu les acteurs
politiques -et spécialement le Haut Conseil d’Etat (HCE, junte au
pouvoir) pour responsables de l’échec de leur initiative et des conséquences
qui en découleront.
Interrogé par la chaîne «Al Jazeera»
sur l’échec de leur initiative Dahane Ould Ahmed Mahmoud (ex-officier
supérieur de l’armée, ancien ministre des affaires étrangères sous Haidalla
et ministre des affaires islamiques sous Sidi Ould Cheikh Abdellahi ) a
souligné que leur initiative s’inscrivait dans «un souci de sortie de crise
et de retour à l’ordre constitutionnel dans lequel le peuple mauritanien jouera
le rôle d’arbitre dans le cadre d’une réconciliation nationale».
«Nous avons soumis un document aux protagonistes -a-t-il précisé- et
après deux mois de discussions nous nous sommes rendus compte que chaque
protagoniste est campé sur ses positions de diabolisation des autres parties».
M. Dahane Ould Ahmed Mahmoud a ajouté : «Nous leur faisons porter la
responsabilité de l’échec de notre initiative et spécialement, à ceux, qui sont
au pouvoir».
«Le FNDD a déclaré être favorable au dialogue et Ba M’Baré
(président du Sénat et « président de la République par intérim», ndlr) nous a
dit que les autorités sont favorables au dialogue, mais nous n’entendons que
«Ja e ja e bila tahine» (en français : entendre les grincements du moulin et ne
pas voir la farine en sortir), a-t-il lancé, l’air déçu.
Dénonçant que les protagonistes de la crise mauritanienne soient tous, beaucoup
plus fixés sur l’extérieur et attentifs à ses positions, Dahane Ould Ahmed
Mahmoud a affirmé -toujours sur Al Jazeera- «la crise est
mauritano- mauritanienne et les mauritaniens ont toutes les ressources pour la
surmonter».
En réponse à une question aux chances de succès des médiations des parties
extérieures, notamment, le Sénégal, M. Ould Ahmed Mahmoud a été
courtois mais catégorique : «Le Sénégal est un pays frère et ami.
Mais il a ses problèmes avec nous. Et nous ne souhaitons pas qu’il s’ingère
dans nos affaires intérieures !»
source : Tahalil Hebdo (Mauritanie)
|