A.H.M.E.
COMMUNIQUE 15:
Communiqué
commun
Subitement,
plusieurs cas d'esclavage administratifs et politiques furent
dévoilés. Le mérite de cette accélération revient aux ONG
anti-esclavagistes du Front Interne ( FI) notamment IRA-Mauritanie et
FLERE. 1)
L'affaire
Mint Bekkar Vall de la BCM
( Banque Centrale de Mauritanie) est le premier cas d'esclavage
administratif dénoncé à la police et à la justice et révélé
au monde. L'Etat pris au dépourvu, camoufle d'abord, ensuite se
reprend en arrêtant et en emprisonnant Mme Bekkar Vall et enfin,
revient comme d'habitude à une négation des pratiques
esclavagistes : le négationnisme de l'esclavage continue. 2) L'affaire Youma Mint Nani Dans
ce cas, il y a eu non seulement l'esclavage administratif
mais aussi politique. En effet, un couple dont l'époux Ahmed Ould
Cheikh Ould Mohamed Ahmed, médecin au service de l'Etat, est pris
en flagrant délit d'esclavage. Ce couple va bénéficier d'une
solidarité tribale et raciale du député
Khatri
Ould Ely
de la majorité qui gouverne le pays. Cette solidarité est un acte
politique réfléchi. Il ne peut être fait sans l'accord du MPR
(Parti de la majorité) et surtout du président de ce parti, à
savoir Ould Abdel Aziz.
3)
L'affaire
Koueïla et sa grand-mère Fatma El Ghaliya Mint
Lahreïtani
Assistées
de Maître Fatimata M’Baye, les deux fillettes victimes de
l'esclavage et leur mère avaient été entendues. Il avait été de
même de Koueïla et sa grand-mère, Fatma El Ghaliya Mint
Lahreïtani. Lesquelles esclavagistes ont reconnu les faits qui leur
sont reprochés. Ces
deux femmes sont des proches du Chef de l'Etat ( Mohamed Ould Abdel
Aziz ). « A
noter que les deux esclavagistes sont les proches du Président
Mohamed Ould Abdel Aziz et les cousines du Colonel Mohamed Ould
Lahraïtani, l’actuel Chef d’Etat- major de l’armée de
l’air. » A.H.M.E/OCVIDH, membres du Front Extérieur ( FE ), dénonçons les violations des textes juridiques interdisant les pratiques esclavagistes par l'Etat et ses serviteurs. Dans l'affaire Koueïla et sa grand-mère Fatma El Ghaliya Mint Lahreïtani, l'Etat est partie prenante dans l'asservissement des deux soeurs Oueïchita et Loueïla puisque les proches du chef de l'Etat et du colonel Mohamed Ould Lahraïtani, Chef d’Etat-major de l’armée de l’air sont impliqués. S'agissant de l'affaire Youma Mint Nani, Khatri Ould Ely, député de Nema a eu des comportements indignes d'un élu de la République. L'intéressé a mobilisé les esclaves de sa tribu pour affronter les militants abolitionnistes de l’IRA- Mauritanie. Le but est l'intimidation, la fin de la dénonciation de l'esclavage. Elle comporte aussi les risques d'un affrontement entre les Haratine : ceux qui luttent contre l'esclavage et ceux qui acceptent la domination maure. Nous condamnons avec fermeté cette attitude irresponsable d’un élu et demandons à l’assemblée nationale de prendre des mesures qui s’imposent pour qu’en son sein, des cas similaires ne puissent se reproduire entravant l’application d’une loi votée à l'unanimité et promulguée depuis 2007.
Demandons à l'Assemblée Nationale ( AN ) de prendre des sanctions exemplaires contre Khattri Ould Ely pour entraves à l'application d'une loi votée par cette même assemblée. Le pouvoir législatif, dont la fonction essentielle est l'élaboration de la loi, doit rester garant de son exécution. Le contraire serait la complaisance et la trahison. Exigeons l’indépendance de la justice et l’application stricte des lois protégeant les victimes d’esclavage et de racisme dans notre pays.
A
travers ces trois cas avérés d’esclavage ci-dessus du fait de
très hautes personnalités de notre pays, nous prenons à témoin
l’opinion nationale et internationale sur les pratiques
généralisées des fléaux que sont l'esclavage et le racisme.
Les agissements de l'Etat et ses serviteurs
s'inscrivent dans la défense d'un système esclavagiste et raciste
dont les grandes victimes sont les Haratine (exploitation et
exclusion) et les Négro-mauritaniens ( la marginalisation
politique, économique, culturelle...etc). Exigeons d'une part, l'abolition définitive de l'esclavage et du racisme, et d'autre part, de l'Etat, une clarification de sa position par rapport à la loi 2007 incriminant l'esclavage. Celle-ci demeure-t-elle en vigueur ou est-elle, dans les faits, enterrée ? Le refus par la Brigade des Mineurs d'enregistrer un plainte est une preuve irréfutable. L'hypocrisie du pouvoir est de ne pas l'avouer. Dans le climat international actuel, dominé par l'expansion de la révolution dans le monde arabe, la focalisation sur l'esclavage et le racisme permet de diviser le mauritaniens en deux camps : les bénéficiaires du système et les exclus de celui-ci. L'objectif recherché est l'affaiblissement de la lutte en vue d'un changement du pouvoir. Nous dénonçons cette politique machiavélique faite à dessein.
Paris, le 16 mars 2011 Par
Mohamed Yahya ould Ciré, président de A.H.M.E. |
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