Putsch: Top secret
Un document
confidentiel de la diplomatie française, tombé entre les mains d’une partie de
la presse nationale, reflète l’embarras et la parfois la contradiction de la
position française ou plutôt le regard que comportent les différents segments
français qui s’occupent de la Mauritanie.
Ce document sous forme de correspondance est adressé à trois destinataires: le
directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères français; le directeur
de cabinet du secrétaire d’état à la coopération et du conseiller pour les
affaires africaines à l’Elysée.
Il comprend trois éléments:
- Le premier point évoque le voyage du président du HCE à Tripoli.
Il dit qu’il est à craindre que Aziz, après ce déplacement, ait compris
qu’il peut s’écarter des recommandations de la dernière réunion tenue par le
groupe consultatif sur la Mauritanie au siège de l’OIF à Paris.
-Que le chef d’état major, le général Ghazouani, est parti,
à l’issue de sa rencontre avec Claude Géant (secrétaire général de l’Elysée),
que le courrier adressé par la junte à jean Ping et concernant la feuille
de route mise en place par les militaires (démission du président du HCE 45
jours avant le scrutin, modification du statut du HCE, Commission
électorale indépendante, gouvernement d’union nationale, scrutin présidentiel
au 6 juin) est recevable.
- Face à ses assurances, le document conclut au fait que les militaires
n’auront plus aucune raison de faire la moindre concession et les légalistes (FNDD,
ndlr) et le RFD n’auront plus d’autre choix que de boycotter
l’élection.
Cette note fait remarquer que ce sera la première fois que l’Union africaine
et l’Union européenne mobilisent ensemble leurs moyens pour faire
échouer un putsch et qu’ils n’y arrivent pas.
Devant une telle situation, poursuit le texte, nous n’aurons plus qu’à refuser
le scénario, rappelé les ambassadeurs et mettre en place les sanctions comme le
stipule, révèle le document, un accord qu’ils avaient passé avec les américains
qui sont, depuis le premier jour, farouchement opposés au pouvoir militaire.
Il faut signaler enfin que ce document se termine par une belle citation de François
Mauriac à propos du négus éthiopien.
Le 02/03/09
Cheikh Sidya
Source : Biladi
(Mauritanie)
|