Enrôlement
: les Mauritaniens de France inquiets.
L’enrôlement des populations de Mauritanie
continue de susciter des inquiétudes, plus d’un an après son
lancement. Exaspérés par les lenteurs constatées dans l’ouverture
des centres à l’étranger, les ressortissants Mauritaniens de
France ont ainsi répondu ce samedi 24 novembre 2012 à l’appel à
manifester lancé par l’Organisation des Travailleurs Mauritaniens
de France.
Dans la déclaration lue devant l’ambassade de
Mauritanie en France (et dont copie a été remise quelques jours
plus tôt aux autorités de ladite ambassade) les organisateurs ont
lancé un appel pressant pour l’ouverture d’un centre de
recensement qui doit prendre en compte « les contraintes spécifiques
qui pèsent sur les Mauritaniens de l’extérieur».
Les
retards accusés dans le recensement des Mauritaniens de l’extérieur
peuvent avoir des conséquences parfois dramatiques dans certains
cas. A l’expiration de leurs passeports, les résidents à
l’étranger ne peuvent prétendre au renouvellement de leur titre
de séjour. Quand on sait que celui-ci conditionne l’autorisation
de travailler, on mesure la profondeur du drame dans lequel
pourraient être plongés les concernés. « A l’expiration de nos
passeports, nous devenons simplement des clandestins, sans travail,
sans droits, sans possibilité de voyager. Un vrai désastre »,
confie un organisateur.
Autre cas, celui des Mauritaniens
n’étant pas en situation régulière vis-à-vis de
l’administration française mais pouvant facilement justifier de
papiers prouvant leur nationalité Mauritanienne. L’opération
d’enrôlement exigera-t-elle des titres de séjour à tous les
Mauritaniens ? Imposera-t-elle la présentation de pièces
mauritaniennes en cours de validité alors que certains
ressortissants Mauritaniens sont retenus en France depuis plusieurs
années sans pouvoir retourner renouveler leurs pièces en Mauritanie
? Les Mauritaniens pourront-ils se faire recenser sur la base de
pièces comme un passeport ou une carte nationale d’identité
(recensement de 1998) même arrivées à expiration ?
Les
manifestants ont enfin remis au cœur du débat la question de la
double nationalité : « Nous ne pourrions pas accepter que l’Etat
Mauritanien refuse de recenser les enfants mauritaniens nés de
parents mauritaniens en France ou ailleurs. Il s’agirait d’une
remise en cause de la nationalité des mauritaniens nés à
l’étranger et donc le droit de sang. Donc une infraction au code
de la nationalité » ajoute le communiqué. Enfants soumis par
ailleurs au paiement de frais de visas jugés exorbitants par les
organisateurs.
Vendredi, M. Mohamed Ould Abdel Aziz confiait
à KASSATAYA que les opérations de recensement allaient bientôt
commencer en France, deuxième poste à ouvrir ses portes après
l’Arabie Saoudite. Il avait également invité les Mauritaniens de
l’extérieur concernés par la question de la double nationalité à
lui adresser des demandes pour obtenir l’autorisation de conserver
leur nationalité d’origine comme le stipule le nouveau code de la
nationalité en Mauritanie. Pour M. Sediba Camara, membre de l’OTMF,
« nous avons entendu les promesses ; nous attendons maintenant des
actes pour pouvoir juger ».
Source:
http://www.lecalame.info/contenu_news.php?id=4414
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