A.H.M.E.
COMMUNIQUE 125 :
Allocution du Président Messaoud Ould Boulkheir au meeting de la CFD au siège de l’UNAD le jeudi 22 Janvier 2009
Militants et militantes de la liberté et du rétablissement de la légalité, Je tiens tout d’abord à commencer mon propos devant ce public auquel je ne me suis pas adressé depuis un certain temps par rendre hommage au peuple palestinien de Gaza pour sa victoire éclatante face à la conspiration internationale dont il a été l’objet sous l’égide des Etats-Unis d’Amérique et de l’Europe avec, hélas, la complicité de la Nation arabe. Je vous convie à prier tous pour que Allah bénisse les martyrs de la Palestine et de vous dresser dans un irréversible élan de soutien et de solidarité avec le peuple de Palestine. Je salue, à cet égard, les multiples manifestations de solidarité avec Gaza ainsi que cette mobilisation inédite qu’ont connue toutes les régions de notre pays. Je précise que ma présence aujourd’hui parmi vous dans ce meeting, est une première depuis le coup d’Etat du 06 Août, car ma fonction de président de l’Assemblée Nationale m’imposait d’accorder la priorité aux institutions de l’Etat dont celle que je préside, et partant me soumettait à une certaine réserve pour pouvoir assumer le rôle qui m’échoit dans la recherche d’une sortie de la crise dans laquelle nous a entraînés le général Mohamed Ould Abdel Aziz. Vous savez tous qu’il n’est ni dans mes habitudes ni dans ma nature de m’abstenir de me prononcer quand il le faut ; je le fais par attachement au peuple mauritanien et son Etat, je le fais aussi parce que c’est mon devoir. C’est cet attachement qui m’amène aujourd’hui à dénoncer, sans ambages, et devant vous, les tracasseries et humiliations dont le Président de la République Islamique de Mauritanie, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi a été l’objet et avec lui le peuple mauritanien dans son ensemble. Des actes que je ne saurais admettre pour moi-même ni pour aucun mauritanien ni, a fortiori, encore moins pour un Président de la République élu démocratiquement parce que cela dénote trop de mépris, d’irresponsabilité, d’outrecuidance et d’inconvenance. Le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi restera le seul Président légitime, élu démocratiquement par le peuple mauritanien à la suite d’élections transparentes et crédibles où il a remporté une majorité des suffrages du peuple mauritanien, chose qui arrive pour la première fois depuis l’indépendance. Il mérite, par conséquent, tout le respect et la considération qu’il faut, d’autant que l’expérience que nous avons vécue avec lui nous conforte dans la certitude que nous ne trouverons aucun Président comme lui. Il ne doit donc pas être humilié ; et si cela arrive nous devons tous nous dresser pour dire non, non, non à l’humiliation du meilleur d’entre nous, non à l’humiliation de Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui est le meilleur des mauritaniens puisque nous n’avons aucun autre qui soit de sa stature tant pour son attachement à la démocratie, qu’à l’Etat et ses institutions. Alors il mérite plus grand respect.
Il est d’ailleurs curieux de constater que le général qui montre tant d’attachement à la présidence s’accommode de telles humiliations vis-à-vis des chefs d’Etat car le bon sens le plus élémentaire voudrait qu’on soit prévenant et qu’on ne commette pas des choses qu’on aimerait pas subir soi-même. A cet égard, je dis à Mohamed Ould Abdel Aziz qu’il a été mal inspiré et a agi de façon contraire aux valeurs cardinales de notre société telles qu’incarnées par les enseignements et l’exemple de tous nos sages, lesquelles valeurs veulent qu’on s’abstienne, lorsqu’on est en position de force, de malmener les autres. Or Ould Abdel Aziz ne cesse, depuis qu’il a usurpé le pouvoir, de s’acharner de manière obsessionnelle, contre le Président, sa famille, son épouse, ses enfants, son entourage et contre tous ceux qui le soutiennent. Cela est totalement inadmissible. Je peux même prédire que Ould Abdel Aziz ne demeurera pas Président et par voie de conséquence ne restera pas à la tête de l’armée et que la plus grosse erreur de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi aura été, certainement, de l’avoir promu au grade de général avec deux de ses collègues qui ont été ses complices pour le renverser.
On m’apprend que Ould Abel Aziz vient de promouvoir au grade de général trois autres officiers. Ils ne manqueront pas de lui faire subir le même sort que celui qu’ils ont fait subir à Ould Cheikh Abdallahi. Il comprendra alors qu’il est inconvenant d’humilier ceux qui ont le droit de leur côté, que le Président Sidi Ould cheikh Abdallahi n’est pas seul mais bénéficie du soutien de toute la Mauritanie. La Mauritanie « des profondeurs » ou Mauritanie des laudateurs qu’il a rassemblée au Palais des Congrès, en inculquant à l’un après l’autre la même litanie selon laquelle « la Mauritanie ne peut se passer de la Présidence de Mohamed Ould Abdel Aziz » n’y changera rien. Il comprendra alors que nous en avons assez de l’anarchie et du mépris des citoyens ».
Nous devons être comme les peuples qui ont vécu le monolithisme, le colonialisme et le néo-colonialisme mais qui ont pris conscience et qui aspirent, désormais, à la liberté. Comme eux, nous voulons aussi la liberté et la réclamons. Et nous disons non au despotisme, qu’il s’impose par la force des armes ou par toute autre voie. Ce qui vient d’arriver était, pour nous, inattendu et j’ai observé, personnellement, une certaine réserve en espérant voir les membres de la junte revenir à la raison. Vous savez aussi que je me suis investi pour proposer aux mauritaniens une sortie de crise qui sauve la face à tous les protagonistes à travers l’initiative que j’avais lancée. Il s’est avéré toutefois que Mohamed Ould Abdel Aziz et ses compagnons sont restés sourds à l’appel de la raison, car obsédés par la Présidence mais je leur affirme qu’ils ne pourront y accéder ni en jouir d’aucune manière.
Ce qui est arrivé aujourd’hui était imprévisible car voilà un Président qui vient pour exprimer ce qu’il à dire en tant que citoyen au moins, indépendamment du fait qu’il est un Président renversé sous prétexte de blocage des institutions constitutionnelles, par des putschistes qui prétendent redresser la situation et sauver la démocratie et les libertés individuelles et collectives, c’est-à-dire, la liberté pour chaque citoyen de se déplacer à l’intérieur du pays et à l’extérieur. Comment donc se fait-il que l’on arrête le Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi plusieurs heures à Ouad Naga, qu’on le perquisitionne, qu’on l’interroge sur son identité, sa provenance, sa destination ou pour savoir qu’est-ce que transporte le véhicule ou si son chauffeur détient un permis de conduire… Autant de tracasseries et de traitements indécents qui l’ont amené à choisir de retourner dans son village. Une décision que nous avons tous soutenue et que nous avons jugée aussi pertinente que toutes celles qu’il a prises quand il gérait et traitait les affaires de l’Etat.
Le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi est retourné mais il était accompagné aussi par une vingtaine de parlementaires que leur statut d’élus nationaux n’a pas préservés des mêmes traitements humiliants. Moi- même dont beaucoup de gens savent que je possède un domicile à Tivirit(25Km de Nouakchott), j’ai été surpris lorsque le chef de poste de gendarmerie m’a interpellé en me demandant de me présenter. Je lui ai répondu qu’il fait preuve d’une très grande hypocrisie. Il m’a alors laissé aller chez moi, où j’ai trouvé plusieurs collègues qui m’attendaient pour accueillir le Président Sidi mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Après mon passage, ils ont empêché de passer beaucoup d’autres personnes qui venaient pour les mêmes raisons. De tels actes sont tout à fait inadmissibles mais surtout révélateurs du vrai visage de ces gens qui veulent s’imposer aux mauritaniens et qui se livrent à toutes sortes de conspirations à cet effet. Cela démontre, de plus, que le leadership ne doit revenir qu’à ceux qui sont à la hauteur des grandes responsabilités et qui ont un minimum de discernement pour faire la part des choses et appréhender les besoins et les attentes des autres. Ces gens dont on ne sait d’où ils nous sont tombés, en amenant avec eux la débauche et l’immoralité qui se traduisent par la maltraitance et le mépris à l’encontre des femmes, des enfants et des personnes âgées, donnent la preuve éloquente qu’ils sont en totale rupture avec les valeurs et usages de notre société. Les auteurs de telles forfaitures ne peuvent être des mauritaniens ni œuvrer aux intérêts de la Mauritanie. Ils sèment, au contraire, les germes de la discorde et des guerres civiles en transgressant la légalité, en violant la constitution et le choix du peuple. Pourquoi s’acharnent-ils ainsi contre le peuple mauritanien et s’arrogent-ils le droit de définir le bien et le mal, eux qui ont remis en cause la légitimité d’un Président élu par plus de 52 % des électeurs alors que Ould Abdel Aziz n’a obtenu le vote d’aucun citoyen et qu’il se voit aujourd’hui dérouler le tapis rouge, se rende à Doha pour y prononcer des discours et se faire accueillir ensuite au retour au rythme de l’hymne national ? Comment se permet-il, par obsession du pouvoir, autant de privilèges auxquels il n’a aucun droit ni aucune disposition en empêchant le Président élu de saluer quelques personnes venues l’accueillir alors qu’il prétend que le FNDD ne regroupe que quatre ou cinq personnes. Si le FNDD ne regroupe qu’un tel nombre pourquoi leur fait-il autant peur ? Et pourquoi la gendarmerie dont le chef vient d’être promu au grade de général a-t-elle fêté cet « événement » devant le Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi et ses compagnons ? Pourquoi un tel déploiement et une démonstration de force aussi coûteuse s’il ne s’agit que d’une poignée d’individus ? Ce sont là quelques idées, une infime partie de ce que je voulais dire mais que je résume, faute de temps, en vous affirmant que vous êtes sur la bonne voie et que vous devez poursuivre ce combat jusqu’à ce que nous arrivions à tenir en échec Ould Abdel Aziz et ses compagnons.
Vive le Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Vive la Coordination des Forces Démocratiques Vive la Mauritanie libre et Démocratique sous la conduite de son Président légitime, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.
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