Réactions de la CFD aux EGD : «Conclusions prédéfinies par les
putschistes..»
«Des personnes se sont réunies
pendant 10 jours. Elles ont bien mangé, bien applaudi et ont dit : on veut Aziz
comme président.» C’est en ces termes que le vice-président de l’APP, Oumar
Ould Yali, a résumé les états généraux de la démocratie (EGD).
Au cours d’une conférence de presse tenue mercredi 07 janvier, la Coordination
des forces démocratiques (CFD) qui regroupe les partis du FNDD, des
centrales syndicales et une partie de la société civile, a rejeté les
conclusions des Etats généraux de la démocratie. Ce n’est pas une
surprise car la CFD qui avait qualifié ces assises de «mascarades»,
n’y a pris part.
Pendant la conférence de presse, la CFD a rendu public un communiqué
dans le quel, au sujet des EGD, il est fait état de «conclusions
prédéfinies par les putschistes..» Il est également écrit, certainement en
référence à la nouvelle position du RFD, «la suite des événements
nous a cruellement donné raison.»
«Avec la participation
de 1500 délégués à ces états généraux et la réaction positive de l’ambassadeur
d’Allemagne, n’êtes-vous pas un peu fatigué d’avoir raison tout seul ?» réponse de
Boidiel Ould Hmoid, président de Adil et du FNDD :
«Quand on a raison, c’est déjà satisfaisant. 1500, ce n’est pas un million.
Si l’on nous donne le palais des congrès, on réunira 300 à 400 mille
personnes.La volonté populaire s’exprime à travers les partis politiques
représentatifs qui sont ici. Le seul parti représentatif qui a participé aux EGD,
le RFD, n’est pas satisfait. Quant à l’ambassadeur d’Allemagne,
ses déclarations n’engagent que lui. Il n’est pas partie prenante Les raisons
de sa position sont connues. Nous n’allons pas les rappeler ici.»
Autres question posé aux représentant du FNDD : Ne vous sentez-vous pas
abandonné par la communauté internationale ? Réponse du président du FNDD.
«Pour créer le Front, nous n’avons pas attendu de connaître la position de
la France ou d’un autre pays étranger. Le Front est né le 06 août, date du coup
d’Etat. L’essentiel pour nous ce sont les principes que nous défendons. »
«Heureux de la position du RFD»
Toujours en réponse à cette question, le président de l’UFP Mohamed
Ould Maouloud a noté que «ce qui est important, c’est la position officielle
des Etats.»Ould Maouloud a noté que la position de la communauté
internationale est contenue dans le communiqué du Conseil de paix et de
sécurité de l’UA en date du 22 décembre qui constate que «la
junte n’a pas la volonté politique de résoudre la crise» et qui prévoit la
mise en branle des «mécanismes de sanctions à partir du 05 février 2009.»
«La perspective de ces sanctions n’est pas plaisante pour nous. Mais nous
avons un mal demandant un remède de cheval» a ajouté Ould Maouloud.
Pour le président de l’UFP, il est encore temps de rétablir la confiance
avec la communauté internationale. Au sujet des EGD de la démocratie, Mohamed
Ould Maouloud a dit : «Ces assises nous demandent l’isolement, les
sanctions appliquées depuis août 2008, elles nous demandent de nous couper du
monde pour avoir affaire seulement à Ould Abdel aziz. Ce n’est ni juste,
ni acceptable. L’intérêt et la stabilité de la Mauritanie sont menacés.
Le rapport de ces EGD n’a pas accepté ce qui est contraire à l’agenda du
général.» S’adressant aux militants et journalistes présent, Ould
Maouloud a lancé : «Nous défendons la Mauritanie.Aidez-nous à la
sauver, à éviter des sanctions désastreuses..»
Toujours à propos des EGD, Ba Mamadou Alassane, président du PLEJ
et Oumar Ould Yali, vice-président de l’APP n’ont pas été tendre.
Le premier a dit «Ces journées n’ont fait que du mal aux mauritaniens. Elles
ont perpétué le coup d’Etat et ont encouragé l’opportunisme des cadres.» Le
second : «Ce n’est pas une question de nombre (en référence aux 1500
délégués) car ce n’est pas une élection. L’objet était de réfléchir sur la
crise politique. Les partis politiques devaient donc être en première ligne.
Mais les partis qui ont crédibilisé le processus démocratique sont membres du FNDD.
Ces journées ont été un échec sans identification de la crise, sans
propositions. Des personnes se sont réunies pendant 10 jours. Elles ont bien
mangé, bien applaudi et ont dit : on veut Aziz comme président.»
Le 08/01/09
Khalilou Diagana
Source : Le Quotidien de
Nouakchott
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