Mauritanie:
la Cour des crimes d'esclavage, "un tapage médiatique et
politique" (Ould Batah)
ALAKHBAR
(Nouakchott)-Mahfoud OuldBatah, avocat et président du parti
d’opposition mauritanien, "Convergence Démocratique", a
considéré que la création de la Cour spéciale chargée des crimes
d'esclavage "n’est rien d’autre qu’un tapage médiatique
et politique".
"Les
tribunaux et les textes de loi existent. Mais, il manque une
volonté sérieuse de lutter contre l’esclavage et ses séquelles,
a estimé Ould Batah dans un entretien accordé à la radio privée
"Radio Nouakchott".
Pour
Ould Batah, si l’esclavage et d’autres questions liées à la
justice "restent en suspense, c’est parce que les lois ne sont
plus appliquées et la justice a les mains liées, depuis
l’arrivée de Mohamed Ould Abdel Aziz au pouvoir par le coup d’Etat
de 2009".
Le
Conseil Suprême de la Magistrature décidait la création d'un cour
spéciale chargée des crimes d'esclavage lors de sa rencontre avec
le président Mohamed Ould Abdel Aziz, lundi 30 décembre
2013 à Nouakchott.
La
création de cette cour intervient après que Birame Ould Dah Ould
Abeid, président du mouvement antiesclavagiste IRA-Mauritanie, a
reçu, le 10 décembre 2013, le prix des Nations Unies pour la cause
des Droits de l'Homme 2013.
ALAKHBAR
(Nouakchott) - Des dizaines de cadres Harratins ont manifesté, ce
dimanche devant la présidence de la République mauritanienne à
Nouakchott, leur colère contre la nomination de l'ancien ministre de
la Communication Hamdi Ould Mahjoub à la tête de l’Agence
Nationale de Lutte contre les Séquelles de l'Esclavage, de
l'Insertion et de Lutte contre la Pauvreté (ANLSESILP)
Les
manifestants ont scandé des slogans hostiles à cette nomination:
«Non au racisme; Non à l’exclusion des Harratins, Non à une
agence pour les Harratins sans Harratins» Et
selon les reporters de Alakhbar qui se sont rendu sur place, la
plupart des manifestants étaient des militants de l’APP dirigé
par l’actuel président de l’Assemblée nationale Messaoud Ould
Boulkheir.
Mauritanie:
La question de l’esclavage divise les députés
Dispute
entre les députés Ould Ghacha et Mint Bilal
ALAKHBAR
(Nouakchott)-Un échange houleux a opposé députés de la majorité
et ceux de l’opposition pendant qu’ils discutaient ce samedi 5
janvier à l’Assemblée nationale mauritanienne sur le projet de la
loi criminalisant l’esclavage.
Pour la majorité ce projet
de loi va renfoncer l’arsenal juridique mis en place pour lutter
contre l’esclavage. L’opposition elle estime que le problème
n’est pas lié à l’adoption de lois, mais au manque de volonté
du gouvernement d’appliquer les textes en vigueur.
La
député Nana Min Cheikhna (opposition) a considéré que le régime
de Mohamed Ould Abdel Aziz n’est pas sérieux dans sa lutte contre
l’esclavage et ses séquelles. La preuve, selon elle, c’est que
les fonds qui étaient destinées à la lutte contre le phénomène
sont réorientés à la Présidence de la République et aux Dépenses
communes.
Malouma Mint Bilal (opposition) a ajouté que la
justice mauritanienne n’accorde pas d’importance aux cas
d’esclavage qui lui sont soumis. Elle a encore précisé qu’on ne
peut pas résoudre le problème sans l’’intégration économique
et l'implication des victimes de l’esclavage à savoir les
Harratins. Ces derniers, a-t-elle constaté, sont marginalisés par
les régimes successifs, aucun parmi eux n’a par exemple occupé le
poste de procureur de la République.
Par contre, Mohamed
Yahya Ould Kharchi (majorité) a rappelé le devoir de tous de lutter
contre l’esclavage, précisant que les Harratins ne sont pas les
seules victimes de la problématique. Pour lui, d’autres couches
sociales sont aussi victimes de l’esclavage et dont doit arrêter
d’en faire un fonds de commerce .
Quant à Ould Ghacha
(majorité), il a estimé qu’on ne peut pas parler de l’exclusion
des Harratins alors qu’il y parmi eux le ministre de la Justice est
d’autres personnalités qui occupent d’importes fonctions dans le
pays.
Ould Ghacha qui a aussi considèré que l’esclavage
n’existe plus en Mauritanie, a précisé que le cas servitude
rapporté de Bassiknou (Sud) concernait un arabe venu du nord du Mali
qui a été accusé par une femme de l’avoir asservie.
Mauritanie:
80% des pauvres et 85 % des analphabètes sont Harratines
Des
jeunes Harratines à Kebba, un quartier précaire de Nouakchott
ALAKHBAR
(Nouakchott)-En Mauritanie, les Harratines (descendants d’esclaves)
constituent plus de 80% des pauvres, plus de 85 % des analphabètes,
près de 90 % des paysans sans terre et plus de 90 % des
travailleurs exerçant des métiers pénibles et mal rémunérés.
Ces
statistiques sont à retrouvées dans un mémorandum
confidentiel (voire ici) rédigé par des cadres h'ratines
appartenant aux différents partis politiques de la majorité et de
l’opposition ainsi qu’aux organisations de la société civile,
selon un document publié ce mercredi 9 janvier par l'hebdomadaire
ALAKHBAR
INFO.
Sur
le plan agricole, moins de 10% des 2 à 3 milliards d’UM de prêts
accordés annuellement par le Crédit agricole pour financer la
campagne éponyme, profitent aux milliers de cultivateurs locaux (à
majorité Haratines) contre plus de 90% pour les dizaines
d’entrepreneurs de l’agro-business (ou prétendus tels),
ressortissants de milieux et de zones sans vocation agricole dans
leur grande majorité. La parcelle d’un paysan local est en
moyenne de 0,25 à 0,5 hectare contre une moyenne de 200 hectares
pour la parcelle d’un fonctionnaire ou homme d’affaires
agriculteur d’occasion.
Plusieurs
familles Harratines habitient ici (Kebba-Nouakchott)
Concernant
l’habitat, moins de 0,1% des villas et habitations de haut
standing des quartiers chics de Nouakchott appartiennent à des
Haratines.
S’agissant
de la Sécurité et de l’Armée, les Harratines, comptent 2 ou
trois commissaires de police sur plus de 150, moins de 30 officiers
supérieurs sur plus de 500 et aucun général parmi les 12 que
compte le pays.
Côté
religion, un seul Faghih Harratine (spécialiste en jurisprudence
islamique) est agréé sur plusieurs centaines et quelques dizaines
d’Imams sur des milliers reconnus.
Pour
les professions libérales, on compte moins de 20 médecins
Harratines sur 600, moins de 20 professeurs d’université sur plus
de 300, moins de 5 magistrats sur plus de 200 et moins de 20
ingénieurs sur plus de 200.
Dans
la Fonction publique et aux postes de décision, moins de 2% des
hauts fonctionnaires et cadres supérieurs du secteur public et
parapublic sont Haratines. Ils sont une dizaine d’administrateurs
civils sur plus de 200. Ils sont 2 Ministres en moyenne sur les
30 dernières années sur plus de 40 ministres et assimilés, 20
ministres sur 600 de 1957 à 2012, deux Secrétaires généraux de
Ministères et Institutions assimilées sur 40, un wali (gouverneur
de région) sur 13, un à deux hakems (préfet) sur 53, un à deux
Chefs de Mission diplomatique sur 35 environ et moins de 7
diplomates sur 130. Les Harratines constituent une simple
dizaine de parlementaires sur 151 élus au niveau des deux chambres
du parlement et moins de 15 maires sur 216 et moins de 12 % de
conseillers municipaux à l’échelle national.
Dans
le cadre de la gestion d’entreprises et de sociétés publiques, 2
Présidentes de Conseils d’Administration d’Etablissements ou
sociétés publics sur 130, moins de 1% des opérateurs économiques
(hommes et femmes d’affaires importants) et 3 à 4 Directeurs
généraux d’Etablissement ou de sociétés publics sur 130 sont
Haratines.
Dans
le domaine éducatif, plus de 80% des élèves de cette communauté
n’achèvent pas le cycle primaire et moins de 5 % poursuivent
jusqu’au bout du cycle secondaire. Moins de 5 % des étudiants de
l’enseignement supérieurs sont issus de cette communauté et une
infime minorité de ce pourcentage perçoit des allocations
d’études. Moins de 2 % des étudiants des grandes Ecoles
nationales (ENAMJ, Ecole des Mines, Faculté de médecine, EMIA…etc)
et étrangères sont issus de cette communauté. Pour
l'insertion des diplômés chômeurs, moins de dix diplômés de
cette communauté sur 200 ont profité du programme spécial
d’insertion pour les diplômés chômeurs dans le secteur agricole
au niveau de la plaine de M’Pourié à Rosso.
À
noter enfin qu’aucun établissement bancaire parmi la dizaine que
compte le pays n’appartient ou n’est dirigée par un
Harratine. (Lore le document intégral)
Mauritanie:
Le Trésor bloque 55 milliards UM versés par la Libye
La
Libye a versé, depuis un mois, une somme de 60 milliards UM (150
million euros) au Trésor public mauritanien, a indiqué à Alakhbar
une source sûre au Tresor Public.
Selon
la source, cinq milliards de cette somme ont comblé une partie de la
dette que l’Etat a contractée envers la compagnie Mauritania
Airlines et dont le versement a été effectué avant
l’hospitalisation en France du président Mohamed Ould Abdel Aziz
suite à sa blessure par balle le 13 octobre dernier
Mais
après ladite hospitalisation , le Tresor Public a reçu l'ordre de
bloquer le reste de l'argent (55 milliards UM) et de ne pas
l'inscrire dans sa comptabilité de l'année 2012, a ajouté la
source.
Cet
argent serait-il en échange de l'extradition de l'ancien chef des
renseignements de Kadhafi vers son pays. En tout cas, un
parlementaire libyen confiait en septembre dernier à Alakhbar que la
Mauritanie a extradé Al-Senoussi vers la Libye en échange de la
levée de l’interdiction sur d’importantes sommes approuvées par
Kadhafi en faveur de la Mauritanie, ce en plus d’une grosse
enveloppe financière promise à Présidence et au gouvernent
mauritaniens.
© Copyright
Alakhbar
Un
détenu de la prison de Dar Naïm exécuté
Prison
de Dar Naïm: Ould Brahim est tué à cause de l’argent l’opposant
au régisseur (famille). La mère Salka brandit la photo de son fils
mort Le détenu Hassane Ould Brahim est mort à la prison civile de
Dar Naïm à Nouakchott après avoir été torturé par les gardes
pénitentiaires suite à une affaire d’argent l’opposant au
régisseur, à confié la famille du défunt à Alakhbar.
Selon
la famille, Ould Brahim avait remis une somme de 100 000 ouguiyas au
régisseur. Celui-ci, en échange, devait libérer le détenu après
trois mois. Mais, une fois l’échéance arrivée, le régisseur ne
tient pas promesse.
Ould Brahim s’est senti trahi. Il réclame son argent. Et
face à son insistance, il est isolé dans une cellule individuelle.
Trois autres détenus étaient dans son cas, reprend la famille qui
cite un témoin au sein du personnel pénitencier.
Ould
Brahim et ses trois codétenus seront fait subir une correction,
rapporte le témoin.« Après trois heures de torture, raconte le
témoin, on entendait plus de cris. C’est au lendemain qu’on nous
annoncera que l’un des torturés était mort. C’était Hassane
Ould Brahim».
Les gardes, voulant dissimiler les traces de
tortures, transfèrent vite le corps à la morgue, selon le témoin.
«D’ailleurs les traces de supplices étaient visibles sur le corps
entaché de sang. Nous étions obligés d’anticiper son enterrement
pour ne pas choqué davantage la famille», affirme Saïd Ould
Lehbouss, cousin de Ould Brahim.
Aujourd’hui Salka Mint
Hameud, mère de Ould Brahim dit ne demander qu’une seule chose:
«La punition des criminels qui m’ont ôté mon enfant».
ALAKHBAR
Les accrochages font des blessés de part et d'autre
Les graves accrochages entre
les composantes d’une communauté dans la commune d’Aghaouratt,
localité de Denmbet El
Atchan, dans la Wilaya de l’Assaba se sont soldés
par de nombreux blessés.
Les disputes entre ex maîtres et
ex-esclaves qui se sont soldées par un lourd bilan (22 blessés) seraient
consécutives à des conflits sur l’eau et le pâturage. Les autorités ont
décrété l’alerte maximale dans la commune pour parer à toute escalade.
Une liste établie par le site Alakhbar précise les noms
des personnes accidentées et la nature de leur blessure. Une liste obtenue
de sources médicales faisant état de deux cas sévères sur M. Valily
Ould Mohamed Vall et Mme Vatimetou Mint Mohamed El Abd.
Les autorités ont encerclé l’hôpital régional de
Kiffa où les blessés bénéficient de soins de médecins encore
réticents en raison du mouvement de grève observé » depuis plusieurs
jours.
Les affrontements ont mis en accrochage d’ex victimes de l’esclavage (12
personnes) pour la plupart issus d’une même famille (Ehl Mohamed El
Abd) dont certains auraient été atteints par des balles de chasse.
Des dizaines de personnes membres de la famille Vilaly ont
été également touchées dont lui-même, par des outils tranchants utilisés
lors de cette dispute qui s’est produite de manière surprenante.
Selon un premier bilan, les blessés sont:
Dans le rang des ex esclaves:
-
Saleck Ould Abdallahi, atteint à la tête par balle,
-
Mohamed Ould Mohamed El Abd, atteint au nez,
- Haja
Mint Mohamed El Abd, atteinte au bras,
-
Mohamed Lemine Ould Mhamoud, touché à la tête,
- Sidi
Ould Mohamed El Abd,
- Lemeima Mint Mohamed El
Abd, touchée au dos,
-
Vatimetou Mint Mohamed, à la joue,
-
Mamme Mint Salem, avortement
-
Khdeija Mint Mohamed El Abd
Du côté des ex-maîtres:
- Valily Ould Mohamed Vall,
blessure grave au bras,
- Ikebrou Ould Mohamed
Vall, au visage par une pioche,
-
Mohamed Vall Ould Beydih, à la tête avec un gourdin,
-
Aichetou M’barka, tête,
-
Zeinebou Mint Sidi
- Sidi
Ould Beydih,
-
Ahmed Taleb Ould Sidi,
-
Rougha Mint Bouna
Le 6 janvier 2008
source: Al
Akhbar.info
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