Les journalistes australiens, Violeta Ayala et Daniel
Fallshaw, ont souligné, jeudi à New York, que l'esclavage est une pratique
institutionnalisée et courante dans les camps de Tindouf contrôlés par les
séparatistes du polisario. "L'esclavage est une véritable institution dans
les camps de Tindouf", a affirmé Violeta Ayala lors d'une rencontre avec
la presse au siège des Nations Unies, faisant part de sa grande surprise
lorsque avec son collègue elle a découvert l'ampleur de ce phénomène.
Partis à Tindouf, en Algérie, pour réaliser un film documentaire sur les
familles séparées, Ayala et Fallshaw affirment avoir été témoins de scènes
d'esclavage et pu recueillir de nombreux témoignages confirmant l'existence à
grande échelle de cette pratique d'un autre temps qu'ils croyaient à jamais
révolues.
"Notre stupéfaction fut encore plus grande puisque nous n'avons jamais pu
imaginer que cette pratique, dont sont victimes les familles noires, pourrait
avoir lieu dans les camps", a dit Ayala se demandant "comment le
Polisario qui se présente comme un mouvement de libération peut soutenir un tel
phénomène".
Répondant aux questions des journalistes, qui avaient, manifestement, du mal à
admettre que de telles pratiques sorties d'un autre âge puissent encore exister
de nos jours, Ayala et Fallshaw devaient expliquer que "les familles
noires ne jouissent d'aucun droit" et sont considérées, purement et
simplement, comme des "propriétés" de leurs maîtres qui les
transmettent en héritage à leurs descendants.
"Pire, l'esclavage est juridiquement réglementé et protégé par la loi. Il
n'est pas seulement une pratique sociale", ont-ils encore souligné.
Les deux journalistes, qui ont préparé un film documentaire montrant ces
pratiques, ont affirmé, cependant qu'ils ne s'arrêteront pas là mais qu'ils
comptent se rendre à Genève pour saisir de cette question le Conseil des droits
de l'homme.
Ayala et Fallshaw, rappelle-t-on, avaient été interpellés, le 02 mai dernier
par les forces de sécurité du front Polisario avant d'être transférés dans les
bureaux de ses services de sécurité où ils ont été retenus pendant cinq heures.
Après intervention d'officiers de la MINURSO les deux journalistes ont été
conduits à un petit hôtel de Tindouf. Ils y sont restés séquestrés durant trois
jours jusqu'à ce que le ministère des affaires étrangères australien
intervienne pour exiger leur libération immédiate.
Reporters Sans Frontières (RSF) avait indiqué alors dans un communiqué que
"les représentants du front Polisario auraient reproché" aux deux
journalistes australiens "de s'intéresser au sort des membres noirs de la
population sahraouie".
Au début de cette rencontre, organisée par l'ONG américaine
"Together Foundation", les journalistes accrédités auprès de l'ONU
ont pu suivre la bande annonce du film réalisé par leurs deux collègues dans
les camps de Tindouf.
Le 15 octobre 2007
Source : infoCCEM ( www.ccem-antislavery.org )