«
Le combat contre l'esclavage est le combat de toute personne munis du
bon sens en particulier la communauté noire »
Ceux
qui nous dominent nous méprisent. Ils nous méprisent à travers
l'esclavage notre histoire en laquelle nous avons largement
contribué.
Ne
vous trompez pas de combat. Le combat contre l'esclavage est le
combat de toute personne munis du bon sens en particulier la
communauté noire dont les séquelles l'ont lourdement handicapé.
Le
combat de l'IRA, des FLAM, de SOS esclave, de AHME et TPMN
sont les mêmes combats . La situation du négro africain ( hratines,
wolof, pullar soninké et bambaras) de Mauritanie provient
du passif séculaire qu'est l'esclavage. Le passif humanitaire récent
et le racisme d'état prennent leurs sources dans le passif séculaire
que représente l'esclavage. Il est grand temps que vous compreniez
que celui qui a soumis, dépersonnalisé un pan de vôtre
fratrie et vous a conduit à participer à son avilissement, à
sa dépersonnalisation jusqu'à pouvoir le retourner contre vous
risque de n'avoir que de la pitié, de la compassion voir même
du mépris à votre égard.
Revisitez
votre histoire comprenez ce qui vous est arrivé : le drame est
commun. Que l’on ait été du côté des rabatteurs noirs
d’esclaves que l’on ait été du côté de ceux qui ont subit cet
esclavage le drame qui en a découlé : le dépècement du continent,
sa désorganisation, son démantèlement nous est commun. La
douleur est commune et les handicaps issues des séquelles ont fini
par nous affecter tous, tout pan confondu.
Encore
des frères qui s'entre-déchirent. Vous avez autre chose à faire
que de vous étriper. Nous aurait-on à jamais inoculé le poison
mortel de la division. Si nous nous refusons de prendre conscience
à ce drame nous ne pourrons nous en vouloir qu'à nous mêmes.
Au
moment où de grands enjeux se passent au dessus de nos têtes nous
sommes encore à nous entre-massacrer.
Planchez
sur ce qui se passe au Mali voisin et vous comprendrez tout de suite
que vos intérêts son ailleurs qu'à vous chamailler.
Dans
l'interview de Aziz effectué par les médias France 24, Le Monde et
RFI, y a-t-on soulevé les problèmes qui vous tiennent à
coeur ? L'esclavage et le racisme d'état.
Nos
comportements inspirent le mépris pour ceux qui nous combattent et
tant que les frères s'entre-déchireront ils ne mériteront que du
mépris.
Revenez
à vous, revisitez votre histoire, assumez la et faites au mieux pour
la traiter non au détriment de quiconque que ça soit mais à notre
propre réhabilitation dans ce pays.
Revoyez
et revoyez encore si possible ROOTS de Alex HALEY, méditez-le et
assumons notre histoire.
La
cause est commune. Comprise, non comprise, assumée, non assumée, la
cause des noirs en Mauritanie est commune : Abattre le racisme
d’état qui a comme conséquence la persistance de l’esclavage et
la relégation de l’homme noir à une sous catégorie de citoyens.
Que
l’on nous méprise de la sorte n’est pas étonnant, que l’on
nous traite de la sorte n’est pas étonnant plus étonnant est que
nous tardions à en comprendre les causes profondes.
En
lisant un article de Mohamed Yahya ould Ciré sur AHME sur la
féodalité. Cela m'a inspiré le commentaire suivant :
Il
est de degrés différents dans l'agissement des dominants selon
que les mobiles soient du domaine de motivations raciales ou
féodales.
La
féodalité négro africaine en Mauritanie est une féodalité
défaite. Cette féodalité noire qui siège est une féodalité
au service de la suprématie beydane en tant que "Nègres
de service". Cette féodalité qui siège est une
féodalité subalterne. Si non, comment expliquerions-nous l'attitude
de cette féodalité quand on l'humilie ?
Comment
expliquer l'attitude de cette féodalité représentante quand
on tue en masse certains de ses membres quand on les massacre, quand
on les pend, quand on les entasse dans des fosses communes et quelle
ne réagisse pas en conséquence ?
Comment
expliquer son silence et son inaction ?
Je
vous rappelle que les représentants de cette communauté sont à
de très hautes fonctions dans les institutions de la république et
pas des moindres :
-
Président de l'assemblée nationale,
-
Président du Sénat,
-
Ministre de l'intérieur,
-
Général et chef de la Gendarmerie nationale et commandant en chef
de ceux qui nous briment, nous laminent et nous broient en utilisant
une sodatesque majoritairement noire.
-
Un directeur d'Agence sensé veiller et défendre les droits des
déportés,
-
Un Colonel Général sensé résoudre le passif humanitaire et
j’en passe,
-
Des chefs de partis.
Cette
féodalité là est vassale. Qu'en est t-il au sens où nous
l'entendions ? Est elle encore digne de porter cette étiquète
de féodal?
Cette
féodalité là est instrumentalisée et représente un écran
aux yeux du monde. Elle est cependant représentative de nos
différentes communauté et c'est elle que voit la communauté
internationale. Il me semble pourtant qu'on nous ait donné tous
les instruments légaux à travers cette représentation pour dire à
la communauté internationale que nos revendications sont du domaine
de l'intoxication. Ce sont nos représentants qui ne sont
pas dignes de leurs communautés et par conséquent pas dignes de
représenter le peuple dans son ensemble.
La
Mauritanie ne saurait se construire avec une majorité de sa
population comme souffre douleur.
Les "beyadines"
ne sont pas les seules causes de nos maux. Il est temps
qu'on se fasse une introspection, que nos représentants se fassent
une introspection.
Ce
sont nos représentants qu'il faut interpeller quitte à les déloger
de leur torpeur, de leur peurs, de leurs inerties, de leur apathie,
de leurs lâcheté.
Ne
nous polarisons pas que sur le maure il faudrait aussi que nos
représentants nous rendent compte.
Cette communauté
ne mérite pas les représentants sensé deffendre ses intérêts
car de tout temps elle s'est refusée d'abdiquer de son droit, de sa
dignité, de son appartenance au pays et s'est largement battu pour
que justice soit.
Djibril
BA
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