Mme
Savia Mint El Arbi n'est pas membre de A.H.M.E. et ses affirmations
dans l'article ci-dessous du journal l'Aube du Mali n'engagent,
qu'elle-même.
Les
objectifs de A.H.M.E. sont l'abolition de l'esclavage en Mauritanie.
Cet objectif est notre préoccupation principale. Qu'il s'agisse de
la Mauritanie, du Nord du Mali, du Nord du Niger... où habitent des
populations Touaregs, Berbères et Arabes qui pratiquent l'esclavage.
A.H.M.E
ne s'intéresse pas aux problèmes internes, ni du Mali, ni du Niger
et encore moins aux rapports politiques, militaires et diplomatiques
entre les États.
Mme
Savia Mint El Arbi qui attribue à A.H.M.E certains écrits, aurait
dû par honnêteté intellectuelle, citer ses sources. Aussi, il ne
faut pas confondre une opinion personnelle d'un membre de A.H.M.E. et
une position assumée par la direction de A.H.M.E.
Mme
Savia Mint El Arbi n'est ni membre, ni sympathisant, ni correspondant
de A.H.M.E
Le
07/02/2012
Mohamed
Yahya Ould Ciré Président
de A.H.M.E Journal
le « Cri du hartani » Site
: www.haratine.com Courriel
: ahme@haratine.com
CRISE
AU NORD: La Mauritanie et l’appui secret aux rebelles d’Azawad
Publié
par Oumar Diamoye
A la Une, News
6 fév 2012
Dans
nos livraisons n°399, 400 et 401, nous faisions des révélations
sur les manœuvres du président mauritanien, Mohamed Ould Abdel
Aziz, pour déstabiliser le Mali.
Aujourd’hui,
des informations en provenance de l’Association des Haratines de
Mauritanie vivant en Europe confirment ce qui était déjà une
certitude pour nous. De l’audience accordée à l’ancien ministre
Hamma Ag Mahmoud, à l’accueil de Madame Nina Walet Intallou,
membre du Conseil territorial de Kidal, du Colonel Bouna Ag Teybe, de
la tribu des Chiminmass, en passant par la dotation des rebelles en
véhicules et en matériel, l’auteure des révélations dévoile la
main (invisible ?) d’Ould Abdel Aziz derrière la rébellion
malienne. Voici l’intégralité de l’article publié sur un forum
mauritanien.
Les
combats font rage entre le Mouvement National pour la Libération de
l’Azawad (MNLA) et l’Etat malien. C’est une guerre ancienne et
nouvelle en même temps. La nouveauté, qui en fait aussi la
singularité, c’est la main invisible du pouvoir d’Ould Abdel
Aziz qui a décidé d’appuyer secrètement, mais de façon
déterminée l’effort de guerre du MNLA.
Les
armes libyennes à l’origine de la rébellion… L’apparition
du MNLA, il y a de cela presqu’un an, était considérée comme
étant un épiphénomène cybernétique circonscrit à la publication
épisodique de communiqués par son secrétaire général Bilal Agh
Cherif. C’est, du moins, ainsi que le gouvernement malien le
considérait jusqu’à l’éclatement de la révolution libyenne,
la chute du Guide Mouammar Kadhafi et l’éparpillement des jeunes
touaregs consécutivement à la débandade des Brigades du Guide
éclairé. Nombre de ces jeunes étaient nés en Libye et d’autres
y sont entrés en qualité de « mercenaires » lors des dernières
semaines du régime de Kadhafi. Il convient, à ce propos, de
souligner l’intensité de l’engagement de la jeunesse touarègue
aux côtés du régime libyen. Mais les frappes de l’OTAN et la
détermination des révolutionnaires du Conseil Transitoire ont fini
par avoir raison des renforts venus d’Azawad. Fuyant avec armes et
bagages, les combattants touaregs rejoignirent le MNLA en y injectant
du sang neuf et en lui permettant de se lancer dans la confrontation
avec le gouvernement malien.
L’implication
des tribus Il est impossible de comprendre les ressorts de cette
guerre sans examiner les entrelacs de la mosaïque de tribus et de
factions qui constituent la société touarègue. Il est indéniable
que la société touarègue est la société tribale par excellence.
Parmi les tribus les plus influentes, même si elle n’en est pas la
plus nombreuse, on peut citer la tribu d’origine arabe des «
Ivoughass ». On retrouve les Ivoughass aux nœuds de toutes les
crises survenues entre les habitants du territoire d’Azawad et le
pouvoir malien central. En 1963, ce sont, déjà, des fils de cette
tribu qui dirigeaient la rébellion. Les plus connus parmi ces
dirigeants furent livrés par le gouvernement algérien à son
homologue malien. Il s’agissait d’Iyass, Entalle et Ayyoub. Le
gouvernement marocain fit de même avec Mohamed Aly Elansari. Les
révoltes des années 90 furent aussi dirigées par des
ressortissants de la même tribu. Le plus célèbre parmi eux fut
Iyad Ag Ghali. Plus récemment, Ibrahim Ag Bahanga, autre membre des
Ivoughass dirigea les hostilités contre le pouvoir malien. Mais
cette omniprésence des Ivoughass et l’hégémonie qui en découle
n’était pas toujours du goût de toutes les autres tribus
d’Azawad. Ces dernières appréciaient moyennement le fait que les
accords de sortie de crise signés après chaque rébellion se
traduisaient systématiquement par la promotion ou les nominations
exclusives de personnalités Ivoughass. Pour le gouvernement malien,
les Ivoughass représentaient la tutelle naturelle de l’ensemble
des tribus arabes et touarègues, ce qui était très mal vécu par
nombre d’entre elles. C’est ainsi que naquit une large
alliance, menée par la très prolifique tribu des « Imghade »,
contre Bahanga quand ce dernier refusait de déposer les armes et de
les rendre au gouvernement malien. Pour contrer cette alliance,
Bahanga demanda l’aide du gouvernement mauritanien et noua des
accords avec les services de renseignements du voisin du Sud qui lui
prodigua armes et matériel avec générosité. L’alliance contre
Bahanga est menée, côté Imghade, par le dénommé Mohamed Kamou
alors que le Colonel Mohamed Ould Meydou y représentait un
groupement de tribus maliennes d’origine arabe. C’est cette
alliance qui avait attaqué les partisans de Bahanga les mettant en
déroute et les obligeant à se réfugier en Libye où Bahanga
séjournera jusqu’à la chute de Kadhafi. Après la chute de
Kadhafi, Ibrahim Ag Bahanga reviendra au Mali où il trouvera la mort
quelques temps après dans ce qui sera présenté comme étant un
accident de voiture. Après le retour des combattants touaregs
chargés d’armes et de matériel, une importante controverse s’est
installée au sein des tribus d’Azawad. Certains parmi les
revenants proposaient de déposer les armes et de les rendre au
gouvernement malien en contrepartie d’une amélioration des
conditions matérielles des populations du territoire et d’une
implication plus importante des élites dans l’administration par
la voie des nominations, de distribution d’avantages et de
distinctions diverses et variées. D’autres exigeaient de reprendre
le combat. Parmi ceux qui plaidaient pour un compromis avec le
gouvernement, on comptait les tribus « Chidenharen », « Imghad »,
« Kilnetçar » et « Kilessouk ». Seule la faction « Verghal
moussa » des Ivoughass à laquelle appartient Bahanga et Mahmoud Ag
Hammeh décide de rejoindre la rébellion. Il convient d’ailleurs
de préciser que les notables de cette même fraction se sont réunis
et ont chargé leur porte parole, le Colonel Hassan Vaghagha,
d’annoncer leur reniement de la rébellion. Quant à la tribu
Idnan, la guerre y a provoqué une véritable scission. Les Anciens
et les notables plaidèrent contre toute confrontation avec le
gouvernement malien alors que l’ancien colonel dans l’armée
libyenne, Mohamed Ould Nagi, militait pour l’enrôlement dans la
rébellion. En fin, la tribu Chiminmass a, elle, décidé de
rejoindre le camp des rebelles.
La
main invisible d’Ould Abdel Aziz derrière la rébellion Pas un
Etat de la région n’avait voulu soutenir la rébellion à part le
régime d’Ould Abdel Aziz qui décida d’accueillir l’ancien
ministre Mahmoud Ag Hammeh. Ce dernier, se présentant au poste
administratif mauritanien de Vassala dans un cortège de quatre
véhicules tout-terrain et s’étonnant de voir les autorités
s’enquérir de ses intentions, se demandait : n’avez-vous pas été
contactés par le Colonel Hanenna ? La délégation de l’ancien
ministre Ag Hammeh a été chaleureusement reçue en Mauritanie et a
obtenu une rapide audience auprès du président Ould Abdel Aziz. Ag
Hammeh utilisa son pays hôte comme base arrière pour « des aller
et venues » à l’étranger dans des missions propres au Mouvement
National pour la Libération de l’Azawad. C’est aussi à partir
de Nouakchott qu’il lancera ses déclarations incendiaires à
l’encontre du gouvernement malien. Il obtient, en plus de l’asile
politique, d’être logé, lui et sa famille, dans l’un des
quartiers les plus huppés de la capitale. C’est aussi de la
même façon qu’Ould Abdel Aziz a accueilli Madame Nina Ag Walet,
membre du Conseil territorial de Kidal. De la même façon, il
recevra aussi le Colonel Bouna Ag Teybe, de la tribu des Chiminmass,
qui commandait l’armée malienne à Kayes lors de l’opération de
Hassi Sidi, opération au cours de laquelle il fit, fort
opportunément, la connaissance du Colonel Mohamed Ould Hreitani,
connaissance qui se transforma en une amitié indéfectible. Cette
amitié sera vite mise à profit car quand Ag Teybe décida de
rejoindre les rangs de la rébellion, il demandera à Ould Hreitani
de lui arranger une audience auprès d’Ould Abdel Aziz qui
l’accueilla, lui, ainsi que sa famille. C’est aussi au travers
d’Ould Hreitani qu’Ag Teybe obtiendra, du gouvernement
mauritanien, une aide matérielle pour le MNLA. Des sources bien
informées affirment que la rébellion azawadi est en passe d’ouvrir
un bureau d’information à Nouakchott. Ce serait Hebay Mohamed,
actuel chargé de communication à Nouakchott, qui en prendrait la
tête. Il recevrait, à cette fin, du renfort venu du milieu des
militants touaregs vivant à Paris. Il convient de souligner, à ce
propos, que l’activisme du coordinateur du MNLA en Mauritanie,
Megdi Ag Aboukhadda, ne connait pas de répit. En plus des tournées
effectuées depuis Nouakchott vers l’étranger, il ne cesse de
donner audiences sur audiences et de recevoir visites sur visites
dans le cadre du soutien que lui accorde le régime d’Aziz. La
dernière fois qu’Aziz rencontrait Megdi datait d’il y a quelques
semaines. Le président mauritanien présenta le militant azawadi à
N’Diaga Dieng, Chef d’Etat Major de la Gendarmerie Nationale qui
mit à la disposition du rebelle deux véhicules tout-terrain de la
marque LandCruiser, de couleur bleu ciel, munis d’ordre de mission
en date du 22 janvier 2012. Ces deux véhicules étaient chargés de
matériel militaire. Arrivé secrètement à Tichilcha, Megdi prendra
part à une importante réunion tenue par les rebelles le 25
janvier. D’autres sources, très bien informées, affirment que
l’adjoint du chef d’Etat Major de l’Armée, le général
Mohamed Ould Znagui, a effectué le samedi 26 janvier une visite
secrète dans la région frontalière avec le Mali. Il aurait tenu
une réunion avec des dirigeants rebelles dont Ould Nagi et Bilal. La
présence d’Ould Znagui près de la frontière avec le Mali
pourrait expliquer le déplacement de certains responsables du MNLA
qui se trouvaient à « Zekat » au Mali vers la frontière
mauritanienne. Tous ces mouvements ont coïncidé avec l’entrée du
chef militaire, Mohamed Ould Nagi dans Léré où il est permis de
supposer que le matériel militaire mauritanien a été utilisé.
AQMI
pourrait bien être le premier bénéficiaire de cette guerre
malienne D’après des sources proches du régime mauritanien,
celui-ci justifie son soutien au MNLA par les engagements que les
dirigeants du Mouvement avaient pris à combattre AQMI. Le haut
dignitaire de ce mouvement, Mahmoud Ag Hammeh, se faisait fort
d’affirmer à la presse mauritanienne que son organisation
laminerait et éradiquerait AQMI dès qu’elle disposera de moyens
le lui permettant. Mais d’autres sources rapportent l’existence
d’une coordination effective entre les combattants d’AQMI et le
MNLA. Des combattants touaregs appartenant à AQMI avaient pris part,
aux côtés des rebelles, à la bataille d’Aguel Hock. Il est aussi
connu que le dirigeant jihadiste, Abouzeid, avait combattu aux côtés
de membres du MNLA en attaquant une unité de l’armée malienne qui
avait fini par se rendre à lui. Il est enfin connu que l’un des
points faibles du MNLA reste l’absence, parmi ses rangs, d’Iyad
Ag Ghali, ancien consul du Mali en Arabie Saoudite et connu pour son
extrémisme religieux. Il refuse de prendre part à une guerre qu’il
considère avoir des mobiles étrangers à la propagation de la
parole d’Allah. C’est, sans doute à cause de cette relation «
cachée » que le gouvernement algérien avait refusé de recueillir,
près de sa frontière, sept blessés rebelles d’Azawad qui furent
obligés de demander secours aux Nigériens.
Des
difficultés sur le chemin de la rébellion La Mauritanie pourrait
bien être le dindon de la farce et le premier perdant dans cette
affaire. La guerre a tari les flux commerciaux qui traversaient la
frontière mauritano-malienne. Elle a aussi provoqué une flambée
des prix dans les deux Hodh et notamment des prix des carburants. Les
éleveurs mauritaniens avaient coutume de transhumer dans les
pâturages maliens et risquent, à cause de la guerre, de voir leur
cheptel dépérir. A cela, il convient d’ajouter l’afflux de
réfugiés Azawadis qui constitue des prémices d’une catastrophe
humanitaire et économique annoncée. Il est peu probable que le
mouvement de la rébellion armée arrive à réaliser une percée
décisive et pérenne sur le terrain. La nouvelle stratégie, adoptée
depuis peu, est vouée à l’échec. En effet, occuper des
agglomérations et leur territoire nécessite des moyens humains et
matériels autres que ceux que nécessitait la technique de guérilla
à laquelle les rebelles étaient habitués et qui causait des dégâts
réels et redoutés à l’armée malienne. En plus, cette guerre
parait comme étant une guerre fratricide entre factions rivales de
Touaregs et d’Arabes. Elle ne dispose plus de la même force
mobilisatrice qu’avait la cause du temps où les rebelles
combattaient des « Nègres maliens ». La réalité militaire est
que cette guerre finira par tourner à l’avantage exclusif
d’AQMI. Savia Mint El Arbi (Association des Haratines de
Mauritanie vivant en Europe)
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