Si
tu ne veux pas que quelqu’un exécute une tâche, exige de lui ce
qu’il n’est pas capable de faire et attends le résultat. C’est
exactement ce qu’Aziz est entrain de faire à propos de ce problème
devenu encombrant, un casse-tête qu’il essaie de gérer aussi mal
que Taya. Il déclare sans réfléchir que l’esclave doit se
libérer de lui-même. Nous sommes d’accord sur le principe, mais à
la condition que l’Etat ne joue plus son rôle de bloqueur
habituel. Que l’Etat se retire carrément du sujet et laisse les
intéressés se débrouiller comme ils le peuvent. Je n’en doute
pas une seconde, et l’expérience le montrera un jour, que si
l’Etat arrêtait de soutenir les esclavagistes, les esclaves sont
capables de se libérer par eux-mêmes. Et ils le feront violemment,
soulevant des règlements de comptes et tentant même d’inverser la
tendance. Aziz sait bien que ses parents ne détiennent des abid que
parce qu’ils ont la protection des autorités. Un crime organisé,
institutionnalisé, matérialisé par cette violence, idéalisé par
cette religion et cette politique.
En somme, la double
dépendance intellectuelle et matérielle sonne comme une négation
de ce vouloir entaché de passion et d’amour. Cette dépendance,
doublée de la violence répressive des maitres et des autorités à
leur rescousse, est réellement le cordon ombilical de l’esclavage.
J’ai beau cherché à trouver ce vouloir, mais il n’apparait
nulle part. Peut-être suis-je aveuglé par une position militante ?
Mais il me parait impossible d’établir un lien entre la servilité
et la passion. Et c’est ce qu’Aziz trouve de naturel et de moral.
Comme il sait qu’il ne peut pas continuer tout le temps à nier
l’existence de l’esclavage, et ce à cause des cas avérés et
des actions menées sur le terrain par les associations de défense
des droits de l’homme, il est pris en flagrant délit, alors pour
éviter de tomber dans le piège de certains médias, il reconnait le
phénomène en rejetant la responsabilité sur les victimes. Les
esclavagistes n’y sont pour rien, l’Etat non plus ; seuls les
abid sont responsables parce qu’ils veulent être esclaves. Bravo
le Général Ould Abdel Aziz. Vous venez de briller par votre
ignorance, par votre talent de protecteur des causes injustes.
Samba
Dia
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