L’intégration
» des hypocrites !
Nouakchott
a
abrité pendant le début de présente semaine,les travaux du sommet
de l’OMVS,
organisation regroupant les pays riverains du Fleuve
Sénégal,
par ailleurs seul cadre d’intégration ouest-africaine auquel la
Mauritanie
appartient encore.
Se sentant, depuis longtemps, à l’étroit
dans sa posture africaine, surtout depuis sa sortie cavalière de la
CEDEAO,
notre pays passe pour être l’incompris des «
frères ».
Au nord, il est le petit poussin d’une intégration maghrébine qui
demeure utopique, car largement tributaire d’une impossible entente
entre l’Algérie
et le Maroc,
véritables poumons de l’UMA.
Au
sud, il cultive plutôt le complexe d’une ridicule supériorité
(civilisationnelle) supposée et multiplie les impairs ; ce qui lui
donne une image désolante si elle n’est des plus
exécrable.
Oubliant les innombrables services qui lui avaient
été rendus par les pays d’Afrique
noire au moment crucial du combat pour son existence, la Mauritanie
des chauvins qui se sont emparés des affaires en 1978 pour ne plus
jamais les lâcher, s’est résolument évertuée à s’éloigner,
le plus loin possible, de son univers africain.
Les
générations d’après 78 de certains milieux de notre peuple ont
été éduquées à la méconnaissance et au mépris de l’Afrique.
Se voyant déjà dans les cimes de la Bekâa ou à l’ombre des
montagnes de Najd,
les
"intellectuels" de
l’après-"catastrophe" traitent tous les africains,
certains nationaux y compris, d’étrangers alors que les
ressortissants des pays arabes sont pompeusement gratifiés de l’ «
honorant »
épithète de
« frères ».
Ce rejet feutré, mais souvent fort, se traduit, parfois, par le
traitement inhumain réservé aux ressortissants sub-sahariens vivant
dans le pays.
Véritable souffre-douleur des services de
sécurité désœuvrés, ces hôtes qui décident de vivre parmi
nous, paient chère la facture du séjour dans le pays
« africain »
que nous proclamons être. Pour ces ressortissants-là, c’est la
rafle systématique, le déni des droits les plus élémentaires.
C’est aussi la prison garantie pour la moindre infraction au plus
désuet des codes que personne ne respecte par ailleurs. Les autres
sales petits tours du flic du coin et des «
extravagances »
des puissants contre eux sont légion.
Pourtant, lors des
assises préparatoires de ce sommet de Nouakchott,
premier du genre depuis les années 90, le ministre de l’Hydraulique
mauritanien a mis l’accent, dans son intervention à l’adresse de
ses pairs, que la
«
Mauritanie
est attachée à l’intégration africaine ».
Pipos ! Que de paroles vides et de slogans creux ! Dans ce pays, le
jeu est clair : l’Afrique
ne pèse strictement rien en dehors des discours protocolaires.
Ses
valeurs sont minimisées, ses symboles ridiculisés, ses orientations
stratégiques sabotées. Tout ce qui permet l’éclosion d’un
rapprochement entre elle et une partie du peuple mauritanien est
diabolisé. Ce n’est certes pas comme ce qui se faisait lors de la
défunte Afrique
du Sud avant la chute de l’Apartheid, mais cela est fait d’une
telle dureté qu’il frappe l’attention !
Pourtant, á y
voir de près, les communautés mauritaniennes qui écument le
continent, sont, de loin, plus importantes et plus bénéfiques pour
notre pays et son peuple que toutes les autres communautés
expatriées dans les autres continents réunis. Partout, du Sénégal
à
l’Afrique
du Sud,
nos compatriotes s’installent, travaillent et vendent l’image
d’un pays dont pourtant les orientations diplomatiques, dictées
par un chauvinisme à deux francs, sont à l’opposé des intérêts
et des aspirations véritables de son peuple. Les centaines de
milliers des nôtres qui paient aujourd’hui, sans raison et au prix
fort, la facture de notre sortie intempestive de la CEDEAO,
ne diront pas le contraire.
D’ailleurs, heureusement que
les pays hôtes où vivent nos compatriotes n’ont jamais accepté
de nous appliquer la réciprocité malgré les injustifiables
tracasseries et autres mauvais traitements que nos autorités
réservent à leurs ressortissants qui vivent chez nous. Certes, il
arrive que nos concitoyens soient les victimes d’une criminalité
récurrente et incontrôlée dans certains de ces pays, mais là, la
responsabilité directe de l’Etat est très souvent exclue.
La
règle générale étant que nos compatriotes à l’étranger,
vaquent, en toute quiétude, à leurs occupations dans le respect des
lois et des règles édictées par le pays hôte. Ici, le problème
est que chaque policier, chaque garde, chaque service et chaque
autorité est un Etat à part et personne ne sait á quelle
« loi »
se fier !
Proclamer son attachement à l’intégration
africaine n’est pas compatible avec les mauvais traitements et
l’humiliation que subissent, exclusivement et de manière
discriminatoire, les ressortissants subsahariens dans notre pays.
L’intégration africaine passe d’abord par le respect des nobles
valeurs des pères fondateurs de l’OUA
et
l’observation stricte des engagements et contraintes du bon
voisinage et du respect mutuel, seuls garants des échanges vitaux
entre les peuples du continent.
Un sommet de l’OMVS
ne
changera probablement rien au mal devenu structurel dans l’approche
du
« système »
face à l’Afrique et aux aspirations à l’unité et á
l’intégration de ses peuples. Seulement, osons espérer que les
jours de ce
« système »
sont comptés et que des Mauritaniens rationnels, patriotes et qui
ont d’abord le souci de la Mauritanie et le sens de l’équilibre
fécond et positif, s’occuperont à remettre un ordre dans ce pays.
En attendant, laissons les hypocrites chanter leur attachement à une
intégration qu’ils laminent par un acharnement qui cache mal un
racisme grégaire contre les communautés subsahariennes en
Mauritanie
!
Amar
Ould Béjà.
Que
sont devenus nos laudateurs.
Samedi
dernier, la Mauritanie a tremblé sous une rumeur aussi folle que
pernicieuse. Des officines du pouvoir ont fait circuler l’information
faisant état d’un putsch "blanc" en préparation par le
cercle des officiers supérieurs proches du Général Aziz. Tout le
pays grouillait, inquiet de ce nouveau drame à la mauritanienne qui
se préparait sous nos yeux. Le téléphone arabe se connectait au
réseau de "quelqu’un m’a dit" circulant de bouche à
oreilles pour transmettre á la commutation que "tout est fini",
"le communiqué officialisant tout cela sera diffusé
incessamment" !! La mess était ainsi dite et le pays devait se
préparer à vivre une nouvelle intrusion des militaires sur la scène
publique. Une situation d’autant plus réelle qu’un
responsable politique de l’opposition dira, sur les ondes d’une
radio privée, que c’est même un employé de la TVM qui l’alertera
en lui recommandant de suivre la boîte à résonnance des "coups
d’Etat", car il "y aura "quelque chose" sous
peu". Heureusement pour la Mauritanie, ce " peu " est
resté néant ! Pour autant la réalité des faits n’empêchera
pas la Mauritanie de continuer de vaciller dans l’incertitude et
des tiraillements feutrés, mais perceptibles par leur impact négatif
sur le fonctionnement de l’Etat et par l’atmosphère délétère
floue et diffuse que nous vivons par ces temps de vacance de la
Présidence. La nature a certes peur du vide, mais les hommes
aussi. Notre grande peur et nos incertitudes ont été aiguisées
par le silence assourdissant des partisans du président Ould abdel
Aziz. Personne ne semble vouloir monter en première ligne pour ne
pas être piégé par l’évolution des choses et plomber son statut
politique, du reste la seule chose qui intéresse ici. Les laudateurs
se sont tous terrés, épiant certainement le moindre signe pour
réagir au profit de celui qui se mettra sur la scène. Face à
l’adversité ambiante, cloué dans un lit d’hôpital, Aziz n’a
trouvé de ses soutiens zélés que le cercle des cousins tribaux.
Ses ministres ont déserté le champ de l’action à un moment où
ils devaient mettre du gaz pour atténuer les effets de l’absence
de leur chef. La langue fourchue du gouvernement a été avalée. Les
tonitruants ministres qui passaient tout leur temps à invectiver, à
insulter l’opposition et ses leaders, à aligner des chiffres
mirobolants et à vanter les kilomètres de goudron réalisés sont
subitement envahis par l’amnésie. On dirait que quelque chose leur
a dit que le jeu est fini. The Game is over. Maintenant, il faut
passer à autre chose. Du mensonge virtuel, on bascule vers le
silence coupable. Les autres contingents des laudateurs, les
anciens compagnons du PRDS, devenus élus de Adil avant de basculer,
collectivement, comme un troupeau de panurge, dans l’escarcelle de
l’UPR, gémissent de peur. Ils ne savent pas s’il faut continuer
à chanter les louanges du régime en cette époque de fin de règne
qui se dessine de plus en plus ou s’il faut déjà commencer à
composer le nouvel hymne des futurs vainqueurs dont les visages
restent à découvrir. Le silence des corbeaux plane sur nos
plaines moises, maquillées de mensonges politiques et d’hypocrisies
patriotiques. Même si nos professionnels de la laudation sont des
perroquets tout terrain ou des Remote control 4X4, capables de
s’adapter à toutes les situations, ils sont à la peine ! Si
cette période d’incertitudes devait avoir un seul avantage, ce
serait celui d’avoir mis en congés (espérons définitifs) les
zélés laudateurs politiques du pays. Ils ont eu le bec cloué, car
ne sachant pas quelle est la direction du vent qui souffle,
terriblement sur les cimes de notre République malade. Ils voient
les nuages s’amonceler, mais ne savent pas leur direction et
surtout, qui actionnera les premiers jets d’eau qu’ils jugeront
forcément salvateurs. Si Aziz revient, ils chanteront, en chœur :
"bienvenu Monsieur le Président ! Sans vous, la Mauritanie a
failli sombrer. Vous êtes indispensable et personne ; ce serait le
déluge si vous ne reviendrez pas. La Mauritanie disparaitrait en
votre absence. Avec vous, nous continuerons la marche du progrès et
du développement !. Vous avez entamé cette marche et seul vous,
êtes capable de la mener à bout. " Si c’est un nouveau
Général qui prendrait les rennes du pouvoir, ils crieront :"vive
l’armée ! Vive le Général ! Encore une fois, l’armée sauve la
patrie !". Si c’est un civil, ils diront : "Enfin, le
peuple a repris ses droits ! Vive la démocratie !" Sacrés
laudateurs, vous nous faites aimer le vide, car avec lui, vous
resterez encore aphones pour longtemps !
Amar
Ould Béjà.lauthentic.info
Acharnement
stoïque : « Si Biram Ould Dah brûle les livres du malékisme,
c'est le ciel qui s'effondre sur nos têtes. »
Mardi
matin, des activistes de l'IRA ont battu le pavé devant le siège de
Radio Mauritanie. Ils contestaient la diffusion, l'avant-veille d'une
émission sur la fameuse Radio Coran d'un débat religieux dans
lequel, un imam du crû, choisi sur des critères maison, avait
discuté, à profusion, sur la vente des esclaves. Comme pour
délecter de l'insulte qu'ils proféraient contre la société et les
vraies valeurs de la religion qu'ils sont censés encenser, l'imam et
son hôte, un vieux journaliste expérimenté, longtemps engagé dans
la mouvance baathiste, n'y sont pas partis du dos de la cuillère.
Ils ont entretenu les auditeurs sur les modes d'acquisition des
esclaves en Islam, faisant fi des "orientations" politiques
du moment et rappelant aux Mauritaniens que dans leur pays, la
version religieuse des plus forts, des esclavagistes et des racistes
est la seule qui vaille. Ils ont parlé du commerce des êtres
humains, allant jusqu'à reconnaitre que cette pratique est
nécessaire pour le développement de toute société.
Que
l'Etat dise par la bouche des hauts responsables que l'esclavage
n'existe plus et qu'il n'en demeurait que "des séquelles",
qu'une loi qui punit l'apologie même de l'esclavage soit en vigueur,
cela ne change en rien l'obstination des maîtres esclavagistes que
couve une institution religieuse rétrograde, pourri et limitée. Au
début de la présente année, Radio Mauritanie avait publié en
boucle l'intervention d'un autre érudit qui n'ont seulement ne
reconnaissait pas l'existence de l'esclavage dans notre pays, mais
plus, assurait sa promotion. R.A.S. Le pendant religieux du SYSTEME
impose ses vues qui sont plus fortes que les "orientations"
de tous les chefs qui ménagent et l'institution religieuse et les
fils des grandes familles esclavagistes qui font l'ordre
communicationnel officiel du pays. C'est une évidence.
Et
comme un malheur ne vient jamais seul, le même jour, le
vice-président de SOS-Esclaves dénonce, publiquement, la main basse
qu'un ancien Maire de Mederdra a voulu mettre sur l'héritage d'un
ancien haut fonctionnaire international de souche haratine décédé
récemment à Paris. Après avoir longuement travaillé à l'UNESCO,
l'homme en question décèdera sans laisser d'enfants. Ses
sœurs encore en vie qui devaient légitimement prétendre à son
héritage ont vu surgir un "intellectuel", banquier de
formation qui se trouve être l'ancien Maire de leur bourgade
prétendant que le défunt était un esclave pour sa famille. A ce
titre, il demande au greffier en chef du tribunal de la ville de
faire l'inventaire des biens du décédé. Malheureusement, selon la
version de Sos-Esclaves, le greffier, auxiliaire supposé de la
justice de l'Etat, s'est exécuté. Au nom de quelle justice ? Au nom
d'une pratique devenue courante… Une loi interdisant l'esclavage
n'existe-t-elle pas donc aux yeux des tribunaux et leurs auxiliaires?
Ces
deux graves actions qui se sont passées dans l'espace de quelques
jours, doivent pousser les Mauritaniens à réfléchir réellement
sur la situation de leur pays. Si des esclavagistes continuent à
défier, en toute impunité, l'ordre social et menacent ouvertement,
sans que personne ne lève le petit doigt, la paix et la cohésion
sociale par des propos et des actes de provocation humiliants et
dédaigneux, il reviendra aux esclaves et à tous ceux qui se sentent
blessés dans leur honneur et leur dignité d'agir. Les citoyens
simples ne doivent pas laisser faire, les défenseurs des droits de
l'homme et les représentants de la société civile, également.
L'Etat qui a échoué à imposer son ordre et la suprématie de sa
loi, ne devrait alors pas sévir contre les opprimés.
La
Mauritanie est ainsi faite : la loi ne s'applique que de façon
particulière. Si Biram Ould Dah brûle les livres du malékisme,
c'est le ciel qui s'effondre sur nos têtes. Toutes les institutions
de la République et ses corps constitués se mobilisent pour
insulter, mater, emprisonner et sévir. Toutes les populations sont
dressées et manipulées.
Si
une insulte, un affront et des propos humiliants sont proférés
contre les esclaves et les victimes de la ségrégation dans le pays
sont ouvertement tenus sur les ondes d'une radio publique, financée
par nos impôts à tous, l'Etat fait le morveux, se tait et laisse
passer.
Alors,
à qui se tourner pour rendre justice et réguler les rapports
sociaux pour éviter le pire à notre pays ?
Amar
Ould Béjà
Messaoud Ould Boulkheir, jadis
icône incontesté des causes des opprimés et des marginalisés du
pays s’estime désormais à la retraite. Pour lui, tout semble
avoir été atteint et les revendications des couches vulnérables
écrasées par le système satisfaites. On ne l’entend plus
parler de l’esclavage que pour annoncer sa fin et la mort du
mythe. Il n’en reste plus que les séquelles. Comme le
préconisait Maaouiya . Cette litanie, reprise par les gardiens du
temple, est aujourd’hui la ligne séparant Messaoud ,
l’ex-leader, à ces milliers de Mauritaniens qui ne le
comprennent plus, ou du moins qui ont souffert le martyr de le voir
les abandonner. Au lieu de se solidariser avec ces milliers de
sans droits que le système écrase depuis des décennies, il
regarde ailleurs. Probablement vers sa nouvelle place dans le
nouvel dispositif que prépare le système pour se faire une peau
neuve. Ce nouveau positionnement qu’il vient clairement de
décliner au cours de son actuel périple à l’est ne laisse la
place à aucun doute. Le charismatique "
Mandela " que
les damnés de la Mauritanie ont adulé s’est subitement
transformé en un banal élu dans une assemblée bancale et se
réjouit, comme un simple courtisan politique, de l’électrification
d’un hameau supposé être son chez soi, alors que son aura avait
élu domicile dans le cœur des Mauritaniens, toutes couches
confondues pour ses positions engagées et courageuses contre
l’arbitraire. L’homme a fini par achever son propre mythe en
clamant que le principe et les points du dialogue qu’il vulgarise
à coup de millions, n’est pas le point essentiel de sa
divergence actuelle avec la COD, mais la propension de celle-ci à
encourager la révolution. Entendez donc ! Messaoud ne veut
plus de Ré-vo-lu-tion en Mauritanie. On se croirait rêver ou
replongés dans les années 50 quand le "
Leader ", le
plus brillant haratine de toute sa génération, n’appréhendait
pas encore le sens du monde et des choses ! Ould Boulkheir
qui " crevait "
les tribunes pour que ce monde immobile, lourd comme une montagne
himalayenne, toujours davantage fécond d’injustice, d’hypocrisie
et de domination arbitraire rétrograde change, ne veut plus que du
statu quo. Mettant, désormais, son égo personnel, en travers des
aspirations de ceux qui l’ont adulé des décennies durant, il ne
pourra que redevenir, à la limite, un politicien peshmerga comme
les autres. La dimension et l’aura sont parties au fur et à
mesure qu’il a jeté des lauriers à ce pouvoir qu’il avait été
l’un des premiers à combattre. Et dans un échange de rôle
décapant avec Ahmed Ould Daddah qui s’empressait de soutenir les
militaires alors que, lui, les combattait, il est en train de
donner à ceux-ci, une nouvelle chance. Et cette chance est plus
importante que celle que leur avait offerte Ould Daddah, qui, tout
compte fait, trouvait, ne serait-ce qu’indirectement, ses comptes
dans le système ; alors que Messaoud, en voulant, coûte que
coûte, faire partie de ce système, se jette tout simplement dans
un gouffre politique sans fin. Il décrédibilise son passé et
insulte l’avenir de tous ces jeunes, inspirés par son courage,
sa constance et son combat acharné, qui rêvent de reprendre le
flambeau. Il porte surtout un grand discrédit et l’opprobre sur
tous ceux qui viendront après lui, car personne ne croira plus aux
paroles dans le vent de ceux qui s’attèleront à achever ce qui
reste encore de la lutte contre l’esclavage, le racisme, les
inégalités, l’injustice et la prise en otage d’une patrie. Et
la question que tout le monde se pose sans lui trouver une réponse
cohérente est celle de savoir pourquoi, bon Dieu, accepte-t-il de
finir par où avait commencé Ahmed ? En d’autres termes,
ayant vu comment a mal finie l’alliance éphémère entre Ould
Daddah et les militaires en 2008, comment ose-t-il, lui aussi,
donner, gratis, son cou à la guillotine ? Que gagnera-t-il en
contrepartie ? que gagnele pays ? Nous n’oserons
jamais croire les mauvaises langues qui évoquent des "
deals " bassement
mercantilistes avec le pouvoir et ses sous-marins. Messaoud est
plus grand que l’argent et les bassesses matérielles de cette
piteuse vie d’ici bas. Mais, Messaoud est-il capable, un seul
instant, de transcender la haine qu’il voue à Ahmed Ould Daddah
qui le met à l’étroit à chaque fois qu’ils se retrouvent
dans la même "
kitchenette "
politique, le poussant souvent à l’erreur fatale et dont
celle-ci risque d’être la dernière dans une carrière jusque-là
irréprochable ? Si Messaoud résume l’avenir de la
Mauritanie à ses rapports politiques avec Ahmed Ould Daddah, tous
ceux qui avaient cru en lui devraient déchanter et présenter
leurs plates excuses à la Nation. Cet homme qui est devenu un
porte-parole du régime qu’il vilipendait, souvent avec force et
véhémence, a dérouté plus qu’un analyste et déçu de
milliers de ses inconditionnels qui attendent maintenant le voir
renier tout. Y compris la certitude que ceux qui nous dirigent
demeurent des hommes très ordinaires, pour ne pas dire des
roublards qui croient pouvoir tout acheter et corrompre pour rester
le plus longtemps possible au pouvoir au grand dam de leur peuple
qui souffre le martyr chaque jour dix mille fois. Messaoud doit
se réveiller et se ressaisir. La révolution viendra. Du peloton
des parlementaires, de la rue ou d’une quelconque autre force
convaincue que l’argent, l’hypocrisie, le mensonge, le
tribalisme, la médiocrité faite valeur et le populisme à zéro
ouguiya ne peuvent bâtir les Etats… En luttant contre ses
propres objectifs, à l’ombre du système Ould Boulkheir ne fait
que prolonger l’agonie de son ombre de … "
Leader " !
Amar
Ould Béjà
Soure:
http://lauthentic.info/spip.php?breve144
Ligne de Mire : dangereuse
guerre identitaire en sourdine.
La Mauritanie, pays complexe, est en train de glisser
lentement mais sûrement vers une dangereuse guerre de tranchées dont les
tenants sont des extrémistes communautaristes des deux bords qui tissent dans
leur noir Manoir, les intrigues d’un conflit de race qui risque de replonger le
pays dans la violence.
La question est d’autant plus grave, que les acteurs d’un tel pogrom en
perspective ne se cachent même plus pour étaler leur venin par média interposé.
Cela devient encore plus grave quand les fossoyeurs de l’unité âprement gagné
se dévoilent la face, cachant sous des titres ronchonnants, la face hideuse
d’une haine viscérale contre tout ce ! qui est l’Autre.
Une déclaration, attribuée à un éminent Professeur d’histoire à l’Université de
Nouakchott, est un de ces condensés communautaristes qui risque de se répandre
parmi des étudiants formés à cette école de l’arabisme pur et dur, ces
générations moulées au système de l’éducation séparée, gorgées de préceptes
autres que celles que les pères fondateurs de la Mauritanie ont tenu à
inculquer aux premières générations de Mauritaniens, la multiracialité de la
Mauritanie et l’Islam comme ciment fondateur de la nouvelle Nation.
Tout cela est malheureusement en train de s’effriter
laissant largement place à une poussée de haine raciale dont l’apothéose a été
89, et les années de braise qui l’ont suivi. Que prête-t-on à ce professeur ?
Que les Noirs de Mauritanie sont en train de se tailler un pays aux confins Sud
de la Mauritanie, pays qu’ils comptent baptiser «l’Etat Fouta Walo-Walo »,
ce qui pour lui serait un rêve du groupe de la Francophonie mauritanienne dont
le prolongement naturel est le Sénégal voisin et qui compte exporter en
Mauritanie les conflits des Peuls et des Toucouleurs à partir des pays du
Sahel.
Et la source de poursuivre que notre éminent professeur aurait souligné que
l’ancien président Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya avait toujours su freiner les
velléités indépendantistes de ces franges en les frappant durement, allusion
aux évènements de 1989. C’est dans ce cadre qu’il aurait demandé le retrait du
récépissé de reconnaissance attribué au parti Alliance pour la justice et la
démocratie AJD/MR que dirige Ibrahima Moctar Sarr, qualifiant ce parti de
raciste.
Dans l’autre revers de la médaille, nous assistons aux démarches entreprises de
l’autre côté par quelques défenseurs des droits des Haratines, des
intellectuels et activistes de cette frange, qui à travers des organisations et
des blogs, s’en prennent au pouvoir «Beïdane», un pouvoir qualifié
d’esclavagiste et d’exclusiviste, appelant à la libération des «Noirs
opprimés de Mauritanie ». De tels échanges de haine raciale se déroulent au
vu et au su des autorités politiques et religieuses sans que des voix ne
s’élèvent pour mettre frein à ces vagues dévastateurs.
Il est temps que les Mauritaniens oublient leur différence de couleur, leurs
tribus et leurs fractions pour s’élever au dessus de toutes ces contingences,
en revenant à l’enseignement coranique et à la Sunna du prophète. L’Islam est
une religion qui transcende ces considérations et s’est distingué à travers les
siècles à sa capacité à fédérer autour de ses nobles idéaux, des peuples aussi
différents et des cultures aussi éloignées les uns et les autres.
Amar Ould Béja
source
: L'Authentique (Mauritanie)
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