ARTICLE 536 :
DIALOGUE
En
date du 14 septembre 2011, voilà ce que déclarait Ould Abdel Aziz à
Kassataya : «
Écoutez.
Moi, à ma connaissance, il n'y a pas d'esclavage. N'est esclave que
celui qui veut l'être. C'est simple. On parle d'esclavage un peu
partout. On parle de discrimination, on parle de castes en
Mauritanie, mais celui qui veut l'être ça vient de lui. La loi ne
protège pas les esclavagistes et ne peut pas protéger les
esclavagistes. C'est clair.
Trois jours avant le début du dialogue pouvoir/opposition, lequel a commencé le 17 septembre et a duré plus d'un mois, Ould Abdel Aziz niait l'esclavage par la déclaration ci-dessus. Les
résultats du dialogue ont abouti aux décisions suivantes
:« Qu'aurons-nous
de plus, en effet, suite à plus d'un mois de discussions et de
marchandages ? Ahmed Ould Cheikh, Une avancée... soporifique ?, éditorial du Calame, le 30 octobre 2011.
Comment inscrire l'esclavage dans le préambule de la Constitution alors que l'on nie l'existence de celui-ci. Que dire de cette volte-face ? Elle dénote d'un comportement versatile suscité par un manque de conviction et une stratégie politique circonstancielle. Les comportements erratiques des Maures s'expliquent par leur mode de vie : le nomadisme qui conduit aux changements constants d'emplacements à la recherche de pâturages et de l'eau. Les divorces succèdent aux mariages. Les hommes y trouvent leurs comptes. Les femmes aussi. Les alliances familiales et tribales se font et se défont au gré des intérêts et des conflits, ainsi de suite. Deux expressions permettent de commenter cette versalité maure :
Deux déclarations contradictoires en moins d'un mois peuvent donner une indication sur la densité et la probité morale de leur auteur.
La constitution sera-t-elle modifiée ? Les nouvelles dispositions constitutionnelles seront-elles appliquées ? Les esclavagistes seront-ils condamnés ? En quoi une loi constitutionnelle ( issue de la constitution) aura-t-elle plus de chance d'être mise en œuvre ? Rappelons l'existence de deux conventions de 1926 et de 1956 et une Déclaration Universelle des Droits de l'Homme du 10 décembre 1948, signées et ratifiées par la Mauritanie. Aussi, il y a la loi 2007. Ces textes juridiques interdisent les pratiques esclavagistes. Pourtant, ils n'ont jamais été appliqués. Les réponses à ces questions nous incitent à savoir si la roi est nu ou vêtu.
Le 05/11/2011 Mohamed Yahya Ould Ciré
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