ARTICLE 520 :
Un Mauritanien dénonce le mutisme des pays africains sur l'esclavage dans son pays 1
avril 2011 dans Dépêches,
Social,
Société APA-Dakar (Sénégal) Le président de l’Initiative pour la résurgence abolitionniste en Mauritanie (IRAM-Mauritanie), Biram Ould Dah Ould Abeid, a dénoncé ce jeudi à Dakar, l’attitude des pays africains qui ‘’se désintéressent de la situation esclavagiste des peuples noirs mauritaniens’’. De l’avis du défenseur des Droits humains, les gouvernements africains n’ont rien fait pour dénoncer l’existence de l’esclavage en Mauritanie. ‘’C’est peut-être une solidarité entre les gouvernements africains’’, a estimé M. Abeid, lors d’une conférence de presse. Malgré ce ‘’mutisme des pays africains’’, le président de l’IRAM-Mauritanie a indiqué que leur combat est soutenu au niveau international, soulignant : ‘’notre cause trouve des échos favorables à l’international, mais non en Afrique’’. Déplorant le fait que depuis le vote en septembre 2007 d’une loi criminalisant l’esclavage en Mauritanie, personne ‘’n’ait été jusque-là condamné’’, Biram Ould Dah Ould Abeid, a toutefois indiqué que plus de 300 plaintes ont été déposées au niveau des tribunaux mauritaniens contre des esclavagistes. ‘’Le commissaire de police, le juge, bref, tous ceux qui sont sensés mener l’enquête ont des esclaves chez eux. La minorité arabo-berbère qui dirige le pays, c’est elle qui a des esclaves. C’est pourquoi, les plaintes n’aboutissent jamais’’, a expliqué le président de l’IRA-Mauritanie. ‘’Les Lois contre l’esclavage ne sont pas faites pour être appliquées. Elles servent de masque pour la Mauritanie auprès de la communauté internationale’’, a ajouté M. Abeid, sorti de prison le 24 mars 2011 par grâce présidentielle, après avoir été arrêté le 13 décembre 2010 pour ‘’avoir dénoncé des cas flagrants d’esclavage sur mineurs’’. Il a souligné que les autorités de son pays refusent de venir en aide aux esclaves qui s’affranchissent de la tutelle de leur maître. ‘’C’est grâce à nos cotisations que nous les aidons jusqu’à ce qu’ils aient trouvé un boulot rémunéré’’, a indiqué Biram Ould Dah Ould Abeid. En Mauritanie, l’esclave qui concerne principalement les populations noires, est dit ‘’ascendant’’, c’est-à-dire que des gens naissent esclaves et le restent de père en fils. Ils peuvent ainsi être cédés, vendus ou loués, par leur propriétaire. ET/cat/APA source: |
|