Ex
esclaves libérés : le cercle vicieux de la non assistance
L’Ong
Ira-Mauritanie enrichit davantage son terrain de lutte
anti-esclavagiste en cherchant à entourer tout le processus de
libération des ex asservis des conditions matérielles et humaines
indispensables à son total succès, notamment en revendiquant la
mise en place de mesures d’accompagnement efficaces, capables
d’aider les anciennes victimes de l’exploitation à bénéficier
d’une intégration parfaite dans le tissu social et économique.
Sans une prise en charge réelle, les affranchis demeurent otage
du cercle vicieux que constitue la non assistance matérielle et
morale à des personnes précaires ; tentées par le besoin de
basculer de nouveau dans les ténèbres de la servitude, s’ils ne
trouvent une perche de salut. L’Ira réclame que des ressources
soient mobilisées en faveur de la lutte contre "les séquelles
de l’esclavage" et qu’elles soient orientées vers la prise
en charge d’asservis nouvellement libérés. Selon cette Ong, ces
ressources serviraient à "garantir l’indépendance et
l’affranchissement économique de ces individus, qui, à son avis
«même théoriquement libres, mais sans revenus dans une société
qui les rejette, reviendraient vers leurs maîtres". L’IRA
dénonce également la présence en Mauritanie d’un système
"esclavagiste reposant sur l’administration et une oligarchie
militaro affairiste qui consacre un état de fait préjudiciable à
la construction d’une nouvelle société mauritanienne démocratique
et unie où prévalent des valeurs de droit et d’équité à la
place de l’impunité". Une loi adoptée en 2007 criminalise la
pratique de l’esclavage en Mauritanie. Toutefois, les ONG
antiesclavagistes et de défense des droits humains continuent à
dénoncer régulièrement l’impunité dont jouissent les auteurs de
ces pratiques. Sur un autre plan, notons que l’Ira Europe a dénoncé
ce qu’elle a appelé « le silence complice de l’élite
mauritanienne au sujet de l’esclavage » ainsi que le e scénario
que les autorités politiques et judicaires auraient, selon elle,
concocté pour assurer l’impunité des maîtres esclavagistes.
L’Onf non autorisé a dénoncé également « les tentatives des
autorités mauritaniennes de dresser d’humbles personnes de la
communauté servile (les Hratin), taillables et corvéables, contre
les militants anti-esclavagistes et ceux de IRA en particulier »
demandant « aux élus mauritaniens de mettre sur pied une commission
d’enquête dont le but est de faire la lumière sur le rôle du
député Khatri ould Ely » et lançant « un appel aux missions
diplomatiques et aux représentants d’organismes basés en
Mauritanie de prendre acte des agissements des pouvoirs politique,
judiciaire, législatif, et des appareils administratifs et
sécuritaires face à la dénonciation des crimes avérés
d’esclavage, traite de personnes ou exploitation de mineure ».
Amadou
Diaara
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