Ah
j’adore et adhère à cette vérité qui crève l’œil, Merci
Cheikh Tidiane Dia du Rénovateur-Quotidien.
Loupe
du Jour : Le refus de l’égalité par les simulacres du mensonge.
En
Mauritanie
tous les moyens sont bons pour tenter de masquer la réalité par
des simulacres de
« mesuretes »
qui loin de détourner la réalité de ce qu’elle est
véritablement rend encore flagrant le mensonge et ostentatoire le
refus de se conformer à la volonté de l’histoire d’un pays
mille fois trahi par ses pseudo-historiens, ses politiciens, ses
trafiquants d’idéologies anachroniques.
C’est par ces
mêmes jeux de micmacs, de coups bas contre les valeurs
unificatrices qu’on se livre à l’élimination subtile mais
criminelle des autres au nom de la raison non démontrable de
statut de minorité.
En clair la discrimination non positive
est au cœur de toutes les institutions étatiques, elle prend des
formes multiples, revêt des visages biscornus dans certains cas,
provocateurs dans d’autres, maladroits sur certains bords.
Qu’on
cesse surtout de jouer sur les statistiques pour tenter d’établir
des comparaisons par l’arithmétique du compas et de l’équerre
et en vertu desquelles justifier une clé de répartition des
portefeuilles, des quotas au sein des nominations. La Mauritanie
dite démocratique fonctionne encore à l’envers des attentes au
regard des traitements inégaux réservés à certaines de ses
composantes.
Ce qui est encore insoutenable c’est cette
sorte de cloisonnement qui sépare les identités que ni les médias
officiels, ni un quelconque pilier de la démocratie n’arrive à
réparer. Quand le mauvais exemple vient d’en haut, la décision
dépasse le simple fait isolé pour porter l’estampille
officielle.
De quels droits peut-on se prévaloir pour
octroyer la portion congrue des postes à Trois composantes
négro-africaines et une composante Haratin qui doivent se
contenter toujours de ce qu’elles ont pu avoir. A prendre ou à
laisser. Que ceux qui crient au scandale dès qu’on dévoile la
longue liste des injustices, des exclusions communautaires nous
disent si cela est juste, digne de point de vue humain et vertueux
moralement et religieusement.
Comment peut –on qualifier
une administration monocolore, des radios et
TV
monophoniques, sinon d’inégalitaires dans la représentativité
culturelle. Oui la meilleure façon de se justifier c’est de dire
que cela est normal. Par contre ce qui ne l’est pas c’est quand
on en parle, si on le dénonce. Alors que les choses n’ont pas
besoin d’être démontrées tellement elles crèvent les yeux. Ce
qui doit être objet de contestation viscérale c’est ce mensonge
officiel qui frise le cynisme qui continue son bonhomme de chemin
dans tous les secteurs.
En
Mauritanie
la discrimination est aggravée par le népotisme, le tribalisme
qui entretiennent une situation d’inégalité devant la loi, les
recrutements, les chances de réussite. C’est un pays dont les
populations peuvent s’entendre mais où des lobbies extrémistes
ont créé une cassure des rapports sociaux.
L’administration
est entre les mains de «
missionnaires »
qui ont cultivé l’exclusion semé le doute dans les rapports
professionnels et instauré un climat d’anarchie où la
médiocrité est érigée en vertu, la tricherie en modèle. Le
mensonge officiel devient le moyen à la portée de l’Etat pour
tenter de masquer une évidence têtue.
Cheikh
Tidiane Dia
Le
pouvoir a usé d’une tactique bien connue en Mauritanie pour tenter
de diviser l’initiative pour la résurgence du mouvement
abolitionniste en Mauritanie.Ce mouvement qui, en de courtes années
seulement s’est taillé une large place en Mauritanie et une
réputation internationale qui ont valu à son leader Birame Ould Dah
d’un côté une grande sympathie dans les milieux déshérité des
couches Haratin et de l’autre une haine des cercles conservateurs
et un acharnement de la part d’un pouvoir ulcéré par les
dénonciations permanentes des pratiques esclavagistes. IRA s’est
lancée dans la bataille sachant que les conditions sont dures pour
affronter un phénomène social fortement enraciné et qui prend
appui avec des réseaux politico- féodaux suffisamment outillés
pour contrecarrer les actions de cette organisation. Au départ il
fallait tolérer les « errances » de Birame, feindre même de
l’ignorer. La stratégie s’est révélée nulle face à la montée
en puissance du discours pourfendeur nourri d’une verve
révolutionnaire qui n’a cessé de séduire des jeunes longtemps à
la recherche de leaders courageux. Les dénonciations prenaient
sources sur des révélations de cas d’esclavages avérés avec des
preuves tangibles devenant ainsi un cas se-tête pour le pouvoir de
Ould Abdel Aziz qui venait de vivre ses premiers revers. Chemin
faisant , la lutte de i’IRA sera prise très au sérieux par ceux
–là qui croyaient à l’amateurisme d’un certain jeune qui a
fait un passage dans la plus vieille organisation de lutte contre
l’esclavage SOS-esclave dirigée par le dinosaure politique
Boubacar Ould messaoud. C’est sans compter avec l’élan de
solidarité des communautés frustrées qui s’est vite formé
autour de l’IRA. La cause valait bien la peine pour tous ceux qui
réclamaient une justice politique et sociale d’adhérer au projet
de l’IRA pressenti par les partisans d’une Mauritanie monocolore
comme un redoutable cadre fédérateur des couches opprimés du pays.
C’est ce que Birame a compris pour se lancer sur tous les fronts en
ratissant large dans la thématique revendicatrice : passif
humanitaire, enrôlement, mouvements estudiantins. Son voyage à Inal
lors du 51ème anniversaire de l’indépendance que lui, les
familles des victimes ainsi que d’autres mouvements politiques ont
consacré un deuil sur les tombes de 28 martyres militaires noirs
exécutés en 1991 dans ces lieux. Cette décision a sonné comme une
sorte d’avertissement pour le pouvoir sur l’ampleur des menaces
que représente l’IRA pour un pouvoir qui a besoin de soigner ses
arrières dans un contexte favorable à toutes les révolutions
populaires inspirées par le printemps arabe. Après avoir tenté
plusieurs fois de casser le mythe Birame Ould Abeid et manigancé
dit-on des plans de liquidation (vrai ou faux) , le pouvoir vient de
récidiver en délestant de cette organisation jusque-là frappée
d’interdiction de récépissé une groupe formé autour de figures
actives de l’IRA qui ont annoncé à la télévision de Mauritanie
leur désaveu contre le président de ce mouvement. Les dissidents
ont été reçus en audience par le président de la République. Ce
qui signifie pour les autorités une reconnaissance tacite de
l’organisation. Mais il restera toujours la tête du serpent !
Cheikh Tidiane Dia
La
loupe du Rénovateur Quotidien : Libérer la parole est-ce la
catharsis pour les esclaves?
Les autorités semblent
décidées à trouver une nouvelle approche plus psychologique-
pédagogique à la question de l’esclavage.
Dans le
discours, cette volonté vient d’être inaugurée avec le débat
télévisé organisé la semaine dernière sur le thème et auquel
ont été invités deux militants des droits de l’homme dont le
leader de la cause anti-esclavagiste Boubacar
Ould Messaoud. Au-delà des simulations
et des arrangements autour d’un plateau animé dans la plus grande
improvisation, le but visé était de briser le tabou, en donnant la
parole à un ancien esclave qui n’avait pas besoin de chercher ses
mots pour aborder une question pour laquelle il s’est battu au
point de devenir l’un des interlocuteurs incontournables.
Dans
le temps consacré à ce débat, BOM
a eu droit à une prise de parole plus longue comparée aux autres
invités qui étaient là pour la plupart pour animer la galerie. Si
BOM n’a pas mâché ses mots, il ne
les a pas pour autant malaxé suffisamment, pour qu’enfin ce sujet
soit digeste et consommable par tous.
Par manque de temps ou
par souci de dépassionner le débat le président de SOS-esclave
pouvait aller plus loin, mais il a sans doute préféré se montrer
aussi lucide et quelque peu « fréquentable
» sur un sujet, comme pour montrer à ceux
qui pensaient qu’il était intraitable que les militants des droits
de l’homme ne font pas peur.
Ils sont à la quête de la
vérité et de la justice. Lui et sa collègue Aminetou,
classée elle aussi, par une certaine opinion, comme une
anti-conformiste à cause de son franc-parler, ont prouvé qu’ils
sont dans les limites du convenable et du «
militantiquement » correct.
La
présence de Birama Ould Dah Ould Abeid
aurait-elle été prématurée ou
scandaleuse pour les commanditaires de cette émission, qui laissée
à la libre conscience du directeur des programmes ne serait jamais
passée à la TVM.
Il fallait tâter le terrain pour prendre le pool des
anti-esclavagistes afin de savoir si on pouvait bien recommencer avec
d’autres. Visiblement l’Etat estime que ce débat est bien
possible même avec l’aile dure du militantisme.
La voie
est donc tracée. Demain à qui sera le tour ? Mais entre l’esclavage
et le passif humanitaire les frontières sont ténues. Les
mauritaniens notamment les familles des victimes et les rescapés ont
aussi besoin de libérer les cœurs en s’exprimant sur les crimes
de sang ayant été perpétrés dans les années d’exception en
Mauritanie.
L’organisation
de ce plateau sur l’esclavage prouve que c’est en refusant de
nommer une chose, qu’on cherche à nier la vérité .et qu’on
entretient le tabou. Est-ce par hasard qu’au lendemain de ce débat
télévisé le Président Aziz
a ordonné de renforcer l’arsenal juridique pour que la loi
réprimant et criminalisant cette pratique soit appliquée.
Cheikh
Tidiane Dia
Source :Le
Rénovateur Quotidien (Mauritanie)
Esclavagistes,
Libérez vos otages !
Il faut plus que de
simples dénonciations et de simulacres de procès pour éradiquer le
phénomène de l’esclavage en Mauritanie.Les anciens maitres ne
semblent pas encore lâcher du lest.Ils continuent de tenir leurs
sujets à la corde.Bénéficiant souvent de la complicité de
l’autorité ou d’autres mains invisibles prêtes à intervenir en
cas de découverte du flagrant délit.Sinon comment comprendre que
tous les cas jusque-là présentés devant la justice ont connu les
mêmes dénouements.En faveur des accusés.Au grand dam des victimes
de l’asservissement. Comble de scandale, au lieu de remettre les
présumés esclaves à leurs familles ou les déposséder, on se
contente le plus souvent de les laisser à leurs maître sous
prétexte que ce sont des membres de la famille adoptés par la
famille d’accueil. Un tel arrangement ne fait que conforter les
esclavagistes dans leurs arguments pour disposer de toutes les formes
de domination sur leurs captifs. Séquelles ou survivances, les
pratiques esclavagistes sont bien une réalité en Mauritanie. La loi
criminalisant ce mal n’a pas donné les effets escomptés. Absence
de volonté politique mais aussi d’un combat organisé pour venir à
bout de ce phénomène honteux. Le problème est plus grave encore à
l’intérieur du pays, dans les zones reculées du pays où des
hommes, des femmes et des enfants sont tenus encore dans les chaines
de l’esclavage. Les victimes elles, ignorent que cette pratique est
interdite et qu’elles ont le droit de disposer de leur liberté en
quittant leurs maîtres. Mais comment le savoir alors que ces
esclaves n’ont ni la conscience qu’ils sont des citoyens ayant
des droits civiques et moraux, et qu’ils sont avant tout des être
humains à respecter. Leurs rapports avec leurs maitres sont des
rapports de dominants et de dominés. L’esclavage existe de manière
cruelle dans les Hodhs à l’est de la Mauritanie, notamment le Hodh
Chargui. A Nouakchott et dans les autres grandes villes du pays il
est l’œuvre de certaines familles féodales qui se servent
d’enfants issues de milieux défavorisés qu’ils exploitent comme
des domestiques. Il y a aussi le phénomène de séquestration
d’enfants qui sont gardés très loin des regards et dont les
parents croyaient perdus ou morts. Les cas de mineurs déclarés en
fugue ou d’enfants de la rue qui disparaissent ou même des
kidnappings fréquents sont assimilable à des actes de vol motivés
par les pratiques esclavagistes. D’autres sont destinés aux
réseaux mafieux de traite qui se développent sur toute la bande
sahélienne vers les pays du golf. Dans la vallée, des cas de
disparition d’enfants retrouvés entre les mains d’autres
familles ont été à maintes reprises découverts dans le pays. Mais
pour détourner l’attention de l’opinion on évoque des raisons
liées à l’égarement des enfants en question. Le combat contre
l’esclavage requiert une mobilisation de tous en particulier les
organisations de défense des droits humains. Des actions pacifiques
mais permanentes doivent être déployées pour venir à bout de ce
phénomène et de toutes les pratiques qui en tiennent lieu. Chacun
doit faire sienne cette injonction adressée aux maîtres : «
Libérez vos otages » !
Cheikh Tidiane Dia
La Loupe du Rénovateur : Lutte contre
la gabegie : les choux gras du Général
Les périples du président du HCE à l’intérieur
du pays, rappellent de plus en plus aux populations, qu’en Mauritanie, les
régimes changent, mais les méthodes restent. Pendant le long règne de Ould
Taya, les déplacements présidentiels, mobilisaient tous les cadres des
localités visitées et remettaient sur la sellette les dissensions
politico-tribales.
Ce phénomène a bel et bien repris du poil de la bête au cours des voyages de
l’actuel homme fort du pays. Mais ce n’est pas à ce niveau seulement que se
situe la répétition des scénarios. Dans le discours surtout, rien n’a
véritablement fait l’objet d’une innovation.
C’est à croire, que les pendules de la Mauritanie du 12 /12 sont bloquées à la
même heure. En écoutant les allocutions du Général, on se croirait toujours en
face de l’homme qui mena deux décennies durant une « guerre » contre la
gabegie, le tribalisme, la pauvreté… etc.
Devant un peuple bien entraîné à l’écoute et aux applaudissements, le chef de
la junte qui, soi dit en passant, s’en prend à ses prédécesseurs, parle de ces
prévaricateurs qui ont pillé les deniers publics, comme si cela était une
nouveauté dans un pays où aucun fonctionnaire civil ou militaire ne peut vivre
de manière décente de son salaire.
Alors , qu’il se pose la question toute simple de savoir d’où viennent toutes
ces villas cossues que possèdent tous les hauts cadres de l’administration
publique, toutes ces voitures rutilantes, tous ces comptes en banque, tous ces
troupeaux de chameaux, sans parler de grands bazars, d’hectares de palmiers
dattiers ou de villas de passage en plein désert.
Aucun ancien ministre, aucun ancien SG, ex-DG ou commandant d’une base
militaire, commissaire de police, n’a fait exception à cette règle. Ce
discours, qui a toujours été les choux gras de nos dirigeants, est devenu
tellement abracadabrant aux yeux du peuple que la lutte contre les
détournements n’a jamais touché certains intouchables civils et militaires, qui
se pavanent dans les grands hôtels du monde en toute liberté.
La lutte contre l’enrichissement illicite doit être une réalité, sinon cesser
d’être un moyen de divertir le peuple en le détournant de la crise actuelle.
Diantre, pourquoi ne pas mettre tous ces gens accusés de malversations devant
leurs responsabilité s, au lieu de se contenter de mettre certains en prison, non
pas parce qu’ils ont simplement détourné, mais surtout qu’ils peuvent déranger
par leur position politique.
Pourquoi ne pas confisquer toutes ces belles villas qui poussent comme des
champignons dans les quartiers chics de Nouakchott construits sur les fonds de
l’Etat qui se sont évadés du trésor public. Si vraiment la Mauritanie ne
comptait que cette poignée de prévaricateurs emprisonnés, elle serait le seul
pays au monde à avoir su échapper à ce phénomène de gabegie dont chaque
ex-président avait promis d’en faire son cheval de bataille.
Les mauritaniens ont entendu Taya tenir le même discours. Les médias en ont
fait des commentaires impeccables. L’ex-président du CMJD, en bon orateur a
fait les mêmes sorties devant les mauritaniens. Tout le monde avait cru que la
transition allait accoucher d’une nouvelle Mauritanie. A peine ses dirigeants
retirés, les comptes de l’Etat qui faisaient rêver les mauritaniens se sont
volatilisés comme un nuage éphémère.
L’arrivée d’un président élu démocratiquement ne dura que le temps d’une courte
parenthèse et le système du président renversé n’échappa pas à cette hydre de
la gabegie. Il ne restera au Général qu’à conduire lui-même ce dossier comme le
fait actuellement le président Guinéen, le capitaine Dadis Camara.
Sinon, ouvrir une enquête diligentée par une commission indépendante en vue
d’épingler tous les auteurs de détournement .Autrement, il faudrait dire au
moins aux mauritaniens à quand la fin de l’impunité dans ce pays avant votre
démission de l’armée ?
Cheikh Tidiane Dia
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