La révolte
s'étend à la Mauritanie : Les manifestants réclament "de
nouvelles réformes… chute du régime"
Plus d'un millier
personnes ont occupé, vendredi, après la prière, un espace dit «
place des blocs », au centre de Nouakchott, pour exiger du
gouvernement des réformes profondes. Ces manifestants, pour la
plupart des jeunes, brandissaient des pancartes exigeant ces
réformes. « Du pain, car nous avons faim », « justice pour tous
», « nous voulons du travail », « non à l'exploitation de
l'homme par l'homme », « non à l'expropriation des terres » et «
non à l'esclavage», pouvait-t-on lire sur ces pancartes. Des
manifestants ont déclaré que leur principal objectif est de
susciter « une action urgente de réforme pour un
meilleur bien- être des Mauritaniens ». Aucune présence des forces
de l'ordre n'a été constatée sur la place occupée par les
manifestants.
Le
mot d'ordre de cette manifestation avait été lancé, depuis plus
d'une semaine par des milliers de
mauritaniens sur les réseaux sociaux. Jeudi, le Premier ministre
mauritanien Moulay
Ould Mohamed
Laghdaf avait
improvisé une sortie et présidé un meeting populaire dans un
quartier précaire
de Nouakchott, au cours duquel il a promis aux populations dix mille
logements et un accès
à tous les services de base. N'est-ce pas là une astuce de la part
du gouvernement pour faire échouer
cette manifestation pacifique (strategie oblige), dont les
revendications sont légitimes?
En
tout cas ces jeunes sont décidés à aller jusqu’ au bout afin
d'atteindre leur objectif par tous les moyens.
Selon des sources concordantes, le gouvernement a usé de toutes ces
forces 24heures avant le sit-in
pour saboter la manifestation allant jusqu'à donner des instructions
aux administrations des universités d'anticiper les examens dans
l'urgence de moment, une façon pour maintenir les étudiants et les
empêcher de manifester. Autre astuce, mais cette fois-ci, est
d'ordre politique, toujours par les mêmes sources que le parti
islamiste a été contacté par le gouvernement en attirant son
attention, tout en insistant a ce qu'il démobiliser sa base dans
les universités pour ne pas assister à la manifestation. Mais
ce que le gouvernement ne comprend pas ou prétend ignorer que les
jeunes mauritaniens ont atteint le degré de maturité qui leur
permet de ne plus être leurrés. Autre fait décevant du coté
média, la chaîne El-Jezira
qui ne cesse de se comporter comme étant figure d'intercesseur n'a
pas été à la hauteur quant à la couverture de l'événement. Pour
ce jeune étudiant" nous estimons mettre en cause la
responsabilité des correspondants d'El-Jezira
sur cette base de considération erronée ou leur
responsabilité est entièrement engagée". D'ajouter que la "la
révolution ne se programme pas, elle vient d'elle-même". Qui
gagnera la bataille? Aujourd'hui, les mouvements des jeunes
connaissent un grand dynamisme dans cette situation confuse que
traverse le pays. Il semble qu'il y ait des jeunes citoyens qui sont
heurtés par la gestion actuelle du pays et qui souhaitent des
changements? En réalité, l'indignation est grande. Mais, ce qui
différencie les Mauritaniens demeure dans la capacité à réagir.
Il y a une sorte d'inertie et de résignation qui a longtemps frappé
les mauritaniens. Plus ils sont indignés, plus, ils se taisent, même
si parfois le silence est d'or! Toutefois, il est important de
rappeler fortement que le maintien ou non d'un président à la tête
d'un pays n'est pas une "décision divine"! Entendons-nous,
Dieu dit dans le coran "qu'il n'aide pas un peuple qui ne prend
pas son destin en main". Autrement dit, ce n'est ni un
blasphème, ni un parjure de rechercher de meilleures conditions de
vie pour les populations, même si cela doit passer par un changement
de régime. Aujourd'hui, la jeunesse semble très mûre pour faire
face aux agressions du régime. Cet engagement doit être à la
mesure des nombreux scandales du régime et de la souffrance des
Mauritaniens. Il semble important de rappeler que cette jeunesse
n'est pas un arche de Noé pour les indécis, les frustrés ou autres
défenestrés du régime. Ce cliché de "récupérateurs"
des non-alignés politiques lui colle beaucoup et elle perd souvent à
valoir se défendre, laissant de côté certaines de ses prérogatives
majeures surtout dans le contexte actuel du pays. Elle a aussi un
combat psychologique à gagner. Cette jeunesse tend vers un mouvement
social dont les principes visent une meilleure justice sociale, une
transparence dans la gestion des fonds publics, la promotion du
"rendre compte", une répartition plus juste du budget
national. Toutes ces formes d'injustices, sont perçues aujourd'hui,
comme un signal fort pour déboulonner un régime qui est passé à
côté de ses ambitions. Au-delà des critiques du régime, la
jeunesse ayant compris les enjeux de l'heure doit prendre la pleine
mesure de ses responsabilités. La multiplication de la création des
mouvements même si elle dénote d'un certain engagement, il faut
éviter le travers de la dispersion des forces et une cacophonie qui
risque de limiter fortement sa force de frappe. Parler de la
souffrance de la jeunesse mauritanienne peut se faire sous la forme
d'un livre, (pas un best-seller certainement) tellement les
populations souffrent de maux divers. Les alliances entre le groupe
facebook, le parlement
chems des blocs et le
groupe jeunesse 25 février, sans préjuger de leur portée, posent
au moins des pistes pour une mobilisation et des alliances en vue de
renverser des tendances. Aux regards de l'émergence d'une nouvelle
reconfiguration du jeu politique, il urge de repenser à un nouvel
changement citoyen.
Zeine Yedali
MAURITANIE
: Qu'est-ce qui se passe à l'ambassade de Mauritanie à Paris ? Par
rédaction Online points
chauds
Une commission d'enquête dépêchée
par le ministère des finances séjourne à Paris depuis quelques
jours, en mission à l'ambassade de Mauritanie en France où des
malversations financières graves seraient à l'ordre du jour. En
plus du scandale de malversations financières dont l'auteur serait
l'attaché militaire, cette mission aurait aussi en charge de faire
la lumière sur les frais de 5 000 visas dont aucune trace ne
figurerait dans les registres de la comptabilité de l'ambassade.
Depuis la fermeture du consulat de Mauritanie à Paris, en
juin dernier, le service des visas a emménagé à l'ambassade sous
la tutelle de l'ambassadrice. Un nommé M. Bâ, a été chargé
par l'ambassadrice de s'occuper des visas jusqu'à nouvel ordre. Ce
dernier qui percevrait directement les frais en cash aurait eu du mal
à justifier ceux de 5 000 visas à raison de 72 euros le
visa. Seul prétexte qui ne tient pas la route, avancé par M.Bâ
serait la rupture de timbres, auquel cas le cachet à la place du
timbre ferait foi. Selon le responsable des visas, cette formule de
remplacer le timbre par le cachet serait une directive de sa tutelle.
Toujours est-il que le nouveau consul M. Ould El hadj Sidi à
sa prise de service, début septembre s'est refusé d'hériter d'une
telle situation et a exigé une commission d'enquête. Quand on sait
que le Président de la République a suspendu le visa de courtoisie
pour éviter justement la confusion, on est en droit de se demander
quelle serait la sentence qui serait réservée à cette affaire pour
le moins rocambolesque.
Par ailleurs, les locaux qui
abritaient le consulat de Mauritanie à Paris, don de la
France en 1978, situés au 6 ème arrondissement, près des
ambassades du Mali et du Bénin seraient mis en vente. A cet
effet, la ministre des affaires étrangères aurait fait une visite
des lieux le vendredi passé, en fin d'après-midi. Là aussi, on
est en droit de se demander pourquoi vendre ces locaux et surtout de
se demander, si cette vente laisserait, elle aussi des traces.
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