Élus
hommes d’affaires, administrateurs hommes d’affaires : Y a-t-il
conflit d’intérêts ?
M.
Ahmed Ould Bah dit H'Meyda, conseiller à la Présidence de la
République, et président du conseil d'administration de l'Agence
Nationale du Registre de la Population et des Titres Sécurisés est
du coup l’interlocuteur privilégié des entreprises de Télécom
et toutes les nouvelles technologies. A cette fonction stratégique
il a la haute main sur le secteur dans lequel du fait de ses
relations privilégiées avec le président de la République il fait
la pluie et le beau temps.
Cependant
nous apprenons qu’en même temps il continue à être le
correspondant de la société Amadeus. Fondé en 1987, Amadeus a
établi son siège à Madrid et est devenu le principal partenaire
technologique de l'industrie du voyage, offrant des services dans les
domaines du marketing, de la distribution et de l'informatique aux
entreprises du monde entier. Ainsi Amadeus est le principal système
de distribution globale (GDS), le plus grand gestionnaire de
réservations à l'échelle mondiale et le principal fournisseur de
technologies de pointe qui permet à toutes les agences de voyage et
les sociétés de transport aérien de gérer l’important flux des
réservations de titre de voyage. Deuxième exemple, Moulaye
Ould Hasni nommé au Conseil de la CENI. Cet ancien cadre du MEN
gérait pour le compte du Premier Ministre une société de forage
qui selon les différents acteurs du secteur raflait tous les marchés
publics. Quand on et Premier Ministre peut on continuer à gérer ses
propres affaires même par personne interposée. En Italie le
président du Conseil Berlusconi avait déjà tenté l’expérience
avec les résultats que l’on sait ! Troisième exemple
L'Administrateur directeur général du Registre de la population et
des documents sécurisés (RPDS), M. Mohamed Fadel Ould El Hadrami
dit M'Rabih Ould El Weli malgré la fonction stratégique qu’il
occupe, continue à gérer directement sa flotte de camions et de
citernes. A plusieurs reprises il a remporté des marchés publics.
Quand on sait las rapports privilégiés qu’il dit entretenir avec
le président, ou est l’équité ? Quatrième exemple : Des élus
nationaux comme Chrif Ahmed Ould Mohamedou Chrif Bouya député de
Tichit, propriétaire de la clinique Hayat, les sénateurs Ahmed Ould
Salem dit Zeddah, Ould Zoughmane, Mohameden Ould Choumad et les
députés Mohamed Salem Ould Noueiguedh, Vih el mane Ould Ghacha,
Khaddad Ould Mokhtar et bien d’autres encore mènent de front la
carrière de businessman et d’homme politique. A partir de quand
cette situation devient elle condamnable ? Ces élus et hauts
fonctionnaires ne vont ils pas profiter de leurs fonctions ou de
leurs mandats pour engranger des profits personnels et fausser le
libre jeu de la concurrence ? C’est assurément une question et un
débat qui méritent eux aussi d’être déballés sur la place
publique.
le lun, 27/08/2012 B.C. Source
: Le Quotidien de Nouakchott
Journée
internationale de la traite négrière et de son abolition : « Ould
Abdel Aziz ne doit pas être l’avocat des esclavagistes »
«
La présence de Biram Ould Dah en prison, est un symbole fort de
l’existence de l’esclavage en Mauritanie. Sa détention s’impose
par la volonté des pouvoirs publics de le maintenir en prison, afin
de décourager les militants antiesclavagistes ». Ces mots émanent
du président de l’Ong SOS ESCLAVES, Boubacar Messaoud qui
s’exprimait en marge de la célébration de la journée
internationale de la traite négrière et de son abolition, tenu le
23 aout 2012 à Nouakchott.
Dans
une conférence de presse organisée conjointement par IRA et
SOS-Esclaves, les deux Ong antiesclavagistes ont vivement dénoncé
le silence des autorités « la Directrice générale de l’Unesco a
invité officiellement les ministres de la culture de tous les états
membres à organiser des activités. Les autorités mauritaniennes,
en particulier le ministre de la culture ont passé sous silence
cette date importante, preuve de leur persistance dans leur honteuse
attitude de déni de l’esclavage » ont-elles déclaré. Célébrée
le 23 aout de chaque année, cette journée, vise à inscrire la
tragédie de la Traite dans la mémoire des peuples. Dans son
intervention, le président de SOS-Esclaves a condamné les propos
tenus par le Président de la République à Atar. « Nous ne sommes
pas surpris par les propos tenus par Ould Abdel Aziz à Atar. Des
paroles d’ailleurs qui n’ont jamais convaincu personne. Au lieu
d’encourager les antiesclavagistes, Ould Abdel Azie les livrent à
la vindicte populaire en les diffamant. Il ne doit pas être l’avocat
des esclavagistes, car ses interventions sont des diktats aux juges.
» Concernant la libération du leader de l’IRA Biram Ould Dah,
Boubacar Ould Messaoud déclare « sa libération dépend du
Président de la République. Néanmoins nous allons continuer notre
lutte. Nous invitons la population, les Ongs de droits de l’homme à
participer au sit-in pour montrer que n’avons pas oublié Biram. Il
doit être libéré ou jugé. » Le Vice président de l’IRA
Brahim Bilal Ebeid a déclaré pour sa part que la justice
mauritanienne est inféodée au pouvoir et que Biram a été condamné
par le Président de la République avant son jugement. Déplorant
l’attitude des autorités mauritaniennes qui passent sous silence
cette journée du 23 aout, SOS-Esclaves et IRA rappellent « que le
gouvernement s’emploie à saborder les actions des
antiesclavagistes et cherche à les réduire au silence par tous les
moyens. » Proclamant leur solidarité indéfectible avec les
victimes de l’esclavage, les deux organisations exigent la
libération de Biram Oud Dah et des autres détenus
abolitionnistes. Elles réitèrent leur engagement à ne ménager
aucun effort et à ne faire économie d’aucun sacrifice pour
l’éradication totale de l’esclavage en Mauritanie.
Soumis
le dim, 26/08/2012
Dialtabé Source
: Le Quotidien de Nouakchott
Isselmou Abdel Khadre à propos de la citoyenneté et de la
cohabitation communautaire
« Il ya des hommes qui ont comme esclave, leur propre fils
génétique. »
L’ancien ministre de Taya, Isselmou Abdel Khader n’a pas mâché
ses mots pour évoquer l’esclavage et les difficultés de
cohabitation en Mauritanie. C’était à l’occasion du colloque
organisé par le Fonadh le vendredi 03 décembre. Dans son exposé,
le Pr Isselmou à dénoncer les pratiques de l’esclavage.
Selon
lui, aucune cohésion nationale ne saurait se réaliser sans la
suppression des derniers bastions de l’esclavage au sein de toutes
les communautés mauritaniennes. Il n y aura pas de démocratie tant
que des hommes disposent de la vie d’autres, note le Pr Isselmou.
Selon lui-même si l’esclavage existe chez toutes les
composantes, il est plus horrible et plus cruel chez les maures.
«
Il y a des hommes qui ont comme esclave, leur propre fils génétique.
« Chez nous, il ya encore les esclaves qui se vendent » martèle le
Pr. En dépit de tous les discours et des efforts contre l’esclavage,
dira-t-il, celui-ci demeure, dans toutes les composantes du pays,
sous des formes variées que l’Etat n’a pu éradiquer et que le
monde politique hésite à dénoncer par peur de déplaire à
certains milieux. « Certaines tribus maures sont d’origine
africaine et de grandes dynasties halpular sont incontestablement
d’origine arabe » Parlant de la cohabitation communautaire, il
déclare « un citoyen arabe de Mauritanie doit aimer n’importe
quel halpular ou soninké ou ouolof mauritanien plus que tout
ressortissant de n’importe quel pays arabe. » Selon lui, sans
cette règle qui s’applique à tous, il sera impossible pour nous
d’envisager unanimement une seule alternative, celle de la
cohabitation.
Malheureusement dira-t-il, le débat politique
est en panne, suite à un renversement d’un ordre constitutionnel
rétabli durant une quinzaine de mois, après vingt ans de régime
d’exception. Lorsque la situation sociale est difficile, certains
courants de pensée et certains hommes politiques en profitent pour
lever des slogans aussi vides de sens que dangereux.
Même la
police politique des régimes défaillants cherche à susciter des
divisions afin d’absorber la détresse des populations en les
occupant à s’entredéchirer.
Prenant à contre-pieds les
souhaits d’un dirigeant politique qui demandait le changement du
nom du pays, sa devise et son hymne, l’ancien ministre de Taya
déclare « On a entendu ces derniers jours des idées saugrenues
évoquant un soi-disant besoin de changer le nom du pays, ou son
hymne, comme si cela pouvait améliorer les conditions de
cohabitation des ethnies en présence. Au contraire, de telles idées
peuvent provoquer des incompréhensions dangereuses, surtout en ce
moment où les pouvoirs publics accusent un déficit de légitimité
réel ou supposé. »
Selon lui d’autres personnes, à
défaut d’une bonne cohabitation évoquent la thèse de l’ordre
d’arrivée sur ce territoire des différentes ethnies.
Sur
ce volet, il affirme qu’aucun peuple n’est resté éternellement
dans son berceau et que les brassages se sont davantage intensifiés
au point qu’il n’est plus possible ni nécessaire de savoir qui
est devenu qui. D’autres encore, dira-t-il, pensent qu’il serait
possible de séparer les ethnies sans savoir sur quelle base.
Sur
ce volet, il précise que la séparation sur la base de la couleur
est impossible parce qu’une grande partie des Maures d’origine
arabe ou berbère est de couleur noire. « Les Chorfa de Néma, de
Oualata et de Mbout, les Litama et les Oulad Zeid de Fassala sont
plus noirs que les halaybé ou les Hebyabé. Certaines tribus maures
sont d’origine africaine et de grandes dynasties halpular sont
incontestablement d’origine arabe. »
Pourtant, il est
arrivé en 1991 pire qu’en 1989 !
Selon lui, on ne peut
trouver une alternative autre que la cohabitation sur des bases
durables, car aucune ethnie n’habite une zone en exclusivité. A
titre d’exemple, il cite les régions du Trarza, du Brakna, du
Gorgol et du Guidimagha où sont concentrées la majorité des
négro-mauritaniens. Selon lui, ces contrées sont également
habitées par des tribus maures qui y possèdent de vastes terres.
Dans les régions du Hodh El Gharbi et de l’Assaba où
habitent une majorité de Maures, il existe des communautés
négro-africaines, dira-t-il. Mais d’après lui, peu après la
naissance de l’Etat national, sont apparus des courants de pensée
ségrégationnistes qui ont eu pour nom le nationalisme arabe ou
panafricain.
Selon lui, les événements des années 1989,
1990 et 1991 ont été le corollaire de cette rivalité, puisque
l’Etat ne pouvait plus ou ne voulait plus incarner la diversité et
la pluralité du pays.
« Notre erreur commune, nous autres
démocrates, du moins ceux qui regardent la Mauritanie avec les deux
yeux, c’est de croire que ce qui est arrivé en 1989 ne pouvait
jamais arriver au pays de Souleymane Bal, d’Abdelkader Kane, Sidi
Abdoullah Ould Hadj Brahim, El Hadj Oumar Tall, El Hadj Mahmoud Ba.
Pourtant, il est arrivé en 1991 pire qu’en 1989 !"
Selon
lui, les institutions parlementaires devront peser l’impact des
lois, en amont, en ayant égard aux divers substrats culturels. «
C’est à cause de la négligence ou l’ignorance de ces substrats
respectifs que la loi foncière a été la source d’un conflit
sanglant qui aurait pu être évité. »
Synthèse de
Dialtabé
Le quotidien de Nouakchott
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