Marième
Mint Isselmou s’indigne de la non-assistance des esclaves libérés.
Elle
a été libérée de l’esclavage, mais Aichétou
Mint Mbareck ne
s’est pas encore complètement débarrassée des souvenirs de son
passé qui continue à s’écraser comme du plomb sur son cerveau.
La révélation de ce cas d’esclavage au mois d’octobre 2010
avait suscité de l’indignation chez les militants des droits de
l’Homme.
Selon
Marième Mint Isselmou,
présidente du Collectif
de Secours et d’Accueil pour les victimes d’Esclavage,
de Viols et de Traites en Mauritanie, la situation d’Aichétou
Mint Isselmou
témoigne de l’indifférence de l’Etat mauritanien vis-à-vis des
esclaves libérés mais aussi sa démission systématique face au
nombre grandissant de cas d’esclavage avérés, de viols et de
traites d’enfants et de personnes.
"Nous
nous attendions à un soutien sérieux et conséquent de l’Etat à
cette victime de l’esclavage et par de là elle à toutes les
victimes.Aujourd’hui, nous sommes déçues par le défilement des
pouvoirs publics comme si leur devoir ne leur dictait pas de facto de
voler au secours de cette victime de l’injustice",
a affirmé Marième
Mint Isselmou.
"S’il
est facile à un esclave de se rebeller contre le joug de
l’exploitation des maîtres, il n’est pas le cas pour les femmes
serviles. Le droit de cuissage auquel elles sont arbitrairement
soumises qui fait d’elles des mères à contrecœur, les condamne à
l’aliénation morale, à la dépendance sociale et économique pour
subvenir aux exigences quotidiennes de leur progéniture",
explique la présidente du Collectif
de Secours et d’Accueil pour les victimes d’Esclavage, de Viols
et de Traites en Mauritanie.
Au
mois de février 2010, le gouvernement avait lancé un programme
national de lutte contre les "séquelles"
de l’esclavage criminalisé par une loi adoptée en août 2007. Des
organisations de défense des droits de l’Homme avaient toutefois
exprimé leurs appréhensions quant à l’efficacité d’un tel
programme. Aujourd’hui, celles-ci haussent de plus en plus le ton
pour dénoncer la non-assistance par le pouvoir des esclaves
libérés.
Babacar
Baye Ndiaye pour Cridem
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