En
Mauritanie, les femmes nourries de force
«La
femme vaut la place qu'elle occupe dans le lit» : cet adage maure
prône l'obésité. En Mauritanie, la tradition veut que les
filles soient nourries et engraissées de force dès leur plus jeune
âge. Mais aujourd'hui, le gouvernement tente de changer les
mentalités et prévient des risques encourrus sur la santé . Là-bas,
l'embonpoint est un critère de beauté, de santé et de réussite
sociale, alors que les plus minces, considérées comme inférieures,
attirent l'opprobre sur leur famille. Ainsi,
pour ne pas être montrées du doigt, les familles engraissent
aujourd'hui leurs filles à coup de lait de chameau. Certaines
utiliseraient même des produits chimiques destinés aux animaux.
Quitte à les rendre malades. Et si elles refusent de manger,
elles sont punies à coups de bâton. En 2008, 38% des femmes
entre 15 et 49 ans ont été gavées de force et 70% disent ne pas le
regretter. La
plupart des femmes mauritaniennes souffre d'hypertension, de diabète
et de problèmes cardiaques. Vers 40 ans, elles ne peuvent même plus
bouger. Une
campagne d'information tente depuis quelques années d'enrayer cette
sinistre tradition. Selon une étude en 2007 de l'association
mauritanienne « Social Solidarity», seulement 7% des filles
seraient nourries de force en ville, contre 75% en campagne.
Aujourd'hui, de plus en plus de filles travaillent et vont
à l'école, et les séries télévisées venues du Liban impose un
nouveau critère de beauté: la minceur. LE
PARISIEN
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