Ces
sangsues qui sucent notre sang
Depuis
quelques jours, les dockers sont réprimés et bastonnés au cours de
scènes qui heurtent la conscience de toute personne digne d’être
qualifiée d’humain. Ces pauvres sont «
parqués »
à plat-ventre devant la Nouvelle Maison des Jeunes.
Et c’est
par cette force, cette manière de faire que les forces de l’ordre
et de la sécurité cherchent à protéger continuellement les
sangsues. Et invariablement, la Mauritanie
est prise en otage par ces ravisseurs imperturbablement bien assis.
Car le pouvoir c’est eux… La Mauritanie
continue d’être sous la coupe de gouvernants sans ambition et une
classe de riches dotée d’un solide esprit épicier.
Leur
individualisme primaire dans la recherche de leur seul bonheur et
leur insouciance ont fini d’installer la Mauritanie
dans les bas-fonds de la déchéance.
Ils ont bâti et
continueront à bâtir leurs empires financiers sur la vie de ces
travailleurs en loques, sans le moindre égard. Ils abusent des
muscles de ces pauvres hères jusqu’à leur dernier soupir. Les
dockers qui, aujourd’hui, constituent le punching-ball de nos
forces de répression, ne sont rien de plus aux yeux de nos chasseurs
d’argent que des machines à tout faire destinées à les enrichir.
La classe des riches commerçants s’est muée à travers
l’histoire récente du pays en véritables sangsues vivant sur le
dos des pauvres dockers et autres travailleurs de biceps, mais aussi
sur le labeur de notre peuple au désarroi. Et ils ont un allié de
poids : la police qui vient constamment à leur secours à chaque
fois que les pauvres diables, harassés de porter le faix et le poids
des sacs et de la bêtise d’autres hommes, essaient de crier leur
désespoir.
Alors, la police, estimant veiller sur la vie et
les biens des riches, sort sa panoplie et ne s’embarrasse pas de
scrupules pour réprimer sans relâche les pauvres citoyens qui
demandent à être payés pour le travail éreintant qu’ils
abattent à la force de leurs muscles.
Curieusement, nos
forces de l’ordre ne se soucient même pas des qu’en dira-t-on et
ne prennent même pas de précaution au temps de la globalisation et
du multimédia ; leurs faits et gestes pouvant se retrouver en un
clin d’œil devant les yeux du monde entier.
Qui dira à nos
« policiers »
que la roue de l’histoire tourne et qu’ils sont bien les
comptables des actes qu’ils posent ; qu’un jour ou l’autre il y
a risque qu’ils répondent des monstruosités qu’ils commettent ?
Qui leur dira que personne ne peut prédire le jour où la colère du
peuple peut s’abattre ; colère d’autant plus décuplée que la
solution qu’il réclame pour la résolution de ses problèmes ne
saurait être différée constamment ou mise sous boisseau ?
L’histoire enseigne que tôt ou tard ceux qui se sont
rendus coupables d’actes ignobles contre leurs peuples ont toujours
répondu devant l’histoire et devant la conscience collective. Que
les policiers et gardes prennent position devant les grands magasins
pour prévenir les actes de vandalisme est une chose, mais réprimer
d’une manière bestiale des citoyens qui revendiquent des droit est
un pas qu’il ne faut pas franchir.
Ce mouvement des dockers
de la ville était prévisible après une sensible amélioration des
conditions des dockers du Port Autonome. On savait presque tous qu’un
jour ou l’autre les dockers de la ville finiront par grogner pour
demander une juste rémunération des poids qu’ils portent. C’est
dire que tout pouvait et devait être mis à l’avant pour
désamorcer la bombe par la négociation au lieu de faire prévaloir
le langage des bombes lacrymogènes, de la matraque et des chaussures
«
Rangers ».
Et
le fait marquant – disons plutôt inquiétant – est que des
commerçants ont même été vus, arme à la main, intimider les
dockers dont l’un des torts c’est de refuser d’être suppléés
(supplantés ?) par des travailleurs étrangers ; des travailleurs
recrutés par des commerçants pour casser la grève des nationaux ;
des étrangers qui sont prêts à vendre leur force à un vil prix à
la place des dockers qui se sont rebellés contre l’insignifiant
prix du portage.
Il faut faire attention ; il faut se méfier
de ces vilaines et insidieuses méthodes qui, au lieu de remédier à
cette situation, créent au contraire toutes sortes de frustrations
et de ressentiment... Hélas, la bastonnade des dockers
manifestants nous rappelle qu’ici les pauvres ont très peu de
droits ; un paradoxe dans un pays dont le Président s’est fait
surnommer
« Le Président des pauvres » !
Malheureusement, en s’en prenant d’une si brutale façon aux
dockers, la «
police »
ne rend pas de fieffés services à
Mohamed Ould Abdel Aziz que
d’aucuns assimilera, à travers les forces répressives, comme le
protecteur des riches et des sangsues.
La perception devient,
dès lors, simple pour ne pas dire simpliste : aux dockers, aux
autres ouvriers (en un mot à la plèbe et au bas peuple) la matraque
et les sévices ; et aux riches et les aisés les services de l’Etat.
Une manière de faire comprendre que les Mauritaniens d’en haut
doivent continuellement se la couler douce, quand bien même leurs
richesses est généralement le fruit des fausses factures et des
impôts non payés. Alors que le petit peuple, lui, doit gémir sous
le poids de marchandises qui montent en flèche et les services de
base de plus en plus inaccessibles.
Mais que les pilleurs de
la République, les bandits en col blanc, les forces de l’ordre qui
ne se sentent fortes que devant les faibles sachent que, demain, ils
ne seront plus là ; ils passeront mais que la Mauritanie,
elle, demeurera.
Source
: La Nouvelle Expression
(Mauritanie)
L’éditorial
de La Nouvelle Expression : Abdel Aziz, est-ce le début de la fin ?
Un
coup d’Etat. Des appels téléphoniques. Il va bien et doit rentrer
dans quelques jours. Il est conscient et garde ses pleins pouvoirs.
Une transition consensuelle pour ouvrir une nouvelle page pour sortir
la Mauritanie
de cette crise…
Voilà, un peu, ce qui occupe le quotidien
du Mauritanien depuis la blessure du Président. C’est le coup du
sort. Le sort d’Abdel
Aziz depuis
ce tragique événement dont il a été victime le 13 octobre 2012.
Le Mauritanien hagard, cherche à comprendre. Comprendre le sort
d’Ould
Abdel Aziz,
leur puissant Président.
Un Président qui a concentré tous
les pouvoirs entre ses mains, dévaluant ainsi les attributs de tous
les démembrements de l’Etat. Par ce fait, la devanture du palais
présidentiel est transformée en un mur des lamentations. Tout
citoyen peut venir soumettre au palais son problème. Car il n’ya
que lui. Personne d’autres n’a apparemment compétence à faire
quoi que ce soit.
Le puissant Président a quitté la
Mauritanie sur
une civière après avoir reçu une balle en plein abdomen. Comme
quoi le malheur n’arrive pas qu’aux autres. Seul Allah est
puissant. Tout le reste est éphémère.
Aujourd’hui,
Abdel Aziz
souffre atrocement. Souffre du fait de la balle et surtout de
l’identité de l’auteur du tireur. Des interrogations fussent
partout, surtout après la sortie malheureuse de la Grande Muette
pour donner une identité au tireur. Mais le peuple a compris que
l’homme de l’armée ne peut être le tireur. Abdel
Aziz
le sait et sait aussi que le peuple sait qu’on lui cache quelque
chose.
Ce qu’on cache ne fait pas seulement mal au peuple
mais surtout à Abdel
Aziz.
On comprend facilement qu’avec ce qui lui est arrivé, il ne peut
l’admettre ni comprendre…
Du triste sort d’Abdel
Aziz
au fonctionnement de l’Etat mauritanien, le peuple se perd en
conjectures. Il ne sait plus où donner de la tête. Même si
nombreux sont ceux qui pensent que le Président des pauvres est
devenu de l’histoire ou son pouvoir est dans le râle de ses
derniers soupirs, et pensent aussi que cette fin proche du régime
d’Abdel
Aziz
constituera un bonheur pour la Mauritanie.
Abdel
Aziz n’est
pas la source du malheur mauritanien mais l’école qui l’a
produit. Son père spirituel, qui n’est autre que le mal nommé
Maaouya,
avait bien installé ses adeptes partout dans l’appareil et le
système. Et c’est ce système qui tient la Mauritanie
et le Mauritanien dans ses serres de condor.
La source du
malheur mauritanien est bien ce système, un système entretenu par
les officiers supérieurs de l’armée. Les désormais généraux de
l’armée sont les fondements du flétrissement du pays. Un pays
pillé, vandalisé et atrophié dans son existence.
Ces hommes
qui devront rendre compte un jour à la Mauritanie
ont
favorisé ici et là l’incivisme, l’insouciance et surtout la
division entre les citoyens d’un même et seul pays. La source de
la souffrance de la Mauritanie
est la génération de ces officiers supérieurs qui avaient mis en
place, avec Taya,
le népotisme et le racisme dans cette Mauritanie
trop fragile.
Ces hommes en uniformes et leur aile civile
constituent le système sur lequel s’appuie le pouvoir d’Abdel
Aziz,
tout comme il sera le pivot de n’importe quel autre Président qui
viendra prochainement. Telle est aussi, nous semble-t-il, la volonté
de la France
qui continue de tirer les ficelles ici. Abdel
Aziz,
le soldat de la
France
et des occidentaux, ne peut quitter le pouvoir sans leur
consentement. Si son absence du pays se prolonge et qu’il continue
de rester au contrôle c’est qu’il fait encore l’affaire de la
France qui est son soutien principal.
Le système qui a tiré
et tire la Mauritanie
vers le bas n’a jamais dérangé la France de la Droite ou de la
Gauche. Il est vrai que les pays n’ont pas d’amis : ils n’ont
que des intérêts. La Mauritanie
n’est pas encore un pays ; il n’est qu’un simple intérêt né
d’un capital que les uns et les autres fructifient au grand
détriment d’un peuple qui n’arrive pas encore à jouir de ses
pleins droits. A ce titre, le combat doit continuer. Un combat
réfléchi et pacifique pour une Mauritanie
juste
et démocratique.
Seidi
Moussa Camara
Quand
Biram éternue, le pouvoir s’enrhume
«
La Mauritanie, c’est 600.000 cas d’esclaves ! »,
dixit Biram Ould Dah
Ould Abeid
Deux
jours après cette conférence presse, une chasse aux éléments du
mouvement IRA est engagée par le pouvoir et une journée après
qu’IRA ait déclaré son intention d’aller à Inal pour devoir de
mémoire vis-à-vis des exécutés d’Inal, le pouvoir parle de
marquage des tombes des victimes du passif humanitaire. Des questions
qui ont grandement occupé la
Conférence
de presse organisée par IRA ce lundi 16 mai 2011. La population des
esclaves, l’unité nationale, le passif humanitaire et la situation
des réfugiés, IRA persiste et signe qu’il entend mener un combat
sur tous les fronts contre ces maux transversaux de la société
mauritanienne.
«La
Mauritanie compte un peu plus de 600.000 cas d’esclaves en grande
majorité des femmes et des enfants » dixit BIRAM OULD DAH OU O
ABEID PRESIDENT IRA.
C’est
lors d’une sortie devant la presse, des sympathisants et des
nombreux militants abolitionnistes à l’Hôtel Mercure de
Nouakchott de (Mauritanie). Au menu de cette joute oratoire de IRA et
ses amis : les terres de la Vallée, le passif humanitaire et
l’esclavage. Avec un Biram et son verbe incisif en rupture totale
avec le discours de nos contemporains, le terrain des sympathisants
s’élargit de jour en jour. Dans une salle archicomble, la présence
de figures historiques de la marche du pays a été constatée
notamment l’ambassadeur Mohamed Said Ould Hamody (ancien Président
de la Commission Nationale des Droits de l’Homme - CNDH), le
président du parti PLEJ, Ba Mamadou Alassane et beaucoup d’autres
symboles. Dr Outouman Soumaré prendra la parole pour déclarer
solennellement son adhésion au combat de IRA qu’il considère
juste, non violent et sans concession. En réponse aux questions
des journalistes qui n’ont pas pu se faire de place dans une salle
pleine à craquer, Biram soutient que l’unité nationale est la
résultante de son combat mais il y a des préalables à cet idéal.
Ould Abeid dira que ce bien être souhaité de tous ne peut rimer
avec esclavage, exclusion, racisme, injustice, insouciance et
expropriation des terres culturales des populations de la Vallée qui
sont en cours dans ce pays. C’est seulement après la prise en
charge par les décideurs de ces questions de nature à réconcilier
les fils de ce pays tant meurtri pour une issue juste qu’on peut
penser à parler d’unité nationale. Sans cela les bases de toute
unité seront faussées. Biram comme Aminetou Mint Ely diront qu’ils
continueront à défendre les victimes des douloureux événements de
l’histoire récente de la Mauritanie car, soutient Biram, on a des
devoirs vis-à-vis des morts. Le président d’IRA soutient que tant
que justice n’est pas faite autour de la question de l’esclavage
et celle de génocide dont a été victime la communauté
negro-africaine on ne peut parler d’unité nationales. Et Biram
d’ajouter que les actions des pseudo-victimes et leurs soutiens
militants
alimentaires ne leur feront pas reculer car les véritables victimes
sont ces applaudisseurs qui ont perdu leur foi voire leurs âmes. Le
président d’IRA et ses amis diront que contre l’esclavage pas de
concession et ils promettent des journées internationales des
mémoires et des souvenirs pour les exécutés d’Inal (28 noirs
mauritaniens) dans la nuit du 27 au 28 novembre 1991. Un peu moins de
24 heures après cette déclaration d’IRA les pouvoirs publics qui
trainaient leurs pieds pour cette question déclarent, pour bientôt,
le démarrage des marquages des tombes des victimes de ces douloureux
et sombres événements. Si IRA a été longtemps diabolisé,
aujourd’hui cette organisation de la nouvelle génération des
militants des droits de l’homme prend de l’envol. Après
l’allégeance des figures historiques de ce pays, des partis
politiques, du regroupement des dockers, IRA enregistre chaque jour
des sympathisants et déploie son combat sur plusieurs fronts des
droits de l’homme. Ce combat ne se fait pas sans anicroches car 3
jours après cette conférence, deux militants du mouvement ont été
interpellés pendant quelques heures.
Thillo
Dia Source :
Nouvelle Expression
Site :
http://sahelinfo.info/
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