Mauritanie :
de la température politiquement volcanique à la tension socialement
L'éruption du volcan, dont
nous avions régulièrement décrit ici l'évolution progressive, semble prendre
des allures beaucoup plus complexes, que celles qui ont joué jusqu'à cette
date, réduites à des conflits purement d'ordre politique.
En effet, aux côtés de cette menace politique, surgissent d'autres intempéries
dont le séisme social, le cyclone sectaire et la tempête du nomadisme
politique, caractérisée en ces derniers jours d'implantation du parti au
pouvoir par un exode sans précédent des autres partis non appartenant à la
majorité, vers l'Upr, considérée le sésame incontournable de toutes les
largesses du pouvoir.
Devant ces nouveaux rebondissements, la confrontation politique habituelle
entre le pouvoir et l'opposition prend un sérieux recul, qui aurait été bien
accueilli, s'il n'a pas été accompagné de la résurgence d'autres problèmes plus
complexes et plus difficiles à maitriser, étant donné qu'ils portent sur des richesses
économiques considérables capables de rehausser le train de vie infernal des
ouvriers et de refouler le spectre de la crise alimentaire qui sévit et qui
n'épargne ni le bétail, ni les citoyens, ni non plus les enfants.
Justement, à propos de cette crise alimentaire qui mobilise les institutions
internationales, la Mauritanie passera un trimestre (mai, juin, juillet)
difficile, en raison de la recrudescence des mendiants délaissés par leurs
familles, négligés par les personnes de bonne volonté et oubliés par le
gouvernement.
Chose paradoxale pour un pouvoir qui a mis en place deux grands commissariats
pour assurer la sécurité alimentaire, mais également humanitaire, dirigés par
Ould Mohamedou et Ould Dadda, qui, selon certaines rumeurs, utiliseraient leurs
moyens à des fins plus politiques que "vocationnelles".
Pour mieux cerner l'ampleur de la crise, notons que la Mauritanie importe les
deux tiers de sa consommation et le risque est déjà très grand de voir les
aides alimentaires déjà mobilisées par l'Arabie Saoudite et les Etats-Unis
prendre des sentiers obscurs, vers les troupeaux des pontes de l'Etat, au lieu
d'être distribuées aux pauvres, là où ils se trouvent sur toute l'étendue du
territoire national.
Le gouvernement a déjà fait une évaluation des besoins alimentaires, en
demandant une enveloppe de plus 10 millions de dollars pour faire face à cette
crise alimentaire.
D'ailleurs, le fait de trouver le nom de la Mauritanie dans la liste des pays
pour lesquels la communauté internationale demande des aides urgentes pour
faire face au spectre de la famine, suffit à lui seul pour comprendre que la
Mauritanie ne passe par ses meilleurs moments.
Côté pouvoir, le silence politique ne semble pas vouloir dire observer une
trêve générale. Au contraire, il s'agit pour le régime de poursuivre les
nominations arbitraires, particulièrement celles qui peuvent permettre de faire
des dosages suffisants pour écarter toute velléité communautaire ou raciste
contre les autorités.
En effet, après la nomination de Me Sghair aux commandes du Conseil
Constitutionnel, c'est l'ancien ministre Ould Zahav qui se voit nommé
ambassadeur ; après une longue traversée du désert, un refus d'accréditation de
la part des saoudiens... Après Ould Boilil, l'ancien compagnon de Hamidou Kane
à la dernière consultation électorale se voit gratifier pour rôle de subversion
politique.
Autant dire que le contre-courant du mouvement de l'Ira du militant
antiesclavagiste et défenseur des droits de l'homme Biram Ould Dah Ould Abeid,
fonctionne bien pour les autorités, alors que pour les assoiffés de la justice
sociale, ce n'est que de la poudre aux yeux.
Non loin de là, tout se prépare pour un bon démarrage de la prochaine session
parlementaire, avec des promesses d'accrochages oraux très violents entre les
députés de la majorité et ceux de l'opposition.
A ce titre, les assises de lundi prochain, seront peut être déterminantes pour
la gauche pour critiquer haut et fort sur la gestion scabreuse du pays sur tous
les plans politique, économique, sociale et sécuritaire.
Nouakchott qui vient de se faire signifier un niet à sa candidature de siéger
au Conseil des Droits de l'Homme de l'Onu, pour ses défauts pluralistes,
n'arrive pas encore à séduire les bailleurs de fonds, alors que le rendez-vous
fatidique de Bruxelles approche.
A propos du parti Etat, l'Upr, dont l'implantation suscite plus de surprises
avec des unités aux effectifs supérieurs à ceux des inscrits des dernières
élections, ainsi que des affrontements entre proches, pour des questions de
domination en termes de cellules rassemblées comme autrefois avec Taya, c'est
aussi l'implosion. C'est malheureusement le cas de Yaghref et d'autres
localités du pays, où le conflit entre fractions ennemies a été étouffé pour
éviter une humiliation grandissante à l'Upr.
Toujours dans ce cadre, le nomadisme politique s'annonce massif aux dernières
heures de l'implantation de l'Upr, auquel vient de se rallier, avec fanfares et
trompettes le député Lalla Mint Hassena, la maire de Tevragh Zeina, Fatimetou
mint Abdel Maleck et 30 autres personnalités.
Le MPR de Kane Hamidou Baba fait lui aussi des arrivées, même si l'heure du sur
plein réalisé par l'Upr est loin d'être acquise.
Non loin de cette transhumance politique, l'ancien ministre et argentier Zeine
Ould Zeidane s'apprête à hisser la cote de popularité de Adil Bis (fusion adil,
alternative, RPM), ce qui rend encore le conglomérat politique très épars et
impuissant de déboucher sur une visibilité réelle de l'échiquier politique
national.
Cherchant à tout prix à ne pas faire les frais de ce stupide volcan politique,
le Regroupement des victimes des événements de 1989 (REVE), limite quant à lui
son combat politique à ses doléances premières, sans la satisfaction
desquelles, la politique n'est qu'une comédie à laquelle il faut éviter de s' y
prendre pour ne pas se mordre les doigts au point d'arrivée.
REVE lance ainsi une campagne nationale de sensibilisation destinée à demander
le règlement global et définitif de tous les problèmes nés des déportations de
Mauritaniens vers le Sénégal.
Le plus inquiétant encore, ce sont les derniers développements qui font passer
les larves du volcan de leur tiédeur politique à leur moiteur sociale, avec ces
affrontements violents survenus ces derniers jours entre les dockers et les
forces de l'ordre, qui se sont soldés par des arrestations de dizaines
d'ouvriers.
Et dire que tout ce portrait politico-socioéconomique n'est pas volcanique,
c'est vraiment jouer la politique de l'autruche. ( à suivre)
Ahmed Ould Bettar
http://www.foexgood.com/2010/05/de-la-temperature-politiquement.html
Réaction n°1
La Mauritanie est
esclavagiste, discriminatoire et archaïque !
Si nous autres militants et exécuteurs de l’Initiative de la Résurgence
du mouvement abolitionniste de l’esclavage en Mauritanie ne sommes pas trop
d’accord avec les discours de volcan de Bettar Ahlmed, c’est parce que nous
avons raison de penser que celui-ci ne descend pas jusqu’à la terre ferme de la
vérité ! Jusqu’à la terre ferme du vécu de l’esclavage et l’apartheid dont
les maures sont responsables, sans différenciation de leur position analytique
et pratique, quelque pertinent que soit leur analyse des faits politiques en
haut lieu des alliances et recompositions de l’échiquier des partisans
esclavagistes et non esclavagistes, nous supposons que dans leur majorité ou
leur exclusivité les maures ont goûté à la saveur de la domination raciale et
se complaisent à la facilité de la vie par le partage des richesses nationales
qui exclut tout ce qui est Noir et méritant de partager le bien commun qui ne
revient qu’aux maures et à eux seuls ! Mais nous comprenons que leur
stratégie ne menait pas à la liberté du peuple et son autodétermination, en
Mauritanie la stratégie des prises de position et de sa représentation au
niveau législatif et parlementaire ramènent le peuple à plus d’esclavage et
d’apartheid pour les facteurs déterminants de races Noir et berbère ou
barbares.
La Mauritanie est archaïque de par son système fondateur et
déterminant, foncièrement esclavagiste,
mécréante, judéo-chrétien et raciste !
Le Japon est moderne. Pourquoi ? Parce que les députés et
parlementaires qui, de par leur positionnement, pourraient changer la
configuration bêtement esclavagiste comme le système au pouvoir depuis mille
ans n’en ont aucune envie ! Le parti au pouvoir au Japon, est PLD est
tombé après 50 ans de règne puisque des députés transfuges de son système ont
jugé, à une certaine étape de leur histoire de ne plus s’aligner sur le système
des shogunats et daimyos, les anciens nobles et guerriers samouraïs qui
dominaient l’ensemble de la vie au détriment des esclaves et bases classes,
alors qu’en Mauritanie, les opposants au sein de la fronde particulièrement
maure, ont juré de s’aligner infiniment sur le système esclavagiste maure.
Pourquoi ? Puisque le système esclavagiste maure au Pouvoir rime avec
le système esclavagiste de l’opposition. Voilà par où il faut prendre le taureau
par les cornes ! Voilà par où il faut prendre le système esclavagiste par
sa véritable identité ! Voilà pourquoi, nous autres nègres de la
République de quatre-vingt-dix pour cent de Noirs contre dix pour cents de
barbares et berbères, ne sommes pas d’accord avec les discours de volcan qui ne
nous ramènent pas au fondement du système esclavagiste et d’apartheid de la
Mauritanie. Le discours de Bettar est contestable de rééquilibrer les positions
Etat/opposition, toutefois les discours de Betar Ahmed sont suspendus dans le
ciel d’une confrontation politique de fantaisiste, et de poésie qui ne
craignent pas Dieu, et qui se moquent quelque peu de la vérité et de la réalité
de l’esclavage et apartheid exercé par les beïdanes. Reviens-nous, dirions-nous
Betttar sur la réalité vécue de nos compatriotes Noirs de la Mauritanie, de la
misère des Noirs pour la raison seule et suffisante d’être Nègre de la
République !
Réaction n°2
Sujet : Centre
du Volcan : la dichotomie raciale
En matière de volcan, les fondements sont plus pernicieux
que ces manifestations politiques au niveau de « la confrontation
politique habituelle » comme vous l’écrivez à juste titre. Il y a des
remous qui opposent, créent des oppositions plus tranchées.
1. Opposition
citoyenne contre l’injustice institutionnelle du deux poids deux mesures, nous
entendons les catégories noires victimes de l’injustice historique contre la
catégorie arabo-bèrbère ; l’évocation des revendications du REVE/89 ;
et du débrayage des dockers participent de revendications plus profondes en ce
qu’elles remettent en cause le sort, unilatéral des esclaves et des autres Noirs.
Il est symptomatique que ces deux sommations qui mettent l’Etat face à sa
responsabilité historique par les crimes qui frappent les déportés Noirs tous,
et responsabilité actuelle de l’Etat par le sort des dockers essentiellement
esclaves, Harratine, ces revendications ne soient pas traitées à la juste
dimension de leur origine et leur portée. Tel est le vortex et le centre du
volcan.
2. « L'éruption
du volcan », du côté de l’opposition, n’a jamais été d’ordre politique au
sens d’une confrontation qui ramène à l’application réglementaire des textes
juridiques et législatifs au niveau et au profit de l’ensemble des citoyens de
la Mauritanie. La constitution, l’Etat s’assoit dessus en ne discutant
l’opération de ses articles quant à la justesse de leur application sur des
questions aussi dangereuses que le privilège criminel de la franche berbère, il
y a donc une confusion inextricable de conflits sciemment entretenus.
3. Nous
expérimentons par la manifestation de l’IRA- Mauritanie une descente aux enfers
dans le volcan beïdane dont les fumées étouffent depuis toujours la couche
noire de ce pays. Jusqu’à cette date aucune organisation n’a assailli le
système jusqu’à son retranchement mystificateur d’arbitraire pour s’enquérir du
processus d'éruption du volcan, « dont nous avions régulièrement décrit
ici l'évolution progressive », - en oubliant sa fondation
religio-séculier.
« En effet, aux côtés de cette menace politique, surgissent d'autres
intempéries dont le séisme social, le cyclone sectaire et la tempête du nomadisme
politique, caractérisée en ces derniers jours d'implantation du parti au
pouvoir par un exode sans précédent des autres partis non appartenant à la
majorité, vers l'Upr, considérée le sésame incontournable de toutes les
largesses du pouvoir. »
Autant dire que le contre-courant étatique envers et contre l'Initiative de
Résurgence du mouvement Abolitionniste de Biram Ould Dah Ould Abeid, fonctionne
mal pour les autorités, en remettant au premier plan le fondement esclavagiste
du système que les assoiffés de justice sociale ne veulent plus abandonner au
bon vouloir des esclavagistes endurcis maures. De là, les discours volcaniques
deviennent de la poudre aux yeux, en subversif de la non remise en cause de la
junte BEÏDANE, discours fait pour marcher contre l’Initiative de résurgence du
mouvement abolitionniste, la seule opposition qui vaille le titre d’opposition.
Voilà donc le centre du Volcan que vous tentez d’escamoter et d’élider en
discours de volcan lui-même subversif.
4. Tel est le vrai
volcan, sa vraie nature est une dichotomie de la population mauritanienne en
justiciables et non justiciables, le rebut Noir par rapport à l’élu
arabo-bérbère. En ce sens les discours de volcans, quoique nécessaires dans la
contextualisation de la politique politicienne, noie le poisson de la vraie
nature de la société où nous vivons.
5. En matière de
volcan, les discours de volcan ne sont pas les plus salvateurs en lieu et
place de la panacée de sa violence qui l’exterminera par elle-même, à force de
violence
Au niveau administratif et institutionnel : pareil
écart de traitement entre les races noire et blanche ; exemple :
recrutement dans l’armée et promotion des criminels de guerre dont nous avions
régulièrement décrit ici l'évolution progressive, « semble prendre des allures
beaucoup plus complexes, que celles qui ont joué jusqu'à cette date, réduites à
des conflits purement d'ordre politique. »
« la résurgence d'autres problèmes plus complexes et plus difficiles
à maîtriser, étant donné qu'ils portent sur des richesses économiques
considérables capables de rehausser le train de vie infernal des ouvriers et de
refouler le spectre de la crise alimentaire qui sévit et qui n'épargne ni le
bétail, ni les citoyens, ni non plus les enfants. » Ces problèmes ne
resurgissent pas, ils sont constitutifs de la vie de tous les jours de milliers
de Mauritaniens.
sidna brahim
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