Les contours actuels de la Mauritanie ont été définis par l’ancienne
puissance coloniale. Comme partout ailleurs, celle-ci a rassemblé des
communautés nationales qui, tout en partageant beaucoup de choses en commun
avaient parfois des spécificités qui, si elles ne sont pas prises en charge
peuvent apparaître comme des sources de fictions et d’instabilité.
En vérité, le problème de la Mauritanie n’est pas à rechercher dans son
économie ou dans la forme de ces institutions. La maladie du pays est
congénitale. La Mauritanie est l’héritage d’un système esclavagiste sur
lequel est venu se greffer un mode de gestion tribal d’exclusion de
communautés entières au profit d’une seule entité dont les différentes
composantes sont en perpétuel conflit pour le contrôle du pouvoir.
La parenthèse militaire très longue déjà, a été facilitée par l’entrée du
pays dans la guerre du Sahara, une malchance dont la Mauritanie aurait pu se
passer, mais celle-ci n’avait fait que distraire un temps, les antagonismes
raciaux qui avaient déjà pointés dès février 1966.
Les mauritaniens sont surtout punis parce qu’ils ne veulent pas
appliquer réellement les préceptes de leur religion qu’ils prétendent mettre
au dessus de tout. A 100% musulman et ayant baptisé leur pays en République
Islamique, ils n’ont pas réglé par l’Islam leurs contradictions internes en
faisant que chaque mauritanien, se sente libre, n’étant esclave que d’ALLAH,
et était bien chez lui.
Si chaque mauritanien, voulait pour son prochain, ce qu’il voulait pour
lui-même, si chaque mauritanien considérait qu’aucun être humain ne peut être
supérieur à un autre que par la foi en ALLAH, si chaque mauritanien
respectait le sang, la dignité et les biens de l’autre comme sacrés, si chaque
mauritanien se gardait de détourner les biens collectifs à ses fins propres
et enfin si l’Etat se donnait comme objectif de faire appliquer les
prescriptions que voici, on n’en serait pas là où on est aujourd’hui. Nous
récoltons ce que nous avons semé.
Aujourd’hui, on veut appeler la Démocratie au secours... Mais celle-ci ne
tombe du ciel. La démocratie telle qu’elle est pratiquée ailleurs dans les
pays développés a été méritée par les peuples de ces pays. Mais le système
édicté par ALLAH est meilleur que cette démocratie qui permet à la majorité
d’opprimer la minorité par le suffrage universel si les problèmes que j’ai
évoqués plus haut ne sont pas réglés à l’avance.
En Mauritanie, les militaires continueront à régenter le pays tant que les
hommes politiques qui prétendent parler au nom des populations seront dominés
par l’opportunisme, l’inconséquence et la fuite devant leur responsabilité.
Ces militaires ne quitteront réellement le pouvoir que lorsque toutes les
communautés du pays se sentiront solidaires pour un même destin et pour
lequel ils seront tous prêts à faire le sacrifice suprême.
Les richesses fabuleuses du pays, que trois millions de mauritaniens trouvent
du mal à se partager équitablement sur une superficie de 1 millions de Km2,
sont toujours là. «Le mouton mort dans le désert» de Horma Ould bebana
n’a peut-être pas fini de faire la fête des chacals.
Ibrahima Moctar Sarr
Président de l’AJD/MR
source :
AJD / MR
Tiré de
cridem.org
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