IL
NOUS FAUT UNE LIGUE ISLAMIQUE POUR LE MONDE NOIR.
Cet article intitulé «
La Ligue Islamique pour le Monde Noir » a plu, comme il a aussi
dérangé, ce qui est tout à fait normal. Dans la vie on ne peut pas
satisfaire tout le monde. Par contre mon objectif n’est autre
que de susciter le débat et contribuer à l’élaboration de modes
de vie plus adaptés à nos peuples musulmans et non musulmans qui
vivent ensemble dans nos pays que différentes invasions n’ont pas
épargné et qui obligatoirement doivent cohabiter dans le respect
mutuel des spécificités de chacun. Dans souratou Bagara, ayat 185
on nous dit «Le bon Dieu veut de vous la souplesse, il ne veut pas
de vous la dureté» donc, un Islam violent n’est pas celui de
Dieu.
Je suis sûr de ne pas détenir toute la vérité mais,
aussi certain de ne pas avoir tout faux. Notre légendaire Amadou
Hampaté BA dit « Ma vérité n’est pas la vérité, ta vérité
n’est pas la vérité. La vérité se trouve entre nos deux vérités
». Donc, cherchons la vérité ensemble par ces débats. Un proverbe
Pulaar (Fulfulde) dit « So hunuko haalaani goonga ko gaza vuri zum »
: un cul est meilleur qu’une bouche qui ne dit pas la vérité.
Cela veut dire que je souhaite dépassionner le débat mais, que
l’on n’attende pas de moi de tourner autour du pot.
Dans
les commentaires sur les sites comme Boolumbal, Ocvidh, Haratine,
Seneweb, et d’autres, ces sites que je remercie infiniment d’avoir
permis ce débat, j’ai eu des félicitations qui m’ont surpris,
parce que j’attendais plus des attaques que des compliments. J’ai
aussi été insulté et traité d’anti islam, c’est normal et
tout à fait normal par ce que je me suis exposé, chose que je fais
depuis 38 ans. Comme j’ai eu la chance de vivre plus longtemps
après mes maitres à penser sur ce combat, j’ai le devoir de faire
vite avant de connaitre les mêmes sorts qu’eux : je veux nommer
Tafsirou Djigo, tué en prison à Walata et Aboubakri Kalidou, radié
et clochardisé dans son propre pays, la Mauritanie. Pourtant, ils
furent les meilleurs et les premiers arabisants de ce pays mais ils
étaient noirs, victimes de la couleur de leur peau. Quoi qu’il
m’arrive c’est le prix du combat et les peuples africains valent
plus que ma vie. D’ailleurs, « les morts ne sont pas morts » pour
citer Birago Diop.
Avant toute chose, je voudrais rectifier
que je ne suis pas historien de formation, même si c’est une
discipline que j’aime et que j’ai la chance de côtoyer
l’historien Ibrahima Abou SALL lequel a mis à ma disposition sa
bibliothèque, je lui en remercie.
Certains commentaires ne
m’ont pas laissé indifférent : Sur Boolumbal, MHADY « il ne
faut pas que la haine et le complexe d’Arabe (…) sortir de
l’Islam.» Je pratique ma religion convenablement. Je suis
tijjani, oumarien. Je lis chaque matin à l’aube mes deux hizib, ce
qui fait que chaque mois, je lis le Coran en entier. Pour moi, le
Coran, c’est avant tout une question de foi inculquée dès le bas
âge, puis devenu un support pour perpétuer le rapport que j’ai
avec mon père qui fut mon maitre coranique ; c’est aussi une
discipline familiale. Néanmoins merci pour les conseils que vous
m’avez donnés et là nous sommes d’accord. La où nous ne
sommes pas d’accord, c’est : « tu as la haine contre les
Arabes.» Je n’ai pas de haine contre les Arabes et je ne peux pas
en avoir non plus:
1) Parce que ce sont mes compatriotes,
qu’on le veuille ou non, nous vivrons et mourrons ensemble ; il est
même possible que le même cimetière soit notre dernière demeure.
2) On m’a appris chez moi au Fuuta Tooro, qu’un être humain
ne doit pas haïr un autre être humain. En Pulaar, la langue Peul
qui est la mienne, on dit «nevvo anyataa nezzo govvo», un être ne
doit pas haïr un autre. 3) Même si j’ai vécu le racisme dans
le monde arabe, j’ai aussi de très beaux souvenirs de là-bas et
je dois à cette partie du monde une part de ma formation
scientifique.
4) Je suis le fils d’un marabout coranique,
mon père Thierno Sileymani BAH fut l’un des premiers ijaziers du
Coran dans tout Halayve, au Fuuta Tooro, la région que le système
beïdane appelle actuellement BARKNA pour tuer notre passé africain.
Mon père est le deuxième diplômé de la célèbre école coranique
de Thierno Demmba Jaawando de Mboumba Law au Sénégal en 1950. De
1950 à sa mort en 2003, il a enseigné le coran et dirigé une
mosquée dont il était à l’origine de la construction aux années
1970-80 à Boggee Dow. Si vous êtes en Mauritanie allez faire un
tour chez moi à Boggee, vous verrez son duzal, ma première école.
5) Enfin, je suis le descendant de deux jihadistes oumariens;
Mammadu Sammba Ummu, le père de mon père, qui est revenu à Demette
à la suite de la défaite oumarienne au Mali actuel. Je suis aussi
l’arrière petit fils d’Aliou Ndiaye DIA qui est le père
d’Abdrahmani DIA, qui est le père de ma mère, revenu dans les
mêmes conditions que mon grand père paternel. Vous voyez MHADY,
je ne peux pas vous haïr, mais je n’accepte pas non plus que l’on
passe par la religion musulmane pour me coloniser ou me dominer
psychologiquement et culturellement ; mon passé africain, fuutankais
et Kalajjo est là pour me le rappeler à chaque instant : un bon
musulman, fier d’être africain.
Venons-en au point le plus
important sur lequel vous êtes revenu deux fois, à savoir les aides
des pays arabes envers les pays africains ; des aides selon vous
grâce auxquelles les pays africains ne sont pas tombés dans des
guerres, lorsque mes maitres européens et américains m’ont laissé
et vous finissez par me dire que je ne connais pas l’histoire.
Premièrement : si les pays arabes ont des moyens pour aider les
Africains à ne pas tomber dans des guerres, ils auront mieux fait de
s’entraider eux-mêmes pour ne pas les vivre.
Deuxièmement
: au début de l’Islam, l’année de naissance de notre prophète
Mohamed Salallahou aleyhi wa salam, cette année s’appelle dans
l’histoire islamique Aamul fiili (l’année des éléphants).
Pourquoi Aamul fiili ? Parce que le roi d’Ethiopie de l’époque
ABRAHATA, avait envoyé des guerriers qui montaient des éléphants.
Ils étaient venus pour détruire la Kaaba. Cela veut dire que les
africains étaient puissants avant l’Islam. C’est Allah pour
sauver la Kaaba et les Arabes qui a envoyé des nuées d’oiseaux
qui jetaient sur ces cavaliers des pierres venant de l’enfer
Sijjil, ces pierres qui ont broyé ces hommes comme des restes des
cannes. D’où le verset souratoul fiili, nommé (alam tara kayfa).
Ce qui témoigne que la civilisation africaine noire est très
ancienne avec à la clé une attestation de ce verset du livre saint,
le Coran. C’est ce même royaume africain qui a accueilli le
premier hijra avant celui de Médine, les premiers exilés de
l’Islam. Ces chrétiens noirs n’ont pas vu que ces exilés
n’étaient ni noirs, ni chrétiens, ils ont vu seulement que
c’était des humains et qu’il fallait les sauver. De ce fait, 100
hommes et 17 femmes qui fuyaient la Mecque ont été accueillis, ce
fut le premier Hijra avant celui du Madinatoul Mounawwara. Donc,
ce sont des Noirs qui ont aidé l’Islam et les arabes avant tout.
Cf : Ben Abd Assalam, Tarikhoul Islam, 1984-1405 Casablanca, Page 27.
L’ouvrage est en arabe, donc, il faut connaitre albadala, wal
haal, baadal faaili, wal mafouli. Bi jarril faaili, wal mafouli !
Nous reviendrons un jour sur la coopération entre l’Afrique noire
et le monde arabe. Les pays africains étaient des pays de droit
de l’homme 1100 ans environ avant la Déclaration Universelle des
Droits de l’Homme de 1789 en France. Ces pays de Nègres pour
parler SENGHOR, DAMAS, et CESAIRE étaient aussi laïques en
acceptant d’accueillir les autres et les laisser vivre comme ils
voulaient. C’est justement cette culture laïque et naturelle chez
les Noirs qui a permis beaucoup d’installations en Afrique. Ce
qui corrobore les propos de notre aîné Mohamed Yahya Ould Ciré, le
25 septembre 2006 lors de sa soutenance : « L’abolition de
l’esclavage en Mauritanie et les difficultés de son application »,
Thèse de Sciences Politiques à l’Université de Paris II Les
Arabes dans leur pénétration en Afrique ont introduit l’esclavage
là où il n’était pas. Et là où il était, ils l’ont aggravé.
Par ailleurs, le rôle de Bilal radiya Allah anhu dans
l’Islam, sa fidélité inébranlable au prophète malgré les
déboires qu’il a connus pour l’Islam, montre aussi que les
Noirs, dès le début de l’Islam, se sont impliqués. Mais, 1434
années après, Bilal s’appelle toujours chez les Arabes abdan
habassiyyan. (Esclave éthiopien), bi fathil kalimatayni. C’est
le Coran écrit en langue arabe et l’histoire de l’Islam, écrit
en langue arabe par un arabe qui vous parle, ce n’est pas
«l’esclave des Européens et des Américains» que vous avez
interpellé. Et à ce titre, vous devez faire un petit effort de
compréhension et vous demander pourquoi je préfère vivre
l’esclavage de « mes maitres » en Europe ou aux Etats-Unis que ma
liberté dans notre pays la Mauritanie. Comme dans votre
éducation tout Noir est un esclave, vous n’avez pas pu rater
l’occasion de me le rappeler.
D’ailleurs, Imamou Al
zawahari, le second de BEN Laden a récemment traité Barak Obama
d’esclave, c’est culturel chez vous. Donc, si toutes ces
grandes personnalités sont comptabilisés parmi les esclaves chez
les Arabes parce qu’ils sont noirs, moi Sayku Umar BAH je dois
m’habituer d’autant plus que je l’entends depuis 33 ans, date
de mon arrivée en Lybie. C’est tout l’intérêt d’enseigner
l’histoire des peuples telle qu’elle est et non en créer
d’autres de toutes pièces comme celle forgée par le système
beïdane.
Pour finir avec vos questions, vous dites qu’on
ne sera jamais un pays laïc. Donc, vous ne croyez pas à Allah
qui dit dans son livre saint au souratou HOUD, verset 118 « S’il
voulait ton Dieu, il aurait fait tout le monde un seule peuple »,
donc, c’est lui-même qui veut cette différence. Ne pas le
respecter est pour moi non obéissance à Allah. Toujours dans
souratou HOUD, verset 107 il dit « ton Dieu fait ce qu’il veut »,
ça veut dire que Dieu a voulu qu’on soit différent ça doit être
respecté. En plus de ça, les démocrates arabes qui manifestent
aujourd’hui en Tunisie et en Egypte n’ont pas le même avis que
vous, je pense que vous ne savez pas la vraie signification de ce mot
qui veut dire vivre ensemble avec nos différences.
Monsieur
Sy Salah Eddine, a fini son commentaire sur Boolumbal « Nous sommes
tous musulmans, ne suivez pas mon ami Cheikh Oumar ». Et
pourtant il dit «Alarabou assadou koufran». Prières de bien
vouloir compléter et traduire cet ayat pour que les internautes
puissent comprendre l’incohérence des propos avancés. Cet
ayat 98 est dans souratou Tawbati. Il continue : « Nous sommes
tous frères, nous ne devons pas nous diviser, même ceux qui nous
mal traitent sont des frères ». Libre à vous de choisir ces
frères, les miens sont les pauvres maliens à qui les mains ont été
coupées, lesquelles mains ne sont ni les tiennes ni celles de tes
proches. Si ces gens- là sont tes frères, dis leur d’arrêter.
Notre différence fondamentale est que moi, je ne suis pas
psychologiquement colonisé. Notre Prophète dit « qouloul haqqa,
walam kaana murran » « dites la vérité, même si elle est amère
». J’aurais aussi voulu que vous proposassiez quelque chose au
lieu de dire aux Africains mal menés, humiliés de rester inertes.
Moi je propose encore : UNE LIGUE ISLAMIQUE POUR LE MONDE NOIR
avec un diagnostic partagé par l’ensemble des pays qui veulent y
adhérer, une réflexion approfondie sur les contenus des programmes
qui doivent servir à une cohabitation pacifique respectueuse de tout
un chacun
Un autre intervenant sur seneweb dit être
tellement choqué de ce qui se passe à la mosquée de Paris qu’il
n’y va plus. Et pourtant cette mosquée lui appartient comme
pour tout musulman. Pour l’Histoire, cette mosquée est dédiée
aux grands Tirailleurs de la première guerre mondiale par l’Etat
Français au lendemain de la bataille de Verdun. D’ailleurs, le
premier imam nommé officiellement par la France en 1926 est notre
grand érudit Fuutanke, Cheikh Moussa Camara de Ganguel Sénégal qui
n’a jamais siégé. On imagine pourquoi. Comme actuellement
tout est politisé, on fait comprendre aux gens que c’est une
mosquée algérienne. Cher internaute, une mosquée dans laquelle
on ne parle pas de Dieu, n’est plus une mosquée. Dans Souratou
Jinni verset 18 « les mosquées sont à Dieu, il ne faut pas y
appeler un autre Dieu » Donc, une mosquée où on prêche autre
chose que le Coran et la sounna n’en est pas une.
Un autre
internaute dit que Waar Jaabi NJaay s’écrit « War Diabi » : en
Français oui, mais si j’écris en Pulaar, parce qu’il est
supposé être peul ou Sooninke. Ça s’appelle l’alphabet UNESCO
de Bamako, adapté en 1966 pour les langues africaines et par les
linguistes spécialistes de ce sujet. War en Pulaar est
l’impératif du verbe « tuer » qui signifie en Pulaar « warde ».
Par contre WAAR est un nom de famille au Fuuta Tooro, il est
aussi le radicale du mot « waare » qui veut dire « barbe ». Je
laisse ce sujet à nos historiens comme Thierno DIALLO de la Guinée,
Abdoulaye BATHILY du Sénégal, Ibrahima Abou SALL et Amadou Oumar
DIA de la Mauritanie et certainement d’autres que je ne connais
pas. Cette fixation de l’Alphabet africain a permis à certaines
langues africaines de traduire le Coran dans leur langue comme le
Pulaar, par le feu Dr Oumar BA. Ce grand homme a peiné pour publier
ce livre. Toutes les organisations arabes ont refusé de l’aider
c’est finalement une organisation française qui est venu à son
secours. C’est une réponse à cet internaute qui voulait que le
Coran soit publié « en Wolof, à défaut au Sérère au pire en
Pulaar ». On ne doit pas s’arrêter là, toutes nos langues
méritent cet effort. Le Coran est traduit dans toutes les langues
européennes, pourquoi pas en Soninké ou en Diakanké ou en Bassary
en Bambara…
Un autre dit me connaitre et que je suis un
éboueur : c’est un grand honneur pour moi d’être comptabilisé
parmi les Noirs éboueurs de France, parce que ce sont eux qui ont
sauvé le Sénégal, le Mali et la Mauritanie. Ils prennent en charge
des familles entières, construisent des écoles, des dispensaires et
des mosquées, que Dieu les bénisse. Il y a un autre internaute
qui nie ce que j’ai écrit concernant la place des autres cultures
au Mali, « mon œil, je connais le Mali mais merci pour l’écrit
». Je lui dis qu’il ne sert à rien de nier une évidence
pareille, nous sommes tous africains, devons apprendre à vivre
ensemble. Personne ne veut être exclu ou marginalisé dans son
propre pays. Ce débat sur les minorités doit immanquablement être
pris en compte dans tous nos pays et il faut du courage à nos
dirigeants qui doivent faire un réel travail pour dépasser leur
appartenance dès lors qu’ils sont investis au plus au sommet de
l’Etat.
Quant aux questions par rapport à mes origines,
être de telle ou de telle communauté de la Mauritanie, n’a pas
d’importance : aujourd’hui, tout Noir vivant dans ce pays est
considéré comme hartan, c’est à dire un noir esclave des Maures.
Le jour où nous serons libres, chacun de nous pourra revendiquer ses
origines. L’heure est à la retrouvaille entre les opprimés. Mes
compatriotes Maures qui se disent démocrates doivent nous rejoindre.
Sinon leur silence sera jugé complice et coupable. Sur souratou
Younous ayat 99 « Si ton Dieu voulait, tous les êtres sur terres,
seraient des croyants, tous ». Il dit aussi sur souratou Bourouji,
ayat 16 « Fa aaloun limaa youridou, en d’autres termes, il fait ce
qu’il veut ». Pour moi, c’est le bon Dieu qui a voulu cette
différence de races et de coutumes, il faut la respecter. Vouloir le
changer équivaut à une non obéissance de la volonté d’Allah.
Pour rendre hommage à Stéphan Hessel qui vient de quitter ce
monde : « Indignez-vous ! » Donc PEUPLES AFRICAINS,
indignez-vous ! Ne serait-ce que pour essayer de tendre vers cette
égalité qui caractérise les dents d’un peigne. Et dites-vous
bien que, seul votre degré de piété servira d’indicateur pour
mesurer vos actes. « A naasou sawaasiyyatoun ka asnaani al
mouchti. Laa fadla li arabiyyin wa laa li ajamiyyin illaa bi
taghwallaahi.PSL »
Cheikh Oumar BA.
La Ligue islamique pour le monde noir
J’ai hésité pendant longtemps d’écrire sur ce sujet mais, je
n’arrivais pas à le faire parce que je me disais étant musulman,
arabophone de formation, je ne dois pas écrire sur ce qui pourrait
être ressenti comme source de division entre les musulmans. Mais, ce
qui se passe aujourd’hui au Mali m’oblige humainement,
intellectuellement, moralement et religieusement de le faire pour
donner mon idée et inviter les musulmans à prendre conscience d’une
certaine instrumentalisation de l’Islam qui se fait en leur nom.
Les Noirs de cette région sont devenus musulmans depuis le
11ème siècle. L’histoire nous enseigne que Waar Jaabi N’diaye,
est le premier roi noir à embrasser cette religion à cette date.
Nous savons aussi qu’Askia Mohamed est parti au pèlerinage à
la Mecque au 14 ème siècle avec plusieurs centaines de ses sujets,
amenant avec lui des tonnes et des tonnes d’or. L’Islam a marqué
cette partie du monde. La Mosquée de Djenne, construite en 1280 est
là pour témoigner la date lointaine de cet Islam. Dans
l’histoire la plus récente, les conflits religieux qui ont eu lieu
entre les Oumariens, les Macinankove, et les Kounta, dénote d’un
passé islamique qui n’est ni politique, ni idéologique, ni
raciste à plus forte raison banditisme et trafic. S’il y a un
endroit où le Jihad est nécessaire ce n’est pas ici. Que ces
« islamistes » sachent, s’ils ne le savent déjà pas,
qu’au Maroc à Casablanca précisément, il y a des hôtels de
prostituées, dont l’hôtel Mamoura où les filles sont exposées
et parfois toutes nues. Il suffit de payer quelques dinars pour en
choisir une. Pourquoi ne pas aller là-bas, faire le Jihad ?
En Tunisie il y a des hôtels similaires où un musulman paie
un dinar, un non musulman paie deux dinars ; la religion du
client, reconnu par son sexe circoncis ou non étant le critère de
cette tarification. Là on oublie que les juifs sont circoncis.
Pourquoi ne pas aller là-bas, faire le Jihad ?
En
Libye, on sait que les animaux domestiques servent d’objets
sexuels, les grands-mères chargées d’éduquer sexuellement les
garçons et d’initier leurs petits enfants, parce qu’elles ne
risquent pas de tomber enceintes. Pourquoi ne pas aller là-bas,
faire le Jihad ?
Si c’est vraiment pour l’Islam, il
y a des choses à faire dans le monde arabe. Mais, non !
Comme aux yeux des Arabes, un noir est « abd »,
c'est-à-dire esclave et le Mali est un pays faible, habité
majoritairement par les Noirs, il faut l’utiliser comme terrain
pour appliquer le Salafisme, d’Ibnou Taymiyya, de Mohamed Abdul
Wahab et celui de Hasnou Albanna. Sur ce, il faut monter la
minorité blanche des Touaregs contre leurs compatriotes Bambara,
Peul, Sonrhaï, Soninkés, Dogon et autres.
Au lieu d’aller
au Mali et faire revivre l’esclavage arabe comme au moyen âge,
pourquoi ne pas répandre l’Islam aux non musulmans au Liban, en
Syrie, en Palestine, en Irak, en Tunisie, au Maroc. Mais non, ceux là
sont Arabes, ils méritent du respect. D’ailleurs, les
Chrétiens Libanais très bien introduits en Afrique, ne respectent
pas non plus les Noirs, immigrés chez eux, un autre sujet. Pourquoi
ils ne vont pas voiler les femmes journalistes d’Aljazeera, au lieu
de vouloir le faire aux femmes noires Maliennes.
Non ce
n’est pas pour l’Islam, c’est par mépris, haine et racisme
vis-à-vis de la femme et de l’homme noirs. Un racisme que vivent
tous les non Arabes, vivant avec eux, Kurdes, Arméniens, Amazigh,
Afars, Peuls, Wolof, Soninkés et Bambara en savent quelque chose.
Ce qu’ils ont réussi au Soudan, arabiser des noirs et
continuer à les appeler Abid, kahlouche, gurigura et autres
appellations dévalorisantes et considérer ces derniers comme des
sous-hommes, les Noirs vivant dans le monde Arabe le subissent
quotidiennement, ils veulent le faire au Mali, au Niger, en
Mauritanie et au Tchad. Pour eux cette colonisation culturelle
qu’ils ont réussie au Soudan, à travers l’Islam doit être
généralisée partout en Afrique noire. C’est la même politique
qu’ils mènent en Somalie.
Que dit le Coran sur ce sujet :
Dans souratou Bagara ayat 256 « Il n’y a pas
d’obligation dans l’Islam, la vérité apparait »
Pourquoi donc ces gens veulent inventer un autre Islam qui ne
découle ni du Coran ni de la Sonna. Pourquoi s’improvisent-ils
prophètes ? Pourquoi veulent-ils remplacer Dieu sur terre ?
Allah détient ses paradis et ses enfers, seul lui sait qui y est
destiné !
Dans souratou Nissa ayat 93 « Celui qui
tue un croyant intentionnellement et sans raison, aura comme
récompense l’enfer Jahannama »
Dans souratou Nahli
« Si Dieu voulait, il ferait de vous un seul peuple, mais, il
rend ignorant celui qu’il veut et met sur le bon chemin celui qu’il
veut. »
Ces trois ayats nous montrent le non fondement
islamique de ce Jihad au Mali.
Pour ces gens il faut passer
par l’Algérie et par la Mauritanie pour occuper l’Afrique noire
par la religion musulmane qui, est devenue une arme dont ils se
servent différemment, selon le lieu et le peuple. La politique
de ces deux pays vis-à-vis de ce conflit malien confirme mes propos.
Sinon, comment imaginer que l’Algérie qui, des années durant a
combattu les islamistes chez lui, refuse ce même droit au peuple
malien. L’Algérie qui ne veut dialoguer ni avec le G I A, ni avec
le F I S, qui sont des Algériens, comment les autorités de ce pays
maghrébin demandent aux autorités Maliennes de dialoguer avec des
étrangers, qui envahissent leur propre pays avec la complicité de
nationaux Touaregs ?
Quant au système Beïdane
Mauritanien, il est resté égal à lui-même, il ne cache pas son
hostilité vis-à-vis des Noirs. D’ailleurs c’est le seul pays au
monde où l’homme noir peut être encore vendu, acheté, donné,
prêté et castré par les Maures au nom de la tradition arabe
justifiée par l’Islam. Est-ce que le jihad ne s’impose pas ici ?
De 1975 jusqu'à nos jours, les consulats Mauritaniens
livrent des nationalités et des cartes consulaires aux Touaregs
maliens et nigériens mais en même temps, ce système Beïdane
déporte ses citoyens noirs mauritaniens, vers le Mali et vers le
Sénégal en 1989, après en avoir tué des centaines en prison et en
avoir exécuté sommairement dans les villages tout au long du fleuve
Sénégal : civiles, militaires, gardes ou gendarmes noirs sous
le pouvoir de Muawiya Old TAYA.
Comme chaque Beïdane doit
laisser sa marque de fabrique du système basé sur l’exclusion, le
racisme et sur l’esclavage, Mohamed Ould Abdoul Aziz, qui dirige
actuellement ce pays, a inventé l’enrôlement, sa méthode pour
diminuer le nombre de Noirs dans ce pays. Pour ce faire, on refuse de
recenser les Noirs mauritaniens, mais en même temps on emmène des
Sahraouis et des Touaregs et on leur donne la nationalité
mauritanienne. Tout ça, c’est parce qu’en 1989 l’O.M.S
(Organisation Mondiale de la Santé), pour des raisons sanitaires
avait fait des études démographiques pour la ville de Nouakchott :
ces études ont révélé que le nombre de Maures blancs dans la
capitale Mauritanienne Nouakchott est de 18%. Imaginez leur nombre
ailleurs dans d’autres grandes villes en Mauritanie ! Furieux
de ces résultats, le sanguinaire Mouawiya Ould Sidi Ahmed TAYA
déchira ces études en plein conseil des ministres. Parce que ces
études ne voulaient pas cautionner des idées reçues, qui fait des
Maures les majoritaires dans ce pays. Donc, en Mauritanie tous
les moyens sont bons pour gonfler le poids numérique de ceux qui se
disent Arabes. Malheureusement pour eux, que Beaucoup de Harratins se
rendent compte aujourd’hui qu’ils sont Africains Noirs, fiers
d’être Africains, pas d’être Arabes.
En faisant tout
ça, le système Beïdane n’arrive pas à renverser la tendance
démographique. Ils continuent par contre de garder jalousement le
pouvoir politique et économique de ce pays et en exclure les Noirs.
C’est justement ce système Beïdane qui depuis des années
participe à la manipulation de Touaregs maliens, les poussant à la
révolte contre le pouvoir central de Bamako. Ils les ont hébergés,
entrainés, armés, aidés à justifier l’injustifiable qui est
l’indépendance de l’Azawad. Au même moment, ils refusent
aux Noirs mauritaniens rien que leur nationalité mauritanienne et
fait d’eux des étrangers dans leur propre pays.
Frères
Touaregs, ressaisissez-vous, ne tombez pas dans les pièges de ce
soit disant monde Arabe qui, vous opprime en Algérie, en Libye et en
Mauritanie. Réconciliez avec vos frères Maliens. Vous êtes
Africains, soyez fières de l’être. Il ne sert à rien de vouloir
être ce qu’on ne sera jamais. Il ne faut pas que vous mourriez
dans un combat qui, n’est pas le vôtre, un combat qui vise à
arabiser le monde. Touareg, ne veut pas dire Arabe, Arabe ne veut pas
dire Touareg. D’ailleurs, vous êtes tellement différents que vous
les hommes Touaregs, vous êtes voilés par vos femmes, tandis que
chez les Arabes c’est l’homme qui, voile la femme. Par
ailleurs, la langue touareg n’est pas écrite en alphabet arabe.
Les événements de ces derniers jours montrent qu’on vous
a sacrifiés, votre combat qui, pouvait être noble et réalisable
est devenu farfelu, parce que tâché par des mains étrangères et
du terrorisme.
Ce que je dis est tellement vrai que le monde
Arabe est divisé entre ceux qui soutenaient ces bandits et ceux qui
sympathisaient avec eux. Voyons les réactions de certains dirigeants
de ce pays : La Tunisie dit être hostile à cette
intervention française, alors qu’avant cette intervention
française, la Tunisie n’avait à aucun moment dénoncé ces actes
inhumains que pratiquaient Mujao, Aqmi, et Ansaroudine, des actes qui
faisaient vivre l’enfer au peuple Malien du nord.
Son
ministre des affaires étrangères Rafik Abdessalem dit préférer
que les problèmes africains soient réglés par les Africains. Si
on le suit dans sa logique, pourquoi la Tunisie se mêle des
problèmes asiatiques, pourquoi elle ne laisse pas les problèmes
palestiniens être réglé par les asiatiques ? Pourquoi ces
deux poids, deux mesures ?
Son président lui dit
préférer une solution politique ; pourquoi Mr Moncef n’avait
pas proposé cette solution politique quand les innocents Maliens
vivaient la lapidation, le viol de femmes, les mutilations...
Pourquoi il ne l’avait pas fait quand ce peuple vivait une
occupation dans son propre pays ? Le premier ministre Qatari
Cheikh Hamad Ben Jassen Al Thani affirme que la force ne réglera pas
ces problèmes, alors que depuis 1945, le monde Arabe dont le Qatar
aide la Palestine à régler son problème politique par la force et
que tout le monde sait la position raciste et tendancieuse qu’avait
ce pays et les relations qu’il avait avec ces terroristes. Le
monde est loin d’ignorer son rôle à travers ses fausses
organisations humanitaires.
Le Président Egyptien, Mohamed
Moursi, lui n’a même pas hésité : il a simplement et
ouvertement soutenu ces trafiquants de drogues, lui qui se dit
musulman, ayant l’objectif de montrer un bon exemple d’un
gouvernement islamique. Quel Islam l’a servi de lanterne ?
Quel verset coranique sur lequel il s’est appuyé pour
justifier ces injustices ? Par quel hadith il argumenterait
pour légaliser ces pratiques ? A-t-il oublié la charia,
Malikite, Hanbalite, chaféite ou hanafite ? Malheureusement
que le disciple de Hasan Al banna ne voit dans l’Islam que ce qui
arrange le monde et la culture arabe. Son Islam, comme tout frère
musulman est une politique d’arabisation le monde.
Quant à
l’organisation de la coopération islamique, sensée appartenir à
tous les Musulmans, elle demande un cessez le feu et critique
l’intervention serval, alors que pendant 10 mois, ces Islamistes
violaient les femmes, coupaient les mains des citoyens maliens
musulmans, déterraient des saints. Jamais cette organisation n’avait
dit un seul mot sur ces crimes. Ont-ils oublié le hadiths du
prophète Mohamed : les être humains sont égaux comme les
dents de un peigne, le meilleur d’entre eux est le plus pieux. Paix
à son âme.
Les autres organisations islamiques, comme la
Ligue islamique et la conférence islamique qui depuis presque 40 ans
mobilisent toute l’Afrique, même celle non musulmane autour de la
cause arabe et palestinienne n’ont dit aucun mot. Ce silence
nous suffit en tant qu’Africains pour savoir que ces organisations
ne nous servent pas les non Arabes. A aucun moment ces
organisations n’ont dit aucun mot sur les calvaires des noirs, plus
particulièrement en Mauritanie et au Darfour, pourtant tous
musulmans. Ne parlons même pas de problèmes concernant le Soudan
Chrétien. Alors que tous les jours, ils nous impliquent
d’avantage dans les problèmes Palestino- Israéliens en leur
faveur. t En me basant sur ces faits, j’appelle vivement le
monde noir à créer sa propre organisation islamique qui se
nommerait La Ligue Islamique pour le Monde Noir.
Comme :
Nous ne pratiquons pas le même Islam. Notre Islam, nous
Africains est marqué par notre passé, lié à nos histoires et à
nos cultures africaines, les cultures qu’ils ne considèrent pas et
ils ne respectent pas. Nous vivons au milieu de nos sorciers et
de nos féticheurs qui, font partie de nous. Qu’on les croit ou
non, ils sont à respecter. Nos traditionalistes « animistes »
et nos frères chrétiens font partie de nous. Nous leur devons du
respect. Nous n’avons pas les mêmes problèmes avec l’Occident
pour les combattre de la même façon que les Salafistes. Le
problème Palestinien, si juste soit-il n’est pas le nôtre. Ces
deux derniers points semblent aujourd’hui être la base de l’Islam.
Le Coran, le Charia et les Hadiths sont mis à côté. Ce qui compte
aujourd’hui, c’est l’arabité de l’Islam aux yeux du monde
arabe. Ce qu’on enseigne aux jeunes dans les quartiers difficiles
c’est le voile et le halal, deux choses qui n’ont rien avoir avec
l’Islam. Ils ne figurent ni sur les piliers de l’Islam, ni sur la
foi Islamique. Des choses inventées pour arabiser les musulmans non
arabes. Tout le monde le sait et personne n’ose en parler
ouvertement.
Une fois notre Ligue créée, nous pourrons
enseigner à nos peuples Africains le Coran, la loi Islamique et la
Sounna du Prophète Aleyhissalam. Nous pourrons aussi contrôler nos
mosquées et enseigner à nos enfants, la vraie histoire islamique et
notre vraie histoire Africaine, liée ou non liée avec la religion.
Ce n’est pas après treize siècles de pratiques islamiques
qu’on nous invente un autre Islam. Nous maitrisons très bien le
Coran et ses règles des Warchi et de Qalouna. Aujourd’hui l’un
des quatre meilleurs juristes de la récitation du Coran dans le
monde est un Peul. Donc, comment je pourrais croire à Alqardaoui qui
professe que l’Islam et l’Arabe sont de paire. Est-ce à dire que
tout musulman doit être Arabe. Pour moi, c’est une façon de nous
coloniser culturellement. Comme en France, où depuis 1905, l’Eglise
et l’Etat sont séparés, il faut que l’on arrive à séparer
l’Islam et l’Arabité et faire la différence entre la religion
et la politique. L’islam n’a pas besoin des rajouts.
Le
pays maghrébin dont je salue la position par rapport à l’Afrique
noire est le Maroc. Ce pays mérite de notre part un respect, tant
qu’il nous respecte.
Pour qu’il y ait des rapports
respectueux dans cette région, Le Nigéria, le Tchad, le Niger, le
Burkina, le Mali et le Sénégal doivent être forts et prendre leur
responsabilité devant l’histoire pour la dignité et la fierté de
ce continent. Ils doivent être épaulés par d’autre pays
Africains dont, je salue la position sur ce problème Malien qui,
touche tous les Africains.
L’autre point important pour
moi, est celui de certains frères maliens, de culture Bambara qui,
il faut le dire, ont des positions dures et très dures envers ceux
qui n’ont pas le Bambara comme langue maternelle. Quand on dit à
quelqu’un qui est Malien qui est venu retirer son billet dans une
agence à Bamako, que s’il ne parle pas le Bambara, on ne le sert
pas, c’est très grave. Un touareg est malien, un Dogon est malin,
un Soninké est malien, un peul est malien... Bamako est leur
Capitale. Depuis le début du monde nous vivons ensemble avec nos
différentes langues et nos différentes cultures. Cet héritage doit
être respecté. Si quelqu’un ne parle pas ta langue, essaye de
le comprendre, pas le rejeter, sinon, c’est une bombe pour l’unité
de notre continent. D’ailleurs, tous les États africains doivent
faire très attention sur ce sujet.
Je dois, remercier
vivement la France pour avoir aidé à chasser ces terroristes, dont
le seul objectif était d’expérimenter des idées néfastes qui,
n’ont rien à voir avec l’Islam. Reste maintenant de revoir
les relations qui nous lient avec ce pays ancien colonisateur qui est
la France. Nous Africains, nous ne devons pas rester sur le passé
colonial qui est certainement très douloureux mais, il faut avancer.
Nous devons faire un pas et la France un pas, ce qui fera de nos
rapports, des rapports gagnant/gagnant.
A mon avis ce que la
France doit faire premièrement c’est d’arrêter d’aider des
systèmes dictatoriaux ou racistes en Afrique, comme ce système
Beïdane installé en Mauritanie par la France et d’autres
dictateurs en Afrique noire. Nos rapports culturels et économiques
avec la France doivent être plus humains et plus équilibrés. A mon
avis une fois que ces trois conditions sont remplies les africains
Francophones n’auront pas besoin d’aller ni en Chine ni en inde
ou ailleurs. Je profite de cette occasion pour remercier les pays
occidentaux, des pays qui nous protègent en tant que refugiés et
heureusement pour nous Africains que ces pays là existent. On peut
critiquer ces pays et dire d’eux ce qu’on veut mais,
objectivement parlant, il y a un respect humain et de la tolérance.
Cheikh Oumar BA, Le 30/01/2013
Le projet
d’élimination de Biram Old Abeid se prépare !
Je ne peux pas dire que
c’est vrai, mais vue les voix qui se lèvent contre sa personne, la menace
est à prendre au sérieux et vraiment au sérieux.
Ce qui est sûr, c’est que
pour éliminer un grand combattant comme Biram Old Abeidi, il faut préparer
mentalement et psychologiquement l’opinion nationale et internationale.
Oui, il en faut, parce que
les temps ont changé. On ne peut plus éliminer les noirs mauritaniens comme
avant, donc, il faut trouver une autre méthode.
En 1987, l’Etat mauritanien
a fusillé Ba Seydi, Sy Saiydou et Sarr Amadou.
En 1988, ce fut le tour de
Youssouf Gueye, Tafsirou Djigo, Alassane Oumar et Abdoul Goudous.
En 1990 et en 1991 ce sont
des milliers de personnes noirs particulièrement des Fulve, qui sont assassinés
à cause de leur couleur de peau et de leurs cultures, tout ça au nom de
l’arabité.
Je ne parlerais pas des
milliers des négros mauritaniens déportés de leur propre patrie, bannis et
humiliés pour dénégrifier la Mauritanie. Cette façon de faire ne peut
plus marcher.
Donc, il faut inventer un
autre système, conjugable avec le Système de domination raciale en cours.
Cette nouvelle méthode peut consister à écraser ce jeune combattant par une
voiture. Payer un délinquant négro mauritanien pour arriver à cette fin,
par une arme blanche. Cela peut se faire aussi par un médecin soignant. Ce qui
est sûr, que l’élimination de Biram ne passera pas directement par un
arabo-berbère et il ne se fera pas ouvertement par ce gouvernement
raciste.
Pour justifier son
assassinat, il faut d’abord mobiliser les arabes du monde entier pour
soutenir ce projet, en leur tête des imams de l’arabité qui n’ont rien avoir
avec l’Islam ; chaque arabo-berbère doit y prendre part; des politiques,
des religieux, des hommes d’affaires, des commerçants Maures, y compris leurs
nègres de service.
Pour certains Maures et
leurs imams l’esclavage fait partie de la culture arabe, il faut le maintenir.
Pour eux Biram doit être châtié sévèrement pour servir d´ exemple aux
futurs militants abolutionnistes qui veulent s´aventurer sur le terrain de la
libération nationale.
Le système est en train de
réinventer une nouvelle méthode pour combattre les combattants
négro-mauritaniens, en leur tête la première milice arabo-berbère, je veux
nommer, le soldat, mécanicien, Abdoul Aziz. Tous les conservateurs du
Système sont derrière lui et d’accord là-dessus, la raison en est que sur
ce sujet on n’entend pas ceux qui prétendent être les militants des droits humains ;
arabo-berbères. On n’entend même pas Mohamed Khouna Old Haidalla, le premier
conseiller d’Abdoul Aziz dont on dit pourtant être parmi les plus intègres de
la communauté maure.
Le paradoxe dans tout cela, c’est pendant que
les esclavagistes sont en train de chercher comment mettre fin à ce
"phénomène de Biram", certains noirs eux courent derrière des
postes et léchent des bottes des militaires au pouvoir.
Aux militants épris de
justice et de la paix de s’unir pour défendre Biram, il ne faut pas attendre
qu’il soit assassiné pour manifester, comme c’est fut toujours le cas depuis la
fondation raciale de ce pays.
Les adeptes et idéologues du
Système de domination raciale ne bougeront pas contre le racisme et
contre l’esclavage, parce que nous ne sommes ni leurs " frères et soeurs
" iraquiens, ni palestiniens. Nous ne sommes que des simples nègres
qui ne méritent que la soumission et le mépris.
Quant au jeune militant
Hanoun Diko, je lui dis de continuer son combat qui est noble, Il est dans une
bonne voie parce que les esclavagistes et leurs alliés ne voient en lui
qu’une lecture négative. Imam ou pas c’est le système qu’ils
défendent. Un proverbe Pulaar dit : "Ko cegeneeji maaza tan
mbaawi nqaanyan’de ma nguru vanndumaa, ha mbeltozaa" (Seul tes
ongles peuvent te gratter convenablement ta peau), Il ne faut pas attendre que
les autres et leurs amis nous rejoignent, ils le feront par contre, si
nous leur offrons la possibilité de nous intégrer pour nous diviser et nous
affaiblir.
Fini le temps de la division
de notre communauté martyrisée en Haratin, Sooninke, Wolof, Bambara, et
Fulve. Unissons-nous. La lutte continue.
Cheikh Oumar BA
Membre du bureau Flam-Europe
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