L'Initiative
de résurgence du Mouvement abolitionniste de Mauritanie
IRA/Mauritanie), que
préside Birane Ould Dah Ould Abeid a organisé hier un point de presse au
terme duquel un communiqué d'une rare violence contre le système en vigueur
a été diffusé.
Dans une
rétrospective qui reprend les cinquante ans d'indépendance de la
Mauritanie, IRA résume le système politique mauritanien en une succession
d'expériences toutes plus nuisibles à la cause antiesclavagiste les unes
que les autres, dans la mesure où le nationalisme, l'islamisme, le
libéralisme et le socialisme entre autres, concourent de sont point de vue
à perpétuer un système de domination basé sur le racisme et
l'asservissement.
Les rares
mouvements ou partis qui, selon lui, avaient fait de la libération des
Noirs et des Haratines une mission et un sacerdoce, à l'image d' El Hor,
les Flam, APP et AJD, ont déserté le terrain de la lutte, traversés soit
par le doute, soit minés par la renonciation ou paralysés par des remous
internes.
Ainsi, pour
l'organisme dirigé par Birane Ould Dah, connu pour sa révolte contre ce
qu'il considère comme la marginalisation et l'asservissement des Noirs et
Haratines de Mauritanie, les partis politiques en sont réduits aujourd'hui
à circonscrire leur opposition au coup d'Etat du 6 août 2008 ou à
dénoncer les exactions commises à Gaza s'ils n'épuisent leur énergie à
défendre d'autres causes secondaires, comme les hommes d'affaires victimes
ou cibles de la "campagne de lutte contre la gabegie ".
Pour l'IRA,
la vraie bataille de l'opposition et des défenseurs des droits de l'homme
doit au contraire se focaliser sur la lutte contre toutes les formes
d'oppression et d'exclusion dont les victimes sont essentiellement Noir ou
Haratine, citant entre autre la discrimination au niveau des concours et
des recrutement au sein de la Fonction Publique ou des corps constitués,
les expropriations foncières à caractère raciste et esclavagiste,
l'impunité des autorités et l'instrumentalisation d'une justice qui semble
tailler pour la cause des classes dominantes.
Pour Birane
Ould Dah, il faut carrément forcer "les lignes rouges édictées par le
système ", lequel est réfractaire à "toute forme d'action ou
d'analyse visant sa remise en cause véritable ". Il faut transgresser
le "politiquement correct " pour s'inscrire dans une démarche
progressiste, consistant non pas à jouer au simple décor d'une "pseudo
démocratie " dont le rôle est de servir de légitimation à un système
bâti sur l'injustice et l'anachronisme, mais de révolutionner les modes de
pensée et faire de l'égalité une évidence et non une pure invention de
l'esprit.
Par la
suite, Birane Ould Dah a présenté plusieurs cas qu'il considère être des
victimes de l'esclavage et de la discrimination. Certains des cas relèvent
selon lui de "notre système judiciaire et de nos lois " ainsi que
des contradictions nées de la cohabitation entre un droit moderne et un
droit malékite. Il a invité la classe politique et surtout les juristes à
repenser l'arsenal juridique en vigueur dans le pays.
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