Messaoud Ould Boulkheir, prochaine cible de la police
financière ?
06/12/09
Selon
de sources concordantes, Messaoud Ould Boulkheir aurait rencontré le
chef de l’Etat en début de week-end dans le cadre d’une tentative
d’apaisement du climat politique. C’est la première rencontre entre les deux
hommes après le coup d’Etat du 6 aout 2008 en Mauritanie. Le 28 novembre
dernier, le président de l’Assemblée nationale avait assisté à la cérémonie de
levée des couleurs au Palais de la République, au moment où son parti, l’App,
avec d’autres partis politiques, avait choisi de boycotter la cérémonie de la
célébration de la fête de l’indépendance, en signe de désapprobation de la
politique menée par les nouvelles autorités du pays.
Auparavant, lors de l’ouverture de la session parlementaire, Messaoud
avait déclaré que la dernière élection présidentielle constitue un acquis à
préserver pour le peuple mauritanien, malgré sa forte réserve contre les
résultats. Autant de signes de dégel, selon les observateurs, émis par le
président de l’Assemblée nationale en l’endroit d’un président de la République
dont il reconnaît désormais la légitimité. La rencontre de jeudi dernier
intervient au moment où le FNDD et le RFD (opposition) planchent
sur une position commune à adopter par rapport à l’arrestation de l’ancien
Gouverneur de la BCM, son Adjoint et trois hommes d’affaires dont deux
principaux banquiers privés en Mauritanie, tous opposés farouchement à Aziz
durant la dernière présidentielle et soutiens précieux de Messaoud et
Ahmed Ould Daddah. Cependant, certains observateurs, estiment que le
président de l’Assemblée nationale n’est pas à l’abri de poursuites judiciaires
dans le cadre de la campagne menée actuellement par le pouvoir contre certains
hommes d’affaires.
Pour cela, disent-ils, il suffit de se rappeler du discours d’Aziz à Arafat en
juillet dernier au cours duquel il avait accusé les personnes, aujourd’hui
arrêtées, de vol de biens publics promettant de les traduire en justice, une
fois élu. C’est au cours du même discours qu’il avait adressé des charges
identiques à l’endroit du président de l’Assemblée nationale et au sujet duquel
il avait déclaré en substance : « S’agissant de Messaoud qui prétend défendre
les « esclaves », j’ai en ma possession des documents qui attestent qu’il a
détourné 300 millions UM du budget de l’Assemblée nationale et n’eut été
notre intervention pour mettre fin à ses agissements, il aurait détourné
davantage ».
CANALRIM
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