ARTICLE 355:
Nouvelles d'ailleurs: Femmes, attentat…. par Mariem Mint Derwich LE CALAME Si j’étais une des 6 femmes de notre nouveau gouvernement je serrerai les fesses, au propre comme au figuré. Et je raserai les murs, tentant d’être l’invisible de service. Après l’euphorie d’avoir été choisie parmi les élus potentiels aux tournoiements des ors de la République, voici venu le temps des imprécations. Vous être priées d’aller vous occuper de vos maris. Bon en ce qui concerne notre toute nouvelle MAEC, pas de problème : elle n’est pas mariée.. Mais rien ne l’empêche de s’entraîner pour le jour où elle convolera avec l’élu de son cœur. Car être une femme ça demande de l’entraînement de haut niveau, des apprentissages, des ratages, des plats parfois trop cuits ou pas assez, des chemises qui ont déteint, etc.… Sans parler de celles qui veulent avoir des enfants. Là on rentre dans le lourd mes Z’Amis, le sérieux quoi. Entraînement es spécial, baskets fournis, et survêtement de rigueur. Donc, dans un prêche enflammé, Ould LEMRABOTT a décidé que la place des femmes est à la cuisine et non pas en politique, cette terre de tous les dangers pour nos pudeurs et où, enfer et damnation, une femme est susceptible de se retrouver en tête à tête avec un homme. Horreur! Vision cauchemardesque n’est-ce pas? Qui fait se hérisser toutes les barbiches et barbes de nos ayatollahs des bonnes mœurs, fait tourner tous les haoulis de nos censeurs, fait virer à l’aigre le lait, et donne des migraines à ceux qui aimeraient bien faire de notre pays un petit Kaboul sur Sables où rien ne dépasserait et où les femmes, enfin «éducationnées» seraient tranquillement chez elles à s’occuper de leurs affaires et laisseraient aux mâles le soin de diriger le monde, peut être à coups de ceintures d’explosifs ou à coups de lapidations, . L’islam regorge d’exemples de femmes qui ont eu des postes de pouvoir et qui ont influé sur l’Histoire, en commençant par la propre femme de Notre Prophète Mohamed (PSL). Et Nafissa bint El Hosine ben Zaïd ben Hassan Ibn Ali Ibn Abou Tali. Et ces femmes qui ont été cadis. Et ces femmes qui ont mené des batailles. La liste est longue, n’en déplaise aux pourfendeurs bon teint. Est-ce à dire qu’avant nos salafistes, nos wahabistes et autres «défenseurs» d’une rigueur toute manipulée nos ancêtres vivaient dans l’erreur? Est à dire que nos grands parents étaient de mauvais musulmans? Est-ce à dire que ce nouvel ordre de la terreur que l’on veut nous imposer est LA vérité, seule et unique? Faut dire que cela fait si longtemps que nous nous sommes habitués à être considérés, Nous Z’Autres, comme des mauvais musulmans que nous découvrons avec stupéfaction que le mal est en nous, parmi nous. Et que le pauvre type qui s’est fait sauter l’autre jour, est un mauritanien, pas un Pakistanais ou un de ces Algériens ou Tunisiens que nous avions l’habitude de voir les années précédentes. Un bien de chez nous. Qui est allé vers une mort atroce à l’aube de sa vie, aveuglé par des discours de haine de l’autre. Mais quand on hait à ce point les autres, c’est que l’on doit se haïr aussi. A l’extrême. Avec passion et avec jubilation. Et quand on se déteste on hait aussi les autres : les femmes, les étrangers, les laïcs, les présupposés gauchistes, les soit disant dépravés. On hait les sourires, la musique, l’amour. Et qui mieux que LA femme serait, selon les dires lapidaires et hideux de certains de nos oulémas, le concentré de toutes ces frustrations? Qui incarnerait mieux que le sexe féminin l’Abomination à combattre? Nous sommes entrés dans les temps de la Terreur, du doute, de la peur. Après l’attentat kamikaze que vient donc faire ce prêche de LEMRABOTT sinon désigner à la colère et aux diktats sanguinaires nos 6 femmes ministres? Les offrir comme victimes de la folie religieuse. Les lancer en pâture à tous les handicapés affectifs qui rodent en notre sein, tapis dans des cellules dormantes, attendant leur heure pour aller se faire sauter en pleine foule, sûrement attirés par les 72 Houris promises à tout kamikaze. Ironique non? Déteste les femmes mais sache que tu seras récompensé par des femmes éternellement vierges et éternellement belles. Seront ce des femmes au foyer? Nul ne le sait. Mais parti comme c’est parti sûrement…. D’un attentat kamikaze odieux à un prêche incendiaire …Je ne crois pas aux coïncidences. Notre naïveté a tué. C’est sur elle que le prêche de Vendredi s’est fait. Nous sommes à ce point aveugles que nous en sommes encore à nous dire que les attentats ne toucheront pas des mauritaniens car nous sommes musulmans, n’est-ce pas? Que les Fous de Dieu fassent sauter des milliers de personnes musulmanes à Bagdad, à Kaboul ou à Karachi…ça ne peut nous arriver, n’est ce pas? Que des femmes soient tous les jours lapidées en public, traquées, fouettées, pendues, battues, torturées, vitriolées, excisées, enfermées, défigurées…au nom de l’Islam et des bonnes manières ça ne nous a jamais empêché de vivre n’est-ce pas? Que dans certains joyeux coins du monde elles n’aient même pas accès à l’école, rien à faire. Que l’on tue des étrangers pour le simple fait qu’ils soient étrangers, pas grave. Certains diront qu’il ne faut pas mélanger les choses, à savoir l’attentat kamikaze et le prêche. Grand bien leur fasse s’ils se complaisent dans la cécité. Mais c’est un tout. Après les femmes interdites et enfermées, ce sera la musique que l’on voudra détruire, la poésie, l’amour, la vie… Quand accepterons- nous le fait que les fous de Dieu nous ont déclaré la guerre, à nous et à tout ce qui faisait que nous étions bons? Il est grand temps de nous réapproprier notre Islam. Il est grand temps de ne plus laisser faire et dire n’importe quoi dans nos mahadras et dans nos mosquées. Il est grand temps de ne plus laisser n’importe qui prêcher n’importe comment. Il est grand temps de ne plus laisser tonitruer ces K7 dans les marchés, ces K7 appelant au jihad au vu et au su de tout le monde. Il est grand temps de protéger nos femmes, elles qui seront les premières victimes de la Peste Verte fanatisée. Sinon nous serons comme les bourreaux : immondes. Salut. Mariem Mint Derwich
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