L’intellectuel Deyloul

Deyloul appel aussi à voter Messaoud. Et c’est un choix que Deyloul fait par raison et par devoir. Mais aussi, pourquoi ne pas le dire, c’est un choix qui vient du cœur. Si Messaoud n’avait été que le candidat d’une minorité ethnique, alors là, Deyloul n’aurait jamais fait ce choix. Mais, au cours des mois qui viennent de s’écouler, marqués par de vives tensions qui continuent d’ailleurs (Quand on voit qu’un candidat aux abois ose demander à mettre derrière les verrous des deux directeurs de campagnes de ses deux principaux adversaires !), l’homme s’est révélé à lui-même et au peuple mauritanien tout entier comme celui qui est le plus à même, aujourd’hui, de rassembler tous les Mauritaniens fils ou petits fils d’esclaves, fils ou petits fils d’esclavagistes, hommes et femmes, partisans ou non au sein du FNDD, qui est un regroupement d’éléments de différents partis et de différentes opinions, qui s’est formé spontanément dès les premières heures, après le putsch militaire du 6 août 2008, pour mener de façon responsable tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, contre vents et marées, la lutte pour le retour à l’ordre constitutionnel. Et l’homme que l’amertume peut pousser jusqu’à dire que la politique est un domaine où tous les coups sont possibles, ce qui est souvent le cas, nous a montré qu’il est aussi humble que plein d’amour pour sa patrie quand il annonce, le cœur empli par l’émotion, à des milliers de gens venus de façon inattendue à son meeting de Kiffa, pour lui exprimer leur soutien : « Je suis l’esclave de la Mauritanie… ». Lui, le descendant direct d’esclaves, tous morts esclaves, qui s’est affranchi tout seul, à la force du poignet et par le savoir, de l’oppression qui avaient été imposée à ses ancêtres, pendant plusieurs générations, vient nous dire aujourd’hui, que la servitude dont il ne peut se libérer c’est précisément servir sa patrie, sans jamais céder au chant des sirènes, quand elle a besoin de lui. 
 
Deyloul demande à tous ses fans de soutenir le candidat Messaoud et de mener pour lui, ne serait-ce que pour ébranler les idées reçues, une campagne à la Obama, en faisant du porte à porte pour expliquer à ceux qui sont encore hantés par le cliché d’un autre âge qui consiste à dire « oui, mais c’est un hartani ! » que c’est le président qu’il faut, aujourd’hui, à la Mauritanie car il la connait mieux que tous ses concurrents. Et, celui qui aujourd’hui nous dit « je suis l’esclave de la Mauritanie » ne faillira pas à ses engagements pour redresser le pays.  
 
Bien évidemment les partisans de Messaoud Ould Boulkheir et ceux d’Ahmed Ould Daddah doivent être présents et vigilants à tous les bureaux de votes les plus petits, au fond de la campagne et du désert mauritaniens, qu’aux plus importants dans la capitale, pour éviter la fraude. Et si le vote de la diaspora ne se déroule pas dans les conditions qui en garantissent la normalité, il faut simplement demander au conseil d’État de l’invalider. Voici le mode de fraude le plus efficace, possible même en France où un élu vient d’être condamné pour l’avoir utilisé : un assesseur participant à un dépouillement de bulletins, se présente avec une sacoche pleine de bulletins de vote au nom de son favori, identiques à ceux qu’utilisent les électeurs, regroupés, par paquets de dix, dans des enveloppes identiques à celles qu’utilisent l’administration lors d’élections. Au cours du dépouillement cet assesseur peut tromper la vigilance des autres assesseurs et remplacer tous les paquets de dix bulletins au nom des autres candidats par ceux qu’il a dans sa mallette et le tour est ainsi joué. Et cette fraude est possible même quand les bulletins de vote sont nominatifs. Il y a donc lieu de faire preuve de la plus grande vigilance. Et il faut éviter le vote de tous ces Touaregs qui rodent, à l’aventure, dans le désert et qui ne sont pas Mauritaniens. Car on parle en ce moment d’une pêche, tous azimuts, aux Touaregs moyennant finance, pour remplir les urnes.  
 
Allons donc pour Messaoud et s’il n’est pas qualifié au deuxième tour, nous serons tous derrière Ould Daddah si c’est ce dernier qui est qualifié pour le second tour. Et in chaa Allah la Mauritanie gagnera. Et c’est ainsi qu’Allah est grand.

13-07-2009