Où le Général Aziz a failli faire ligoter des ministres de
l’opposition
Le matin du 28 juin, juste avant de réunir son bataillon parlementaire, le Général Ould Abdel
Aziz, est informé que les ministres de l’opposition au gouvernement refusent
d’accepter le projet de décret portant convocation du collège électoral au 18
juillet prochain.
Furieux, il appelle son collègue Félix Negri le chef
d’état-major de la Garde Nationale et lui ordonne de "ligoter" et
"coffrer", immédiatement, les récalcitrants. Témoin de l’échange, le
Lieutenant-colonel Ould Lehreïtani, Commandant de l’armée de l’air et cousin du
Général s’interpose et réussit à le calmer. Finalement, Ould Abdel Aziz passe
sa colère, quelques heures plus tard, sur ses partisans.
A l’exception du quotidien Biladi qui publia l’information, la plupart des
mauritaniens et l’équipe de la médiation internationale ignorent comment
le pays a échappé, de justesse, à une grave remise en cause de sa stabilité.
La nervosité du Général se fonde sur la crainte, par lui, de perdre une
élection qu’il paraissait sûr de remporter, avant les accords de Dakar, en
vertu de quoi l’opposition anti-putsch accepte de s’inscrire dans la
compétition.
Le mouvement de ralliement à Ahmed Ould Daddah s’accentue ces derniers jours et
s’apparente à une lame de fond, au sein des élites du système de domination,
d’ailleurs réparties entre les principaux concurrents.
A l’exception de Ahmed Ould Sidi Baba qui dirigera la campagne de Messaoud Ould
Boulkheïr au Trarza,, la plupart des notables et entrepreneurs de la tribu du
dictateur Ould Taya se bousculent chez Ould Daddah, leader de l’opposition
historique.
Devant la gravité du défi, le Général réunit, aujourd’hui, la plupart des
hommes d’affaires, pour relever le défi de la désaffection des électeurs. Au
titre de la contre-attaque, 4 milliards d’ouguiya devraient être dépensés parmi
les notables de la "Mauritanie des profondeurs", si chère à Mohamed
Ould Abdel Aziz.
01-07-2009
Source : Taqadoumy.com
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