Un documentaire australien
dénonçant la pratique d’esclavage dans les camps de Tindouf a été projeté
lors du Festival du Film de Sydney (03-14 juin), en dépit de fortes pressions
des séparatistes (Polisario, ndlr). "Depuis plus d’un an, le Front
Polisario a essayé par tous les moyens d’empêcher la projection du
documentaire", a affirmé l’australo-bolivienne, Violeta Ayala,
coréalisatrice avec l’Australien Dan Fallshaw, de ce film documentaire,
intitulé "Stolen" (Volés).
"Nous n’avions pas
l’intention de tourner un documentaire politique, mais nous nous sommes
rendus compte que ces gens vivaient dans une prison politique", a
précisé Ayala, citée par l’Agence de presse espagnole EFE. Lorsque le Font
Polisario s’est rendu compte de la tournure des événements, il a commencé à
exercer des pressions sur Ayala et Fallshaw, qui après six jours de rétention
à Tindouf, ont réussi à prendre la fuite vers Paris, à l’aide de l’ONU et de
l’ambassade australienne, selon EFE. Ces pressions ont été exercées également
sur les deux réalisateurs en Australie. Les séparatistes ont adressé des
lettres aux producteurs du film, accusant les auteurs de mensonges, de
manipulation et de pressions sur les interviewés. Le Front Polisario avait
invité les deux réalisateurs à visiter en 2007 les camps de Tindouf pour le
tournage d’un documentaire sur le programme d’échange de visite familiale,
organisé sous l’égide de l’ONU, rappelle la même source. Le documentaire
expose plusieurs cas d’esclavage à Tindouf, notamment celui d’Embarka, qui
raconte avoir été esclave du père de Deido Ambark Omar, avec qui elle a eu
plusieurs enfants. "Quand on procède à l’enlèvement d’un enfant blanc,
il s’agit d’un crime qui se transforme en coutume sociale quand il s’agit
d’un noir", a souligné Ayala en se référant à l’explication donnée par
une représentante de l’ONU dans le documentaire sur cette situation. En 2008,
Ayala et Fallshaw avaient évoqué le problème devant Human Rights Watch (HRW),
qui a procédé à l’ouverture d’une enquête sur cette question, dont les
conclusions relèvent que certains sahraouis de race noire sont la
"propriété" de personnes ou de familles de race blanche. Emirik
Olud Salem, une autre victime d’esclavage, montre devant la caméra son
certificat de libération datant du 29 septembre 2005, et dans lequel peut-on
lire "Emirik Olud Salem est libre à partir d’aujourd’hui". "Si
tu parles d’esclavage, ils te jettent en prison. Tu disparais
simplement", s’indigne-t-il. "ça n’a rien à voir avec le conflit
politique, c’est de l’esclavage. Je refuse d’être la propriété de
quiconque", souligne Matala, un ami d’Emirik, formulant le v£u de voir
"le monde connaître notre histoire et nous aider".
(Map) source : tahalil
hebdo
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