Le Colonel Mohamed Ould Mohamed Znagui, Chef
d'Etat-major adjoint de l'Armée nationale et membre du Haut Conseil d'Etat
(HCE, junte), a reçu plusieurs officiers, avant-hier dans après midi, dans
son bureau.
Les
hauts gradés étaient venus signifier, au n°2 de l'Armée, leur mécontentement
suite à la manifestation réclamant le jugement de l'ancien Chef de l'Etat Ely Ould Mohamed
Vall. Pour les mécontents officiers, l’initiative a été planifiée par le
Général Mohamed Ould Abdel Aziz en personne.
Selon eux, le droit de manifester est garantit, par la constitution, à chaque
citoyen et ils ne remettent pas cela en cause mais ils trouvent inacceptable
de jouer sur un dossier aussi sensible que le passif humanitaire, pour des
besoins purement électoralistes, surtout que ce contentieux est censé avoir
été clôturé par Ould Abdel Aziz, lors de son fameux discours de
réconciliation nationale, à Kaédi.
Notre source a catégoriquement refusé de citer les noms des officiers reçus
par Ould Znagui mais elle précise qu'ils ont confié, à leur interlocuteur,
combien ils trouvent dangereux, pour l'unité du pays, l’instrumentalisation,
par Ould Abdel Aziz, d’une partie de l’opinion, au point de mettre, sur la
rue, un tel enjeu, dans le cadre de la compétition présidentielle.
Par cet acte - soulignent-ils - Ould Abdel Aziz donne raison à l'opposition
extérieure, qui a toujours réclamé le jugement d'une centaine de hauts gradés
dans le système de sécurité et de défense, au lieu d’avantager un règlement
consensuel, en Mauritanie.
Selon notre source, Ould Znagui les a écoutés jusqu'au bout, avant de
promettre de transmettre leur propos, à sa tutelle hiérarchique, le Général
Mohamed Ould Ghazouani, Chef d'Etat-major de l'Armée nationale, actuellement
en France.
Officiellement, Ould Ghazouani participe au Salon aéronautique du Bourjet ;
d’autres supputations lui prêtent le souci de rattraper l'échec de la
dernière visite de Ould Abdel Aziz à Paris.
Ce dernier n'a réussi à rencontrer aucun officiel français, d'après le porte-parole du Quai d'Orsay. Ould Abdel Aziz
aurait même demandé d'accompagner le président Sarkozy, dans son avion
personnel, afin de participer aux obsèques d'Omar Bongo mais ses émissaires
s’entendirent objecter cette réponse ironique, d'un fonctionnaire de l'Elysée
: "Le Président refuse de voir Aziz, même en cachette. Comment
pensez-vous, dès lors, qu'il accepterait de partager le même avion avec lui,
devant les caméras du monde entier ?"
Manifestement et selon toute logique, Le Discours de la Méthode, par René
Descartes, ne figure pas parmi les lectures de chevet du Général Ould Abdel
Aziz.
source:
www.taqadoumy.com
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