Un président intérimaire
sans droits, ni obligations...
...M’Baré n’ira pas au Gabon présenter nos
condoléances
La semaine prochaine, le président du Sénat et
Président de la République par intérim, M. Bâ Mbaré aura passé deux mois
à la tête du pays, sans jamais, jouir de prérogatives dignes d’une haute
personnalité de l’Etat, à part celle d’avoir obtenu la peau du ministre Udp,
de l’environnement, suite semble-t-il, à un règlement de comptes, qui revient à
un différend antérieur à son arrivée au palais ocre.
Bâ Mbaré restera encore à son poste d’honneur, jusqu’à l’organisation
des futures présidentielles du 18 juillet prochain, et l’investiture officielle
du président élu à cette échéance, encore incertaine, en raison des blocages de
la mise en œuvre de l’ACD.
Le lendemain de sa nomination au poste de président de la République par
intérim, en succession au Général Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a
démissionné pour se présenter aux élections présidentielles du 6 août dernier, Bâ
M’baré n’a pas bénéficié, immédiatement, des mêmes honneurs que son
prédécesseur.
Il a fait un bon bout de temps, avoir de faire l’objet d’un intérêt
déguisé de la part des organes officiels, qui l’ont complètement ignoré, avant
de diffuser par la suite, certaines de ses rares activités, à l’occasion
d’accréditation ou de décisions sans grande portée, comme ce décret portant sur
report des présidentielles.
A son propos, Jeune-Afrique écrivait, dans un article titré "Le
président fantôme", que depuis sa nomination "il n’a
prononcé aucun discours, convoqué aucun Conseil des ministres, fait aucun
voyage (pas même à l’intérieur du pays) et réside toujours dans sa villa de Nouakchott".
Jeune-Afrique s’interrogeait si Ba M’Baré est vraiment le « président
de la République par intérim »? Et d’ajouter encore, sans être à
court d’arguments "dans certains ministères, le portrait du général Ould
Abdelaziz est encore présent sur les murs. Dans d’autres, il a été
décroché, mais celui de Ba M’Baré ne l’a pas remplacé. Reflet de ce
vide, le président par intérim est absent de la scène politique".
Aujourd’hui, à l’occasion de la disparition du président gabonais Omar Bongo,
ce grand ami de la Mauritanie, le président de la République par
intérim, Bâ Mbaré, n’aura même pas droit à ce petit privilège, que
pourrait constituer son déplacement à Libreville, pour présenter
au nom de la Mauritanie qu’il est censé diriger, ses hommages et
condoléances au peuple frère du Gabon.
Un autre manque cruel de considération à son endroit, alors que ce voyage au Gabon
de Bâ Mbaré, lui aurait, au moins permis, de désavouer ceux
qui l’accusent d’être "un président potiche", ou "un
président fantôme", en partageant avec les gabonais, aux côtés
de ses pairs, chefs d’Etat et de gouvernement, les douleurs de ce peuple frère
et ami, où les mauritaniens ont toujours bénéficié de la plus grande attention
et protection.
source : Mohamed Ould Mohamed Lemine pour Cridem
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