Lettre
Ouverte au peuple mauritanien : D’où vient le wahhabisme ?
Ne
cachez pas votre témoignage. Quiconque le fait se rend coupable à
l’égard de Dieu. (Le
Coran, sourate 2, 'La Vache'.V.283).
L’an
1749. Quelque part dans le désert d’Arabie.
Un des nombreux prédicateurs révolté qui jalonnent l’histoire
des religions, un certainMohamed
Ibn Abdel Al Wahhab, né
en 1703, rencontre un chef bédouin, du nom de Mohamed
Ibn Saoud.
De cette rencontre entre un guerrier et un prédicateur naît
l’aventure du Wahhabisme, fondement politico-religieux de l’Arabie
saoudite.
A
l’époque, le monde musulman est traversé par des courants de
pensée réformateur. Combattant toute innovation, Abdel
Wahhab prône
un islam pur et dur. Lorsqu’il revient en Arabie,
Dans
ses prêches, il combat violemment la foi des oulémas de la Mecque.
Expulsé de la ville sainte, il se réfugie dans le Nedja.
Dans une petite bourgade appelé Riyade.
Chassé de nouveau, c’est alors qu’il est accueilli par Mohamed
Ibn Saoud,
à Darya,
petite palmeraie qui compte en tout et pour tout soixante-dix
maisons. Pour renforcer leur pacte,
Abdel Wahhab donne
à Ibn
Saoud,
sa propre fille en mariage.
Le partage du travail est bien
établi. La famille Saoud règne
sur le pays, et les oulémas s’occupent de défendre le puritanisme
Wahhabite. Les moindres détails de la vie quotidienne sont régis
par des règles très strictes. Les dirigeants saoudiens propagent
activement le wahhabisme. Après avoir de l’Afghanistan,
à l’Algérie,
à la Mauritanie,
en passant par l’Egypte,
soutenu le mouvement islamiste.
Les wahhabistes
constituent une société secrète politique et religieuse dont
l’action s’inspire directement de l’ancien ordre des assassins.
Voici les serments les plus sacrés et les plus inviolables de cette
secte intégriste :
‘’
Engagez-vous, lui dit le daï (le chef de la secte), en frappant de
votre main droite dans la mienne, promettez-moi avec les serments les
plus sacrés et les plus inviolables que vous ne divulguerez point
nos secrets, que vous ne prêterez assistance contre nous à qui que
ce soit, que vous ne nous tendez aucun piège, que vous ne nous
parlerez que pour nous dire la vérité, et que vous ne vous lierez
contre nous avec aucun de nos ennemis’’.
Cette
soumission du prosélyte à un serment qui le fait participer
d’emblée au mystère dont s’entoure la secte est directement
empruntée à la tradition symbolique de l’initiation. Mais, elle
revêt dans la construction de la doctrine de cette secte, une autre
importance qui n’est pas de pur symbole. Ce qu’ils veulent, en
exigeant des Prosélytes ces engagements sous la foi du serment,
c’est s’assurer de l’effet qu’ils ont produit sur les
esprits.
Ils veulent aussi accoutumer leurs affiliés à
une soumission aussi prompte qu’aveugle. Nous disons non à cette
secte secrète et fanatique, car nous n’avons pas de leçon
religieuse à recevoir d’elle. Car musulmans, nous étions
musulmans nous sommes musulmans nous resterons. Nous sommes pour un
islam ouvert à la science, à la technique moderne, ouvert sur le
monde extérieur, sur les autres croyances.
Un islam
dont les premières vertus sont la générosité du cœur et la
tolérance. L’Islam ordonne la probité des mœurs, la pureté des
cœurs, l’illumination des âmes, et la droiture des esprits au
sein de l’unicité absolue du très haut. Le Tout Puissant, tout en
combattant le narcissisme qui étouffe l’émancipation et
l’épanouissement du génie humain. L’Islam encourage le bien par
le bien et condamne le mal pour les résultats qui en
découlent.
J’espère que cette lettre ouverte servira
à rectifier certains de nos préceptes islamiques qui sont mal
compris par ceux qui ont reçu une éducation temporelle. Je souhaite
qu’elle persuade nos érudits islamiques à changer leurs systèmes
et à adopter une nouvelle méthode pour servir la cause de l’Islam.
Qu'Allah nous guide tous dans le vrai chemin.
Ahmed
bazeid ould Beyrouck Chroniqueur
politique
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