"
Devant le pourrissement de la situation esclavagiste qui sévit dans le
pays, une nouvelle forme de lutte s'impose à nous "
C'est
un homme profondément déçu qui s'est présenté dans la journée d'hier à la
presse. En effet, Biram Ould Dah, membre de S.O.S Esclaves, emporté par la
colère, n'a cessé de crier au scandale, en réaction au traitement par le
Parquet, de l'affaire Hana. Une affaire du nom de la jeune fille de 10 ans,
qui travaillerait pour les comptes d'un couple à Teyarett depuis plusieurs
années, sans salaires, sans études et maintenue dans des conditions de vie
difficiles. Suite à une plainte de SOS Esclaves, le couple a été arrêté
puis relâché, provoquant l'ire des responsables de l'organisation et des
défenseurs des droits de l'Homme.
Dans la matinée
de dimanche, les parties en conflit étaient convoquées à Tribunal de
Nouakchott. " Sollicité hier au Parquet, je devais attendre dehors,
près d'une heure, avant d'assister à un simulacre d'interrogatoire, une
" pièce de théâtre " bien menée par le juge à charge de
l'instruction ", devait d'emblée affirmer Biram Ould Dah qui
précisait qu'au même moment, la jeune fille, sa maman et leurs présumés
maîtres engageaient une discussion avec le magistrat à l'intérieur du
bureau de celui-ci. " Une fois leur conciliabule achevé, je fus
introduit auprès d'eux, pour entendre le juge poser des questions aux deux
parties, des questions pour le moins orientées ", du genre : "
vous êtes bel et bien des cousins ? Cette fille fréquente régulièrement
l'école, n'est-ce pas ? Elle est traitée comme les enfants de la maison, et
est entourée des égards et de l'attention due… " A chaque fois, la
maman de Hana, répondait par l'affirmative. Au terme de l'interrogatoire,
le juge décidait de classer le dossier, et renvoya les trois parties.
" Il était
clair que les victimes ont subi un intense lavage de cerveau ",
devait-il faire remarquer, déçu.
" Comment
peut-on comprendre qu'une affaire reconnue il y a trois jours comme un acte
flagrant d'esclavage attesté par les différents acteurs, soit aujourd'hui
qualifiée de fait familial " rectifiait Biram Ould Dah qui notait que
tous les cas récemment soulevés ont été sanctionnés des mêmes conclusions
par la justice du pays. Procédant un rappel de nombreux cas d'esclavage
récemment soulevés, il devait ensuite dénoncer avec violence ce qu'il
considère être une "perpétuation des pratiques esclavagistes en
Mauritanie ". " Les Haratines n'accepteront plus la poursuite des
pratiques esclavagistes sous n'importe quel prétexte… Jusque-là, nous
n'avons cessé de montrer notre disponibilité pour un traitement pacifique
des affaires d'esclavage… Devant le pourrissement de la situation
esclavagiste qui sévit dans le pays, une nouvelle forme de lutte s'impose à
nous ", notait-il. A la question de savoir quelle forme prendra cette
lutte, le conférencier dira " nous occuperons les tribunaux, les
garnisons, les Mahadras et même les mosquées pour faire entendre notre
cause. Nous ne reculerons devant aucune forme de protestation.
Source:l'authentique
Le 27/04/09
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