A.H.M.E.
ARTICLE 28 :
Une contribution à la problématique haratine
Une contribution à la problématique haratine
Comme disait quelqu’un : seule la vérité est révolutionnaire.
La Mauritanie ! ce pays charnière entre l’Afrique noire et le Maghreb , vit une population cosmopolite de harâtîn, de négros africain et d’arabo- berbères ; d’ou l’inspiration du sage Deyloul l’ors qu’il disait : << ma Mauritanie mon espace c’est le blanc de l’œil, le noir de l’œil unis ensemble je peux voir>> . Cette mosaïque multiculturelle qui devait être une source d’enrichissement mutuelle, risquerait sous l’effet de la discrimination sournoise que subissent les marginaux sociaux et la persistance de l’esclavage, de mener insouhaitablement notre pays vers une issue à la Somalienne de fraction et de seigneurie de guerre ou à la Rwandaise de radio milles collines. Pour traiter de ce sujet quelques analyses succinctes s’imposent : 1- la société maure d’alors et d’aujourd’hui et son nivellement d’ordre social, Celle ci est hiérarchisée en Hassan, Zwaye, griots, forgerons, haratîn et esclaves. Les deux premiers groupes, suites aux conquêtes, aux razzias et aux alliances parfois trompeuses seront sublimés en un seul groupe 2- la Mauritanie de l’indépendance, la question hratîn et la nécessité de trouver une solution au problème de l’esclavage. Ignoré par le congrée d’Aleg de 1958, coorganisés par les membres de l’UGOMS ( l’union générale des originaires de la Mauritanie du sud) de l’aristocratie négro-africaine qui ne nourrissaient aux hratîn et esclaves que haine et mépris et un noyau conservateur des intellectuels arabo- berbère qui les assimilaient à des serviteurs fidèles qui ne méritaient qu’ignorance et oubli Ce qui allait se passer au cours des années 60 et 70 ne serait qu’un prolongement de ces comportements mégalomaniaques de cette vision esclavagiste des siècles passés où l’esclave était mis en contribution comme force de travail, occupait les escales de la gomme arabique devant les colons Hollandais et français et qu’on tenait comme forteresse ou garde pléthorique devant les velléités expansionnistes des royautés du Walô et du Tekrour. Pendant ces deux décennies les hratîn ont été acculturés, aliénés, leur problèmes occultés leurs Adwaba proies à une descente abyssales dans la précarité et l’abîme de l’histoire, et aucun intérêt ne leur a été accordé par le système d’alors, qui entretenait sciemment une politique d’alliance avec la féodalité conservatrice. Malgré cette arrogance aiguisée la marche des hratîn vers leur liberté était perceptible et irrémédiable.
3- les sécheresses des années 68 et 73, ont elles été une providence pour les esclaves et haratîn ? Comme nous l’a montré l’histoire, l’orgueil de certaines premières dames avait toujours anticipé la chute des régimes dictatoriaux ; aussi certains aléas de la nature s’apparentent à la main invisible et ajustent la société.
Les péjorations climatique de ces années sèches, décimant le cheptel , vidant les greniers et favorisant Certains hratîn ont gagné le Sénégal en développant la dibiterie ( Hil Elmoziane) , la boucherie ( Hil battoir) et Rafadit Khidinder ( vendeurs de l’eau ) et d’autres sont venus occupés les périphéries des villes de C’est dans cet environnement très hostile à leur émancipation, dans ces guéthos où rimaient ignorance, pauvreté et maladie que la sortie de l’état d’hibernation des premiers cadres hratîn verra le jour et ELHOR est né. 4- l’avènement d’ELHOR, phase crucial de l’éveil des hratîn Ce grand chantier de cette période faste de subtilité d’idées de réflexion et d’analyses, ce mouvement visionnaire, courageux et éclairé, débuté en 1974 à l’ENA de Nouakchott et qui a vue sa phase inaugurale le 5 mars 1978 ; ELHOR , est le flambeau des déshérités et les laissés pour compte. Inspiré de la vision égalitaire de l’islam et libératrice de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 ; ces initiateurs malgré leur jeune âge et leur expérience politique limitée fixèrent pour l’histoire leurs principes dans un document intitulé la charte d’Elhor .Ils ne traitent pas la personne sur sa base raciale, pigmentaire ou ethnique, ils se donnaient pour objectif essentiel la libération et l’émancipation des hratîn avec leurs particularités culturelles ( folklore, Teheydin, Medhe nebie : le gospel mauritanien). Certes, certains ont trahi, et d’autres peuvent toujours trahir, mais Elhor restera vivant. Dominique Vidal disait : << Dans les sociétés où l’inégalité est tenue comme fondée en nature, l’allégeance à un maître ou à un pouvoir, politique ou religieux, assure souvent à celui qui se trouve en une situation Ce qui s’aperçoit dans la position de quelques cousins de ma race qui défendent le diable en jonglant avec les terminologies telles que séquelles, survivances, société de classe, et attaquent les leaders qui ont préféré la fermeté sur le principe et parfois même signent des articles orientés qui ne sont pas les leurs offensant ces derniers. Devais je les rappeler que c’est grâce à Elhor que les hratîn d’Avele, d’Aftout et de chamame, que les vendeuses de tabac, les brasseuses de couscous, les dockers, les bouchers et les âniers sont devenus conscients de leur cause, que le CMSN a sorti un communiqué en novembre 1980 puis d’une ordonnance 81-234 en 1981, qui certes n’a pas été suivi d’un décret d’application, accompagnée d’une réforme foncière ( 83-127) qui, malheureusement déviée de son objectif en ne bénéficiant qu’aux maîtres esclavagistes qui ce sont accaparés des terres de la Mauritanie fertile du sud en leur noms avec des milliards puisés du Crédit Agricole. C’est d’Elhor que certains Bouthelesi Inkhta ont eu des promotions fulgurantes dans le système déchu. Et c’est grâce à Elhor que la cause est portée au niveau international et que des voix s’élèvent du Centre des hratîn de New york et de L’association des Haratine de Mauritanie en Europe (AHME) de Clichy Sous Bois à Paris ( France). 5- Le discours de la Baûle, la démocratie théâtrale et les récupération au sein de la mouvance. Après le discours de François Mitterrand à la Baûle le pouvoir déchu instituait en neuf mois ( juillet 91 à avril 92) ; une démocratie de fumée taillée sur mesure, et procédait à des récupérations au sein des groupes contestataires parmi les quels Elhor ; en utilisant des méthodes parfois peu orthodoxes . Ainsi des appellations artificiels sont crées : Elhor authentique, Elhor, patriote, Elhor radical, Elhor région Est Elhor région Nord etc… Ces manœuvres politiques n’ont eu qu’un effet contraire, car les marginaux n’ont fait que progresser vers leur rêve d’être des citoyens à part entière, galvanisant des foules latérales et horizontales, se frayant entres les forces obscures des chemins jus qua là impensables, provoquant la peur au ventre à des nationalistes étroits issus d’une féodalité réactionnaire ; qui voulaient à tout prix arrêter le rouleau compresseur des affamés d’où l’interdiction de leur cadre légal ( Action pour le Changement) et le refus de la (Convention pour le Changement). Nonobstant ces obstacles la marche ascendante des laissés pour compte est restée perceptible
6. La naissance de la 3é république et les problèmes sociaux d’après la transition. Manifestement le changement du 3 Août 2005, tant souhaité, venu mettre fin à un pouvoir sultanesque, n’a eu une once de réalité dans la vie quotidienne des exclus sociaux. Les problèmes pendants restent posés, l’orthodoxie d’obédience féodale occupe
toujours l’administration centrale et territoriale, l’exemple le plus criant est que toutes les nominations effectuées, les marginaux ont été presque ignorés. Les problèmes fonciers et le cancer de l’esclavage continuent de défrayer la chronique , la tension sociale demeure tendue et la cohabitation nationale est toujours fragilisée ; cette situation ne peut qu’augurer un lendemain cataclysmique, car Tocqueville disait : La paix dans l’injustice est la condition sine qua none de la déflagration et de la guerre civile de demain. A cet effet la nécessité d’avoir une élite politique citoyenne, éprise de justice, munie d’une connaissance de Devais- je rappeler à qui veut l’entendre que, les enfants nés dans la périphérie et les camps de réfugiés ont grandi , qui sous l’effet de la mondialisation de l’image risquent un jour, si on prend pas la précaution qui est sied, de casser la baraque. Maham Ould Elemine
|