A.H.M.E.
ARTICLE 276 :
Esclavage : Nouakchott peut mieux faire AFRIQUE-ASIE Les avancées qu’avait récemment connues la Mauritanie sur les pratiques esclavagistes sont à nouveau au point mort. En 2007, une loi était votée qui criminalisait les personnes détenant des esclaves. Jusqu’à cette date, aucune loi n’avait été si loin dans la condamnation de cette pratique en Mauritanie. Malheureusement, elle semble peu suivie d’effets. C’est dans ce cadre que des membres de l’ONG mauritanienne SOS Esclaves, en présence de l’anthropologue Malek Chebel, sont venus plaider à Paris la cause de ces milliers de personnes qui, en Mauritanie, restent soumises à des formes d’esclavage plus ou moins contraignantes. Un ancien esclave, Yahya Ould Brahim (photo) , présent à la conférence, a ainsi témoigné sur sa vie d’esclave : sans état civil, il n’a jamais touché de salaires pour son travail, était privé de contact avec ses frères qui étaient eux-mêmes esclaves chez d’autres maîtres. SOS Esclaves a mis l’accent sur la différence qui existe entre un esclave de statut et un esclave de condition : le premier naît et meurt esclave, est propriété du maître, ne peut hériter, n’a pas d’autorité parentale sur ses propres enfants, qui sont eux-mêmes des biens du maître. Le second est une personne qui est soumise temporairement à des conditions d’esclave, mais n’est pas dépourvue d’état civil ni de liens avec le monde extérieur. La radicalité du statut d’esclave de naissance, un phénomène présent en Mauritanie mais également dans d’autres pays sahéliens, est un véritable anachronisme. Malek Chebel, auteur d’Esclavage en terre d’islam , pointe du doigt les rapports de féodalité subsistant dans cette région, sans lien de cause à effet avec l’islam. SOS Esclaves exhorte, quant à elle, les autorités musulmanes de Mauritanie à condamner fermement ces pratiques. Le 03/04/09
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